Gare aux accidents domestiques...
le chat

Gare aux accidents domestiques…

l’insouciance des chatons les entraîne souvent à mâchouiller et à ingérer des plantes vertes.

Intoxications, chutes, brûlures… L’appartement n’est pas qu’un nid douillet, c’est aussi un champ de mines pour le chat, si on y prend garde. Ne dit-on pas qu’il vaut mieux prévenir que guérir ?

 

Les intoxications

Les intoxications par les antiparasitaires

La première cause d’intoxication chez le chat en France reste les anti-parasitaires, et en particulier les pyréthinoïdes, molécules utilisées dans plusieurs antipuces pour… chien ! En effet, ces deux espèces n’ont pas la même sensibilité aux molécules chimiques. Même un collier, une pipette ou un spray inoffensif pour un chiot peut touer un chat ! N’utilisez qu’un antipuces recommandé par votre vétérinaire.

Les intoxications par les plantes

Les intoxications des chats par ingestion de plantes d’intérieur ne sont pas rares. Manger des végétaux est même un comportement normal chez les carnivores : ces derniers ingèrent les végétaux sur pied ou présents dans les intestins de leurs proies, ce qui représente un apport de fibres non négligeable. Ce qui ne veut pas dire que tous les chats sont attirés par les plantes ou que toutes les plantes les intéressent. Les vétérinaires constatent que ce sont les chatons les premiers exposés, car leur insouciance les entraîne à déterrer les plantes et à mâchouiller les feuilles et les fleurs. Les adultes sont en général plus méfiants, mais pas forcément à l’abri d’une intoxication : l’ennui, l’anxiété et/ou la vie en milieu clos peuvent les pousser à goûter aux plantes et à les apprécier ! Toutes les plantes d’intérieur ne sont pas dangereuses pour le chat. Cependant, une cinquantaine tout de même sont à l’origine d’intoxications plus ou moins graves, allant de troubles digestifs bénins à la mort. N’avoir aucune plante ni fleur chez soi est la meilleure des préventions, mais que serait un appartement sans verdure ? Pour éviter que votre chat ne touche à vos plantes, mettez-lui à disposition un pot d’herbe à chat. Mettez vos plantes hors de portée (en hauteur, sur une corniche étroite…) ou vaporisez régulièrement sur les feuilles et les fleurs du jus de citron ou du piment dilué (Tabasco®). Vous pouvez aussi placer des écorces d’agrumes, aux vertus répulsives, au pied des plantes. Faites diversion (lancer de balle ou de chaussettes, jet d’eau…) quand vous le surprenez à les mâchonner. Enfin, évitez de fleurir ou de décorer votre intérieur avec des plantes à haut risque.

 

PlantePartie toxiqueToxicité chez le chat
Amaryllisbulbe**
Arum (des fleuristes)feuille – tige – rhizome – latex***
Asparagusl’ensemble*
Azaléel’ensemble**
Chlorophytonl’ensemble*
Chrysanthèmefeuille – fleur*
Crotonfeuille- tige – latex*
cyclamenrhizome***
Dieffenbachiafeuille – tige – rhizome – latex***
ficusfeuille – tige – latex**
Guirameau – baie***
houxbaie – feuille***
jacinthebulbe – feuille – fleur*
kakanchoefleur – feuille***
laurier rosefeuille – fleur***
lierrefeuille*
lysfeuille – fleur ***
muguetgraine – fleur – feuille***
philodendronfeuille – tige – rhizome – latex***
poinsettia (étoile de Noël)feuille – tige – latex*
Rhododendronl’ensemble**
sansevièrel’ensemble*
scheffleral’ensemble**
tulipebulbe – feuille, fleur*
Yuccal’ensemble*
Différentes parties de la plante peuvent être toxiques pour le chat

Les intoxications par les produits ménagers

L’ingestion de produits ménagers est possible et doit conduire à consulter en urgence un vétérinaire, car le pronostic vital est en jeu. Ce type d’accident est moins fréquent avec un chat qu’avec un chien, parce que les félins sont sensibles aux goûts acides et amers et plus méfiants. Mais, le risque existe, et il faut connaître les produits les plus dangereux, les ranger en sécurité et les utiliser avec précaution :

