Animaux


Bison d’Amérique
Bison bison Le bison d’Amérique est une espèce emblématique des immenses prairies qui s’étiraient autrefois du sud du Canada à l’est des montagnes Rocheuses et jusqu’au Texas. Egalement appelé buffalo en Amérique du Nord, cet animal imposant arbore une grosse tête, une large encolure et une bosse proéminente derrière les épaules. Cette apparence massive est renforcée par une longue barbe et une crinière hirsute autour de l’encolure et des antérieurs. Les mâles adultes pèsent entre 950 et 1000 kg, presque le double du poids des femelles. Malgré leur masse imposante, les bisons courent à près de 60 km/h. Les deux sexes ont de petites cornes noires recourbées vers le haut. Chassé jusqu’à quasi extinction Les bisons vivaient en troupeaux immenses qui parcouraient de longues distances en quête de pâturages. Parmi les dizaines de millions existant alors environ 30 millions vivaient dans les Grandes Plaines où ils étaient chassés raisonnablement par les tribus amérindiennes. Les colons européens qui s’installèrent dans les prairies dans les années 1800 se lancèrent dans une chasse effrénée et sanguinaire et transformèrent l’habitat du bison en terres cultivées. Dans les années 1880, il ne restait plus que 500 à 1000 bisons. L’arrêt de la chasse et la création de parcs nationaux permirent de faire remonter le total des individus en liberté à 30 000 soit à peine 1% de l’ancienne population. On compte près de 500 000 bisons domestiqués dans des ranchs et fermes privées. Néanmoins, les lignées domestiquées ont été croisées avec du bétail et ont perdu plusieurs de leurs caractéristiques sauvages. Les bisons sauvages ont une ouïe et un odorat excellents, essentiels pour détecter leur principal prédateur naturel, le loup gris. La route de l’herbe Les bisonnes adultes et les bisonneaux vivent en groupe de 10 à 60 dirigé par la femelle la plus âgée. Les taureaux vivent en hardes ou en solitaires. La période de rut s’étend de juillet à septembre, lorsque les mâles rejoignent les hardes menées par les bisonnes. Les taureaux se battent pour la dominance et l’accouplement lors de luttes spectaculaires où ils chargent front contre front. Les femelles mettent bas 1 seul petit, après une gestation de 10 mois, en général en avril ou mai lorsque l’herbe printanière pousse. Les bisons ont des estomacs complexes pourvus de 4 chambres pour digérer les grandes quantités d’herbe qu’ils broutent et ils passent beaucoup de temps à ruminer. Ils balayent la neige pour atteindre l’herbe, mais lors des hivers rudes, ils préfèrent migrer vers des régions basses et exemptes de neige. Bison des bois et bison d’Europe Le bison des bois (B.bison athabascae) qui vit au Canada est une des deux sous-espèces du bison d’Amérique du Nord. La harde la plus importante de cette espèce vit dans le parc national Wood Buffalo. Il existe aussi une autre espèce appelée bison d’Europe (B. bonasus) dont la population sauvage vit surtout en forêt de Bialowieza, à cheval sur la Pologne et la Biélorussie. Un bison adulte peut bondir par-dessus un être humain.

Antilocapre
Antilocapra americana Egalement appelée antilope d’Amérique, l’antilocapre est l’animal terrestre le plus rapide des Amériques, avec une vitesse record enregistrée de 86km/h. Sa caractéristique principale reste néanmoins des cornes fourchues qui ressemblent aux bois d’un cervidé. Cependant, contrairement aux cerfs qui perdent leurs bois chaque année, l’antilocapre ne perd qu’une gaine extérieure de kératine et conserve toute sa vie le coeur en os. Un foyer dans la prairie L’antilocapre est le seul survivant de la famille des antilocaprinés, qui comptait des dizaines d’espèces il y a 5 millions d’années. Hormis les cornes particulières, les antilocapres partagent maintes caractéristiques avec les ongulés artiodactyles et notamment, la vie en troupeau, une alimentation de racines et d’herbes et de longues pattes. La population d’antilocapres a été dévastée par les chasseurs au XIXe siècle. Aujourd’hui, les troupeaux survivants demeurent dans les régions reculées de l’Ouest américain. L’antilocapre peut faire des bonds de près de 6 mètres

