Éleveur ou animalerie pour mon perroquet ?
Éleveur ou animalerie ?
Le risque de l’achat en animalerie, c’est le coup de cœur. Les perroquets y sont visibles tous les jours et parfois même manipulables. On y trouve de jolis oiseaux qui n’attendent que nous. Certains critères doivent toutefois être respectés. Du fait que les principales maladies aviaires sont volatiles, l’hygiène de la cage du perroquet doit être irréprochable et le contact physique avec les visiteurs très limité. Le perroquet doit bénéficier de contact avec les vendeurs et pouvoir battre des ailes régulièrement en dehors de sa cage. Il doit également être sevré et bénéficier d’une bonne alimentation (extrudés et légumes). Un perroquet étant fragile, la vie en animalerie peut le déstabiliser : trop de monde, de bruit, de stress. Veillez toujours à prendre plusieurs avis avant un achat (perroquet, cage, jouet, alimentation…). Si vous avez le moindre doute concernant la bonne détention du perroquet (cage trop petite, alimentation non adaptée, hygiène), tournez les talons. Surtout, n’achetez pas par pitié de perroquet détenu dans de mauvaises conditions.
La meilleure solution est de vous orienter vers un éleveur, amateur ou professionnel. Le professionnel est enregistré à la Chambre de commerce alors que l’éleveur amateur non. Dans les deux cas, l’éleveur doit être affilié à une entité nationale (CDE, FFO ou UOF par exemple) afin d’obtenir des bagues fermées mentionnant son numéro d’élevage. Les deux peuvent être capacitaires (élevage d’espèces protégées par l’annexe I de la convention de Washington ou par l’arrêté Guyane). L’éleveur amateur délivrera un certificat de cession à l’acheteur ; le professionnel, quant à lui, vous fournira un certificat de vente. Dans tous les cas, visitez plusieurs endroits avant de prendre votre décision, et cochez les points positifs et négatifs de chacun d’entre eux avant de sortir la carte bleue.
Le contact
Lors de votre recherche d’éleveur, plusieurs points sont à prendre en considération. Avant tout, assurez-vous d’avoir un bon contact avec celui-ci. Si vous le sentez froid, agacé, peu intéressé, ou trop pressé, n’insistez pas. N’oubliez pas que votre éleveur sera votre agent de liaison avec l’oisillon. Un bon éleveur doit pouvoir répondre à toutes vos questions. Il doit prendre le temps de vous donner des nouvelles de votre perroquet, jusqu’à vous recevoir plusieurs fois avant l’adoption, dans la limite du raisonnable bien sûr, car élever des bébés perroquets est un travail très prenant.
Visite de l’élevage
Lorsque l’on choisit son éleveur, on voudrait pouvoir visiter son élevage, voir ses couples reproducteurs et tous les oisillons, etc. Toutefois, méfiez-vous d’un éleveur qui vous autorise à accéder à toutes les parties de son élevage. Les principales maladies aviaires sont volatiles et nous pouvons les transporter sur nous. Dites-vous bien que, si l’éleveur vous autorise à voir ses couples reproducteurs, il l’autorise à tous les autres visiteurs. Seul l’oisillon que vous souhaitez acheter devrait obligatoirement être visible.
Si votre éleveur ne peut pas vous accorder plus que le premier rendez-vous, demandez-lui des nouvelles par téléphone ou mail, des photos ou des vidéos, pour suivre l’évolution du petit perroquet. Évitez à tout prix l’achat d’un oisillon sur catalogue, à distance. Outre les éventuelles arnaques, rien ne vaut un premier contact avec l’éleveur et le bébé perroquet. Vous pourrez ainsi visualiser le plumage de l’oiseau, voir s’il n’est pas amorphe, etc. Cela vous permettra également de juger de l’hygiène des lieux et de l’éleveur.
Le sevrage
Il s’agit du point le plus important lorsque l’on cherche d’un bon éleveur. Le sevrage consiste à faire passer le perroquet d’une nourriture liquide à une nourriture solide. Le bon sevrage de votre compagnon est déterminant pour sa santé physique et psychologique. Il est à réaliser par les parents de l’oiseau ou une personne compétente, qui ne vivra pas avec le perroquet par la suite. On entend très souvent dire que l’apprivoisement d’un perroquet sera facilité si le nourrissage est réalisé par le futur propriétaire. Malheureusement, les risques physiques d’un mauvais nourrissage sont nombreux (stase ou brûlure du jabot, infection bactérienne, malnutrition, obstruction des poumons, difformité du bec…), et les risques psychologiques le sont tout autant (rejet du nourrisseur, anxiété, nervosité, vocalisation démesurée…). Le sevrage est de la responsabilité de l’éleveur et ne devrait jamais être pratiqué par le futur acquéreur. Ainsi, si l’éleveur auquel vous souhaitez acheter votre perroquet vous propose de finir le sevrage vous-même, ne donnez pas suite.
D’autre part, l’éleveur ne pourra pas vous donner la date exacte du sevrage d’un perroquet. Il sera en revanche tout à fait capable de vous donner une moyenne par espèce (entre 12 et 15 semaines pour une conure, entre 18 et 22 semaines pour un gris du Gabon, entre 26 et 36 semaines pour un grand ara). Le sevrage de l’oisillon doit se faire progressivement, et surtout, il ne doit jamais être privé ou forcé.
Au sevrage alimentaire s’ajoute le sevrage psychologique, étape trop souvent négligée, voire complètement supprimée. Un oisillon peut être prêt à manger autre chose que sa pâtée d’élevage, mais ne pas être prêt à quitter son premier foyer. Il aura besoin d’être rassuré par son nourrisseur et d’être poussé à explorer, comme le feraient ses parents dans la nature : arrivé à l’âge de la maturité, le perroquet doit les délaisser et partir à la recherche de son partenaire sexuel. Dans nos maisons, s’il vous apparente à son parent, votre perroquet vous rejettera, ce qui aura pour conséquence de potentielles crises d’agressivité, d’attaque ou de cri.
À retenir : rien ne peut justifier la vente et l’achat d’oisillons non sevrés.
Les réponses rédhibitoires de l’éleveur
- terminez le sevrage vous-même et votre perroquet vous aimera beaucoup plus.
- Les principes maladies aviaires, c’est quoi ?
- Je ne bague pas mes oiseaux
- Je ne fais pas de certification de cession/ de vente
- Un perroquet ne mange que des graines
- Les oisillons sont chez un ami et vous ne pouvez pas les voir
- Je taille les plumes d’une aile pour éviter que le perroquet ne s’échappe.