Abandon, la plaie de l'été
le chien

Abandon, la plaie de l’été

abandon, la plaie de l'été
abandon, la plaie de l’été

Il y a trop de chiens. Alors, durant les mois d’été, 150 000 d’entre eux sont sacrifiés aux vacances. Devenus indésirables et gênants, ils sont rejetés tels des objets usagés dont il convient de se défaire. Certains maîtres désirant donner une chance de s’en sortir à leur chien vont le conduire à un refuge où il pourra être adopté. D’autres, inconscients, cruels, lâches, se préoccupent peu du sort réservé aux animaux familiers livrés à eux-mêmes. Ils les laissent à l’abandon dans la rue ou à la campagne, les attachent à un arbre après les avoir muselés, les éjectent de la voiture. Certains chiens sont enfermés dans une maison vide, d’autres noyés, tués, assommés.

Les prétextes avancés

par les maîtres abandonnant leur chien dans un refuge sont curieusement les mêmes : changement d’appartement, départ à l’étranger, enfant soudain allergique aux poils, chiens devenus aboyeurs, sales ou mordeurs. Il s’y ajoute, depuis ces dernières années, l’abandon pour cause économique : “les temps sont durs pour garder une bouche inutile”. On abandonne aussi un chien âgé pour faire l’économie de la piqûre qui le délivrerait de tous ses maux, en sachant qu’un vieil animal ne sera pas adopté en période estivale où le pourcentage normal d’une adoption pour trois abandons passe à une pour cinq. Ces maîtres savent également que, en jetant leur chien sur la voie publique, il sera emmené à la fourrière et condamné à être euthanasié ou perspective pire, ramassé par un pourvoyeur de laboratoires et promis à l’expérimentation.

Les abandons constituent la plaie de l’été, un mal contre lequel la loi est impuissante. L’article 453 du code pénal, prévoyant des peines allant de quinze jours à six mois de prison et de 500 à 6000 euros d’amende, est en effet rarement appliqué, car les abandons restent le plus souvent des actes anonymes.

Les abandons constituent la plaie de l’été, un mal contre lequel la loi est impuissante. L’article 453 du code pénal, prévoyant des peines allant de quinze jours à six mois de prison et de 500 à 6000 euros d’amende, est en effet parfois appliqué, car les abandons restent le plus souvent des actes anonymes.

Des mesures de bon sens

Pour faciliter l’insertion du chien dans la société et amener une régression des abandons, il faudrait que soient adoptées des mesures de bon sens, aptes à rendre plus aisée l’existence quotidienne des maîtres : accès des animaux de toutes tailles dans les transports en commun à des heures creuses, vignettes apposées sur le pare-brise des taxis acceptant les passagers à quatre pattes, création de lieux réservés aux chiens, où ils pourraient prendre l’exercice dont ils ont besoin, respect de l’obligation faite aux automobilistes de garer leur véhicule à 20 cm au moins du trottoir ainsi que l’exige la loi, afin de laisser les caniveaux dégagés.

abandon, la plaie de l'été
abandon, la plaie de l’été

Arrêter la surpopulation

Il faudrait arrêter la surpopulation canine dans la ville par la mise en place d’une sorte de “planning familial” informant les propriétaires des divers moyens et opérations anticonceptionnels, par l’instauration du tatouage obligatoire pour tous les chiots, ce qui inciterait les propriétaires de chiennes à ne pas conserver les petits. L’obligation, pour les refuges, de donner en adoption des animaux castrés et stérilisés comme cela se pratique déjà à la S.P.A. serait une mesure bénéfique. Une réglementation des importations, le démantèlement des circuits clandestins, une application stricte des lois de protection animale semblent indispensables.

Et surtout, il faudrait que s’opère un changement des mentalités, afin que l’homme cesse de considérer qu’il a droit de vie et de mort sur l’animal.

Le fichier des abandonneurs

Abandon, la plaie de l'été
Abandon, la plaie de l’été

Au refuge “Grammont”, à Gennevilliers, dépendant de la S.P.A, il existe depuis 1978, un “fichier des abandonneurs”. Il comporte déjà, par ordre alphabétique, 60 000 noms : ceux des gens qui, ayant abandonné un animal en été, viennent en automne en chercher un autre ; ceux des maîtres ayant laissé leur chien, même tatoué, sur la voie publique et qui n’ont entrepris aucune démarche pour le retrouver ; ceux qui, ayant un mâle, désirent une femelle de même race pour la reproduction (ce qui ne manquerait pas d’augmenter la surpopulation et les abandons ultérieurs) ; tous les propriétaires, enfin, qui font vivre leur animal dans de mauvaises conditions, le maltraitent ou commettent envers lui des actes de cruauté.

Lorsqu’un candidat à l’adoption se présente au refuge, la liste noire est aussitôt consultée. S’il y figure, les responsables des placements lui font comprendre qu’il n’aura pas d’animal et que, de plus, il ne doit plus jamais se présenter à la S.P.A.

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