Bien choisir un chat d’appartement
Si tous les chats s’accommodent généralement bien d’une maison avec jardin, il n’en est pas de même d’un appartement : certains ne pourront jamais s’habituer à cet espace restreint, quel que soit son aménagement, et développeront des troubles du comportement. Choisir le chat en connaissance de cause est donc primordial.
Renseignez-vous sur ses origines
Un chat d’appartement devrait être idéalement un chat né…. en appartement ! Plus précisément, un chat qui a grandi et n’a vécu qu’en appartement, et qui n’a que cet environnement comme référence. En effet, pour les spécialistes du comportement, le milieu de vie du chat devrait être en adéquation avec celui où il s’est développé. Pendant son enfance, le chaton est confronté à de multiples stimuli (images, bruits, odeurs, températures, matières, substrats, animaux…) présents dans son environnement : il s’y habitue rapidement, s’en imprègne et se forge comme un “référentiel de vie”. Si, plus tard, il est placé dans un lieu très différent du point de vue des stimuli, il se met à stresser et aura du mal à s’adapter, tel un chien qui, trouve subitement en ville et panique ! Ainsi, un chat qui a connu, petit, un milieu hyper-stimulant comme peut l’être un jardin, qui en a fait son terrain de jeux, qui y a développé ses talents de chasseur, aura énormément de mal à vivre en appartement, qui, par définition, est beaucoup moins stimulant. Il y sera tel “un lion en cage”.
En pratique, évitez d’adopter un jeune chat ayant grandi dans la rue ou dans une ferme. Le mieux est de choisir un chaton né en appartement, chez un particulier ou issu d’un élevage. Si vous adoptez un adulte (dans un refuge…), assurez-vous qu’il a toujours vécu en appartement, sinon il risque de développer des troubles du comportement.
Pas d’adoption trop précoce !
La loi est catégorique : un chaton ne doit pas être vendu ni cédé avant l’âge de 2 mois. Sa mère est en effet indispensable à son bon développement comportemental pendant les premières semaines de sa vie. Elle lui apprend à s’auto-contrôler et à ne pas réagir exagérément à tout stimulus. Un chaton adopté avant 8 semaines aura du mal à vivre dans un appartement : hyperactif, hypernerveux, il saccagera les lieux et ne pourra jamais être éduqué.
Quel doit être son âge ?
si le chat n’est jamais sorti, jeune ou adulte, peu importe son âge au moment de l’adoption. Dans le cas inverse, il vaut mieux choisir un chaton plutôt qu’un adulte et le prendre le plus tôt possible. C’est-à-dire à 2 mois : si le jeune est bien socialisé et si l’appartement est bien aménagé, le passage d’un milieu ouvert (maison avec jardin) à un milieu fermé n’entraînera que peu de frustration à cet âge.
La race, un critère pas anodin
Même si cela dépend aussi de l’individu, de son vécu et de l’aménagement du logement, certaines races de chat seraient moins aptes que d’autres à vivre en appartement. Ainsi, les chats dits “géants”, tels que le Maine Coon, le Chat des forêts norvégiennes (ou skokatt) et le Sibérien, ont besoin d’un grand espace de vie. Ils aiment le grand air, car ils ne craignent pas le froid. Un appartement composé de deux ou trois pièces est très insuffisant pour ces chats, sauf s’il donne sur un jardin ou une grande terrasse protégée. Des sorties en laisse et en harnais sont conseillées si ces chats doivent vivre en appartement, quelle que soit sa surface.
Des chats très vifs, sensibles et nerveux comme le Bengal, l’Abyssin ou le Somali tournent très vite en rond dans un appartement et ne vivent que pour une chose : tenter de sortir ! Le Bengal, qui a du sang de chat sauvage, peut même ravager votre intérieur et devenir rapidement invivable.
Certaines races sont en revanche connues pour aimer le confort douillet d’un appartement : les placides Persans et Ragdoll et les races frileuses comme le Siamois, le Devon Rex, le Cornish Res et, bien sûr, le sphinx ou chat nu !
Plus généralement, un chat de race ou un chat de gouttière peuvent très bien s’épanouir dans un appartement s’il s’est développé dans un endroit clos, petit, comme cela est le cas la plupart du temps dans les élevages.
Le saviez vous ?
Mâle ou femelle ? Dans la nature, un chat mâle a un territoire plus grand que celui d’une femelle. Mais cela ne veut pas dire que la femelle soit plus apte à vivre dans un espace restreint comme un appartement. Le mâle a besoin de “visiter” le domaine de vie de plusieurs femelles pour assurer sa descendance. Le problème ne se pose pas en appartement, d’autant plus que les mâles sont généralement castrés. En conclusion, le sexe n’est pas un critère de choix.
choisir le bon maître
Pour rendre un chat heureux en appartement, il faut aussi trouver le bon maître. Le chat pâtit de sa réputation d’animal indépendant, qui laisse à penser qu’il aime et supporte bien la solitude. Or, un chat domestique a viscéralement besoin de contacts sociaux, d’attention, de câlins et de caresses. Quand il ne peut sortir pour rencontrer des congénères, c’est de vous qu’il a besoin ! Si votre travail vous force à vous absenter 12 heures par jour et si vous passez le week-end à pratiquer des activités à l’extérieur, n’adoptez pas de chat !
L’importance de la socialisation
Plus un chat est mal socialisé à l’homme, plus il aura du mal à vivre dans un appartement. C’est logique : un milieu fermé impose une proximité — pour ne pas dire une promiscuité — avec l’homme, source de stress chez un animal qui le craint.
Un chat bien socialisé est un chat qui considère l’être humain comme une espèce amie et accepte (et recherche) son contact et ses caresses. La socialisation doit avoir lieu chez le chat avant l’âge de 2 mois : les chats mal socialisés sont ceux qui ont eu peu ou pas de contacts (physiques et bienveillants) avec des personnes pendant cette période. Ils ont instinctivement peur de l’homme, le fuient et refusent ses câlins. Enfermés dans un appartement, ils deviennent de vrais tigres en cage. Il s’agit typiquement de chatons errants recueillis dans la rue à plus de 2 mois d’âge et qu’il est difficile de manipuler dès le départ. Ces “petits fauves” peuvent devenir, avec beaucoup de temps et de patience, des chats de compagnie moins distants et moins peureux, et parfois même câlins s’ils…. ont assez d’espace pour rendre de la distance. “L’apprivoisement” est beaucoup plus périlleux quand ils vivent dans un milieu clos.