Barge rousse
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Barge rousse

Limosa lapponica

Barge rousse

La barge rousse est un oiseau qui niche dans la toundra arctique et subarctique. Elle effectue de grandes migrations vers les rivages africains, asiatiques ou australiens selon la longitude de son aire de départ. A l’occasion de ces migrations, elle s’arrête sur les côtes de France, où certains individus hivernent.

 

Un limicole venu du grand Nord

Venant du nord de l’Eurasie, de grandes troupes de barges rousses arrivent sur les côtes de la Manche et sur la côte atlantique en automne. Ces limicoles arborent alors un plumage brun grisâtre finement strié de brun jusqu’à la poitrine. Ils possèdent un sourcil blanchâtre et le ventre blanc. Leur croupion, blanc dessous, est barré dessus, ce qui est l’un des critères permettant de les identifier. Contrairement aux barges à queue noire, les barges rousses n’ont pas de barre alaire blanche et, à la différence de celles-ci, elles se montrent relativement silencieuses en dehors de la saison de reproduction.

 

Une nicheuse des contrées froides

Au printemps, les barges rousses se reproduisent dans le nord de l’Eurasie. On les retrouve dans la toundra, surtout dans les zones de végétation basse (lichen, herbes, broussailles), les tourbières, les vallées humides et parfois jusqu’à l’orée des forêts. Leur régime alimentaire se compose essentiellement d’insectes (mouches, coléoptères), de chenilles, de vers de terre et, occasionnellement, de baies et de graines.

 

Une hivernante côtière

Durant sa migration, la barge rousse affectionne la zone de balancement des marées, avec une préférence pour les baies fermées, les estuaires et les îlots sableux. Son régime alimentaire diffère complètement de celui d’été. Lorsque la marée descend, on la voit se nourrir à la limite des vagues ou dans l’eau, à une profondeur d’environ 15 cm. Elle mange des vers marins (néréis et arénicoles), des crevettes et des puces de mer. A marée haute, les barges rousses se concentrent sur les rochers ou les îlots, attendant que les vasières soient de nouveau découvertes.

 

Sociable en toute saison

On observe la barge rousse en larges bandes en hiver, prospectant les vastes étendues émergées à marée basse, ou en groupes sur des reposoirs en attendant la marée descendante. Souvent, ces bandes se composent de plusieurs limicoles, comme les bécasseaux maubèches, les huîtriers pie et les courlis courlieux.

Durant la reproduction, la barge rousse niche également en colonie, plus ou moins lâche dans les strates herbacées et forestières de la toundra.

Ordre Charadriiformes
Famille Scolopacidés
Longueur33 à 42 cm
Poids 195 à 450 g
HabitatCôtes et vasières en Hiver
Alimentationvers, crevettes, mollusques
cri “Kirrik” rauque en vol ou “kéouèk” nasal ; “Krick” aigü comme cri d’alarme
NidCreux au sol, tapissé de lichen et de feuilles
Ponte 4 oeufs
Couvaison20 à 21 jours
Chantmélodieux
Vie socialegrégaire
ObservationFacile, la barge rousse est un oiseau grégaire ; on l’observe sur les vasières en larges bandes, souvent associée à d’autres espèces de limicoles.
Période favorable à l’observationAvril, mai, juin, juillet, août – La barge rousse vient hiverner sur les côtes ouest et nord de la France. On peut donc l’observer de l’automne au printemps.

Espèces proches :

Dans la famille des scolopacidés, les espèces les plus proches de la barge rousse sont les autres espèces de grande taille.

La barge à queue noire (limosa limosa), qui lui ressemble le plus, le courlis corlieu (numernius phaeopus), le courlis cendré (numenius arquata), l’huitrier pie (haematopus ostralegus), l’échasse blanche (himantopus himantopus) et l’avocette élégante (recurvirostra avocetta).

 

Reproduction :

L’été polaire est court et la végétation n’est présente que brièvement. La saison de reproduction est donc brève. Le mâle revêt pour l’occasion un beau plumage roux et se fait davantage entendre. Il émet un son plus agréable que le “kéouèk” nasal habituel de l’espèce. Le nid est construit au sol, dans une tourbière. C’est un creux tapissé de lichen et de feuilles de bouleau. Les quatre œufs olive tachetés de sombre sont couvés pendant trois semaines par les parents. Les poussins quittent le nid juste après l’éclosion, dès qu’ils sont secs et suivent leurs parents en quête de nourriture.

En hiver, les individus des deux sexes sont semblables : le dessus est fortement strié et le bec est droit avec le bout légèrement retroussé
Bec long et très pointu, bout du bec sombre
plumage du dessus fortement strié
pattes sombres

De longues migrations difficiles

La barge rousse parcourt des milliers de kilomètres pour rejoindre son lieu d’hivernage, en faisant étape chaque année sur les mêmes sites pour se nourrir et se reposer. Ces sites sont peu nombreux et, lorsqu’ils sont trop perturbés, les oiseaux ne s’y arrêtent plus, ce qui rallonge leurs étapes.

Une étape sur nos côtes

La barge rousse niche dans les zones arctiques et subarctiques le long de l’océan Arctique, de la Norvège à l’Alaska. A l’automne, les oiseaux partent pour les côtes de l’Europe de l’Ouest, de l’Afrique, du sud, de l’Arabie et de l’Iran, de l’Asie, du sud-Est et de l’Australie. Ces destinations dépendent des lieux de nidification de départ.

 

Diverses menaces 

Cette espèce est vulnérable, car, au cours de sa migration, elle s’arrête en quelques endroits favorables sur les côtes ouest de l’Europe. Ces sites littoraux humides, où se concentrent de nombreux limicoles migrateurs, sont en nombre réduit. Pour que la migration se passe bien, ces sites doivent rester calmes et conserver un potentiel alimentaire suffisant et de bonne qualité.

Lorsque les oiseaux sont dérangés, il a été montré qu’ils dépensent un supplément d’énergie, ce qui peut avoir des conséquences défavorables sur la reproduction future et sur la survie de l’espèce. Ainsi, ce sont essentiellement la perte de ces sites favorables rares (liée à des constructions), la pollution et le dérangement qui menacent la barge rousse.

Inscrite sur la liste rouge des oiseaux d’eau et classée “rare” en 2003, la barge rousse est encore la cible de chasseurs.

Des mesures conservatoires

Même si un certain nombre de sites privilégiés de passage de ces oiseaux sont déjà enregistrés comme des aires ornithologiques d’importance” (en anglais, IBA), essentiellement en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, la construction de marinas, la surexploitation des coquillages ou le développement du tourisme continuent à l’intérieur même de ces zones, pourtant reconnues particulières.

En France et au Portugal, de nombreuses zones de passage pour oiseaux migrateurs ne sont toujours pas protégées. Cependant, lorsqu’une réelle protection est mise en place, tous les oiseaux sont attirés vers ces zones exemptes de nuisances, où ils se concentrent.

 

Effectifs : Les barges rousses nichant dans le nord-ouest de l’Eurasie hivernent sur les côtes européennes : on estime leurs effectifs à environ 125000 individus, hivernent en Afrique (haltes en Europe), en Asie et en Australie

Où l’observer ? En France, on peut observer la barge rousse lors de ses haltes migratoires sur les côtes nord et ouest. On la trouve dans les zones littorales humides, protégées ou non perturbées, comme la baie de Somme ou l’île de Ré.

 

 

 

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