  • Hydrocarbures (white-spirit, essence de térébenthine, solvants, lave-vitre, dégraissant…) : l’intoxication peut résulter du léchage du produit badigeonné volontairement par le propriétaire sur le pelage pour ôter par exemple de la peinture.
  • Lessive : ne lui donnez pas à boire après l’ingestion pour limiter la production de mousse dans l’estomac.
  • Eau de javel, détartrants, déboucheurs de canalisation : ces caustiques provoquent des brûlures des coussinets, de la peau, de la bouche et de l’œsophage. Attention : ils sont très toxiques. Si vous utilisez de l’eau de Javel pour les sols ou la désinfection de la litière, utilisez-la bien diluée ou rincez-la bien.
  • Colles et petit matériel de bureau (surligneur, feutre, correcteur blanc) : le chat peut les ingérer au cours de jeux ou en léchant une patte souillée.
  • Engrais pour plantes d’intérieur : ils peuvent entraîner des diarrhées et des vomissements.
  • Insecticides ménagers : le chat peut ingérer des pièges, appâts anti-fourmis ou anti-blattes, inhaler ou lécher un produit pulvérisé par erreur sur son pelage.

Des signes alarmants

Chez le chat, une intoxication se traduit d’abord par des signes digestifs : vomissements, diarrhée, salivation exagérée. Il peut également présenter des troubles nerveux comme des convulsions, des tremblements, une démarche anormale, voire une paralysie. Dans les cas graves, le chat tombe dans le coma.

Pas de lait

Le lait n’est pas le remède de grand-mère lors de l’ingestion d’un poison ! Abstenez-vous d’en donner si vous voyez votre chat absorber un toxique, il pourrait favoriser sa solubilisation et son absorption digestive et aggraver l’intoxication. Appelez plutôt votre vétérinaire ou un centre antipoison pour connaître la démarche à suivre :

centres antipoison vétérinaires :

  • CNITV lyon (24h/24) : 04.78.87.10.40
  • CAPA Ouest (24h/24) : 02.40.68.77.40
  • CAPA Toulouse (9h à 17h) : 02.40.68.77.40

Les brûlures

Si les chats sont curieux, ils sont aussi prudents et évitent les flammes des bougies ou le feu dans la cheminée. Cependant, les risques de brûlures sont bien réels dans une cuisine : le chat aime grimper sur les tables et les plans de travail, et peut-être en contact accidentellement avec un liquide bouillant (eau, lait débordant de la casserole, friture).

Le piège le plus fréquent est, comme pour les enfants, la plaque électrique, qui entraîne des brûlures des coussinets quand le chat a le malheur de marcher dessus. Si tel est le cas, il faut toujours, dans un premier temps, refroidir la zone brûlée en la plaçant pendant plusieurs minutes sous l’eau froide (pas de glaçon directement sur la plaie !). Si la brûlure n’est pas étendue, appliquez ensuite une pommade désinfectante et cicatrisante ou de la biafine®. Finissez par un pansement et consultez un vétérinaire pour qu’il évalue le degré de la brûlure et les soins à apporter.

Pour prévenir ces accidents malheureux, veillez à placer sur les plaques encore chaudes un couvre plaques ou une casserole remplie d’eau froide. Enfin, interdisez le plan de travail à votre chat et surveillez le lait sur le feu !

La cuisine est un vrai champ de mines avec, par exemple, le risque de brûlure par un lait bouillant et débordant de la casserole.

Les blessures

Une porte qui se referme sur une queue, des coussinets tailladés par du verre cassé, une langue gourmande blessée par le rebord coupant d’une boîte de conserve, un meuble ou un objet lourd qui tombe sur un chat maladroit… Les exemples d’accidents domestiques causant des blessures ne manquent pas. Cela dit, dans les faits, celles-ci ne sont pas si fréquentes et le restent beaucoup moins que pour un chat qui sort. Le chat est de nature curieuse et aime grimper sur les meubles et se faufiler entre les bibelots, mais, grâce à ses talents d’acrobate et d’équilibriste, il fait rarement tomber un objet. S’il peut sauter d’une hauteur vertigineuse (le haut de l’armoire normande !), les fractures, foulures et autres élongations suite à une mauvaise chute ne sont pas courantes chez cet animal souple et agile. Mais, quelques précautions simples permettront de sécuriser votre intérieur : éviter les courants d’air et les portes qui claquent, bien refermer la poubelle, ne pas placer des objets lourds ou en verre sur les meubles bancals (fer laissé à refroidir sur la table à repasser)….