Pygargue à tête blanche
Haliaeetus leucocephalus Le pygargue à tête blanche vit uniquement en Amérique du Nord. Son image est utilisée comme symbole de puissance, de grâce et de durabilité. Son aspect hardi suggère une vie beaucoup plus trépidante qu’elle ne l’est en réalité, puisqu’il passe la majeure partie du temps à ne rien faire et qu’il se nourrit beaucoup de charognes. Il fait ce que font la plupart des rapaces : il conserve son énergie entre deux sessions de chasse et de festins. Vie au bord de l’eau Il existe 8 espèces de pygargues ou aigles géants des mers, dont le pygargue à queue blanche d’Eurasie, le pygargue vociférer d’Afrique et le spectaculaire pygargue empereur d’Asie orientale. Toutes ces espèces, y compris le pygargue à tête blanche, ont un corps musclé et de grandes ailes digitées, une queue plutôt courte et la tête et le cou longs, ce qui crée un effet de croix en vol. Contrairement à l’aigle royal, le pygargue à tête blanche prend son essor avec les ailes à plat. Les pygargue ont tous des serres et des pattes dépourvues de plumes, avec des « doigts » puissants et des griffes acérées pour agripper et transpercer les proies, ainsi qu’un long bec pour les lacérer. Les pygargues mangent surtout des poissons mais ne dédaignent pas d’autres proies. Ils attrapent et tuent aussi de gros animaux comme les loutres de mer et des oiseaux de la taille d’une oie. En été, ils se nourrissent beaucoup des colonies d’oiseaux marins présentes sur les côtes. Les pygargues sont avant tout des oiseaux limitrophes aux plans d’eau où ils trouvent aisément des proies aquatiques ainsi que des charognes et des restes rejetés par la mer. Le pygargue à tête blanche vit le long du littoral qui va de l’Alaska à la Californie et jusque loin dans les terres, le long des rivières et autour des lacs. Il se reproduit dans les régions nordiques du Canada et migre au Sud en hiver, jusqu’en Californie et dans le golfe du Mexique, partout où il y a de l’eau. En hiver, lorsqu’il y a assez de nourriture, les pygargues se nourrissent en petits groupes. Ils nidifient sur de petits territoires défendus d’environ 20 ha, pouvant être assez proches les uns des autres. Ils construisent leurs nids sur presque tous les terrains : plats ou inclinés, falaises, escarpements exposés et arbres. Ménage à 2 ou 3 En général, chaque couple de pygargues possède plusieurs nids, avec un nid favori composé d’un énorme amas de brindilles, d’herbes et d’algues pouvant atteindre 4 m de profondeur et 2,50 m de diamètre. Si la nichée moyenne est de 2 oeufs, en général 1 seul poussin survit jusqu’à l’envol. Les trois-quarts meurent avant 1 an et seul 1 sur 10 atteindra les 5 ans. Les pygargues se reproduisent à partir de 4 ans. Néanmoins, fait assez rare, la moitié des adultes ne se reproduit pas et ils vivent parfois à 3 dans le même nid. Une fois mature, les pygargues quittent le nid parental pour vivre une vie féconde de presque 50 ans. Le pygargue à tête blanche est l’emblème des Etat-Unis depuis 1782.

