Gérer sa sexualité, une nécessité !
le chat

Gérer sa sexualité, une nécessité !

Les manifestations d’une activité sexuelle chez le chat sont peu compatibles avec une vie en appartement. Miaulements et roucoulades incessants, malpropreté, odeurs… que faire pour les éviter ?

Les vocalises de la chatte

Qu’elle vive seule ou non, dans un appartement ou à l’extérieur, la chatte est régulièrement en chaleur. Contrairement à la chienne, ses chaleurs n’ont pas lieu tous les 6 mois. Cependant, toutes les 2 ou 3 semaines, et ce, pendant une grande partie de l’année : la saison des amours chez les chats dure de février à septembre sous nos climats.

Durant les quelques jours (6 en moyenne) que durent ses chaleurs, la chatte ne perd pas de sang, mais est très démonstrative : elle se roule au sol, est très câline, relève son arrière-train quand on lui caresse le dos, roucoule et pousse des miaulements aigus. Ces vocalises deviennent très vite invivables, d’autant qu’elle tente de s’enfuir ! À noter : les chattes atteignent leur maturité sexuelle entre 6 et 10 mois.

 

Ma chatte est en chaleur toute l’année

En appartement, une chatte peut manifester une activité sexuelle en plein hiver, qui serait liée à l’éclairement artificiel. En effet, les chattes sont sensibles à la photo-période : dans la nature, au printemps, les chaleurs sont déclenchées par l’augmentation des jours, et l’anœstrus hivernal correspond aux mois à plus faible luminosité.

Le marquage urinaire chez les femelles

Le marquage urinaire d’origine sexuelle n’est pas l’apanage des mâles. Pendant leurs chaleurs, les chattes ont des mictions plus fréquentes dans et en dehors de leur bac à litière. Leurs urines chargées de phéromones sexuelles sont très attractives pour les mâles entiers et parfois les mâles castrés !

Les pipis du mâle

La puberté chez un chat mâle qui ne sort pas ne passe pas inaperçue : les urines dans le bac dégagent une odeur forte, et, surtout, le mâle marque son territoire. Le marquage urinaire est un comportement normal : stimulé par ses hormones sexuelles, le chat “arrose” des endroits ou des objets stratégiques dans son environnement (coins de murs, canapé, couette…). Il urine en position debout, le dos arrondi, le poil hérissé et la queue bien droite secouée de tressaillements. Puis il pétrit le sol et renifle son urine. La fréquence des marquages est augmentée si plusieurs chats vivent sur le même territoire. Elle est peu liée aux saisons, notamment en appartement. Parallèlement, le caractère du mâle pubère change : il peut devenir plus actif et plutôt bagarreur avec ses congénères (mâles ou chats stérilisés), même s’ils ont toujours vécu ensemble.

 

Faut-il la faire reproduire ?

Dire qu’il faut faire reproduire ne serait-ce qu’une fois sa chatte est une idée reçue issue d’un raisonnement anthropomorphique : une chatte qui n’a jamais connu les “joies de la maternité” n’en sera affectée ni physiologiquement, ni psychologiquement. D’ailleurs, la gestation, la mise bas et la lactation sont des périodes éprouvantes et non dénuées de risques. Et, il n’est pas facile ensuite de placer les chatons et de s’assurer du sérieux des familles d’adoption. Enfin, le comportement maternel de la chatte ne se met en place qu’après la naissance et ne résulte dans un premier temps que d’un ensemble de réflexes instinctifs.

Dans le même ordre d’idées, un chat mâle n’a pas besoin de “vivre pleinement sa sexualité”. Le chat ignore qu’il a été castré et ne se sent pas “diminué”. D’ailleurs, un chat castré sur dix conserves des comportements sexuels plus ou moins complets (comportement de monte…).

 

Une solution : la stérilisation

Seule la stérilisation peut faire disparaître durablement les comportements sexuels indésirables.

♣ Chez la femelle

Le retrait chirurgical des ovaires (ovariectomie), associé éventuellement à celui de l’utérus (ovariohystérectomie), entraîne l’arrêt définitif des chaleurs et permet donc une meilleure cohabitation. Le recours aux contraceptifs (“pilule pour chats” ou injection de progestatifs) est déconseillé, car ces hormones peuvent entraîner une hypertrophie mammaire (augmentation spectaculaire des mamelles), une prise de poids importante et une métrite, infection de l’utérus nécessitant une opération en urgence. La contraception chimique n’est donc pas une solution à long terme : elle doit être réservée aux jeunes chattes destinées à la reproduction. Dans tous les cas, elle doit se faire sous contrôle d’un vétérinaire.

La chatte peut être opérée dès l’âge de 5 ou 6 mois, ou juste après ses premières chaleurs. Outre la disparition des chaleurs, cette intervention permet de prévenir les problèmes génitaux d’ordre infectieux (métrite) ou tumoral (cancer des ovaires…) et surtout de diminuer le risque de développement d’une tumeur mammaire.

♣ Chez le mâle

Les problèmes de marquages urinaires du mâle pubère sont rapidement résolus avec la castration (retrait des testicules). S’ils persistent (ce qui reste rare), un trouble comportemental dominé par l’anxiété est à rechercher. L’opération modifie souvent positivement le caractère du chat : il deviendrait plus casanier, moins belliqueux envers les autres chats et plus câlin ! La castration est conseillée dès l’âge de 5 ou 6 mois.

 

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.