 

Les “chats parachutistes”

La chute d’une fenêtre, d’un balcon ou d’une terrasse représente le danger domestique numéro 1 pour les chats habitant des étages élevés. Et, ne pensez pas que votre chat est une exception ou qu’il ne lui viendrait jamais à l’idée de se jeter dans le vide ! Le chat que l’on appelle “parachutiste” (même s’il n’a pas de parachute !) est un classique de l’urgence vétérinaire, surtout à la belle saison, quand les fenêtres de l’appartement sont bien ouvertes… Les plus chanceux s’en sortent en présentant un état de choc et sans blessure grave. Mais, pour la plupart, la chute entraîne des fractures des membres et des lésions de la tête, voire des hémorragies internes fatales.

Pourquoi un chat tombe-t-il ? Ce qu’il y a de sûr est que la chute n’est pas volontaire, car un chat ne saute pas s’il ne peut pas évaluer la distance. Les jeunes et les séniors sont les plus touchés, les premiers par imprudence et maladresse, les seconds par manque de réflexes et de souplesse en raison du grand âge. On suppose que le chat a glissé sur la rambarde du balcon ou qu’il a essayé d’attraper une mouche ou un oiseau et a été déséquilibré.

Que vous viviez au premier ou au dixième étage d’un immeuble, la prévention des chutes est primordiale : interdisez au chat l’accès aux pièces que vous aérez, fermez bien fenêtres et portes-fenêtres quand vous vous absentez, installez des moustiquaires aux fenêtres et équipez vos balcons et terrasses de systèmes de sécurité.

Les électrocutions

Dramatiques dans leurs conséquences, les électrocutions restent rares chez le chat. Elles concernent surtout des jeunes qui, par jeu, mordillent des fils électriques ou la guirlande lumineuse du sapin de Noël. Cette imprudence entraîne au mieux une brûlure de la bouche et au pire un arrêt cardiaque.

Si votre chaton présente ce comportement dangereux, tentez la “punition à distance”, qui consiste à l’asperger d’un jet d’eau à l’aide d’un pistolet à eau ou d’un spray à plantes. Vous pouvez aussi badigeonner les fils d’une substance répulsive pour le chat : jus de citron dilué, essence de citronnelle ou d’eucalyptus, quelques gouttes de Tabasco®… Par ailleurs, offrez-lui à mâchonner divers jouets et un pot d’herbe à chat.

 

La noyade

Un chat peut se noyer non pas parce qu’il ne sait pas nager (c’est inné chez lui), mais parce qu’il n’arrive pas à sortir de l’eau et panique : c’est le cas quand il tombe dans une baignoire remplie d’eau ou dans la cuvette des toilettes. Il glisse sur les bords lisses et à pic et s’épuise à tenter d’en sortir. Surveillez bien votre bain et rabattez systématiquement le couvercle de la cuvette des toilettes.

Inspectez systématiquement l’intérieur de votre lave-linge et de votre lave-vaisselle avant de les mettre en marche : le chat aime se reposer dans des endroits retirés, chauds et douillets.

 

Le saviez-vous ?

L’art de bien atterrir : les études montrent que la gravité des lésions n’est pas proportionnelle au nombre d’étages (un chat peut avoir de légères blessures en sautant du quatrième étage et arriver mal en point en sautant du deuxième !) ; tout dépend du temps de chute, de la possibilité pour le chat de se retourner et de se placer en position telle que l’impact au sol est amorti. La surface sur laquelle il “atterrit” compte aussi : une pelouse, ou mieux un buisson, amortit davantage une chute que le béton !

 

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