Castor du Canada
Castor canadensis Plus grand rongeur d’Amérique du Nord, le castor du Canada est un ingénieur nocturne qui modifie tous les paysages du continent, excepté les déserts et le Grand Nord canadien. Ce robuste mammifère aquatique au gros crâne abat des arbres en rongeant les troncs, puis les arrange en barrage sur des ruisseaux ou des rivières, ou bien les utilise pour construire la hutte qui l’abritera. Il a une queue plate et écailleuse et des pieds postérieurs palmés qui en font un nageur gracieux. Sa fourrure l’isole de l’eau et le protège du froid hivernal. Alimentation boisée Les longues incisives orange des castors n’arrêtent jamais de pousser et sont parfaitement adaptées à une alimentation composée d’écorce, de brindilles et de tiges. Ils mangent également du cambium, un tissu doux situé sous l’écorce ; les arbres préférés des castors sont le bouleaux, les aulnes et les trembles, qu’ils conservent souvent pour l’hiver. Ils vivent en petites colonies, dirigées par un mâle et une femelle unis pour la vie. Entre Avril et juin, les femelles mettent bas 3 ou 4 petits recouverts de poils. Ils partiront 2 ans plus tard pour créer leur propre colonie. Les castors construisent des huttes le long des berges des rivières ou des lacs, les plus impressionnantes étant les huttes installées comme des îles au milieu d’un étang. Avec une entrée accessible uniquement sous l’eau, elles constituent un refuge très fiable contre les loups, les coyotes et autres prédateurs. Les castors ajustent les barrages en fonction du courant : droits pour les eaux tranquilles et incurvés pour les courants rapides.

Pika d’Amérique
Ochotona princeps Le pika d’Amérique ressemble à un croisement entre un cochon d’Inde, avec ses petites pattes et sa grosse tête, et un lapin, avec ses oreilles arrondies et ses moustaches. Sa longue queue est dissimulée dans la fourrure. Il vit sur des pentes rocailleuses où il s’agite beaucoup durant le jour. Il s’immobilise pour émettre des petits gazouillis afin de prévenir de l’approche d’un prédateur, type coyote, belette ou hermine. Il utilisera plutôt des couinements à longue portée pour marquer son territoire, qui consiste en un espace pour fourrager et une cache dans un terrier ou une crevasse. Les pikas vivent près d’un membre du sexe opposé, ce qui crée des territoires en patchwork mâle/femelle. En été, le pika ramasse des hampes florales, dont l’osier fleuri, et des graminées. Il les empile près de sa cache pour les laisser sécher. A l’approche de l’hiver, le pika traîne sa récolte au fond d’une cavité rocheuse abritée de la neige, son garde-manger. Les pikas choisissent les plantes à décomposition lente afin que leurs réserves durent tout l’hiver. Cet animal est adapté à l’altitude et au froid, mais les changements climatiques le forcent à être en constante adaptation. Les pikas marquent leur territoire grâce à des glandes salivaires.

Cerf de virginie
Odocoileus virginianus Malgré leur nombre et leur diffusion, les cerfs de Virginie sont souvent invisibles. La majeure partie de l’année, ils vivent seuls dans un domaine vital qui dépasse rarement 1 km2. Ils s’installent sur des terrains marécageux, boisés et broussailleux, partout où ils trouvent assez de buissons pour les dissimuler. Ils se déplacent lentement, toujours sur le qui-vive et vigilant contre les prédateurs tels que les pumas. En cas de danger, le cerf siffle et détale en bondissant et en remontant sa queue blanche pour impressionner les assaillants. Le territoire du cerf de Virginie lui offre tout ce dont il a besoin durant l’année, même au nord où les hivers sont longs et rudes. Il ne migre pas à l’approche de l’hiver, mais suit des sentiers bien tracés dans la neige à la recherche du moindre végétal accessible. Son pelage rougeâtre s’épaissit en hiver et devient gris. Camouflage moucheté A l’approche de l’Automne, les femelles entrent en rut. Les mâles exhibent alors leurs ramures et bataillent pour s’accoupler à chacune de leur partenaire. Les faons naissent au printemps et restent cachés derrières des arbustes pendant que leur mère part se nourrir. Ils commencent à suivre celle-ci au bout d’un mois et sont sevrés au bout de trois. Utile pour se cacher lorsqu’ils sont jeunes, le pelage moucheté disparaît au cours du premier hiver.