Il fait ses griffes... c'est un besoin !
le chat

Il fait ses griffes… c’est un besoin !

Le chat a la mauvaise réputation “d’affectionner” un peu trop nos canapés en cuir, nos tapis, nos fauteuils… Pourtant, faire ses griffes est naturel chez les félins et concourt à leur bien-être physique. À vous de reporter ce comportement sur des objets appropriés.

En pressant délicatement la dernière phalange de chaque doigt, on peut facilement extérioriser les griffes du chat pour les couper

Pourquoi griffe-t-il ?

Les griffades font partie du comportement naturel des félins domestiques ou sauvages. Dans la nature, le chat griffe l’écorce des arbres. En appartement, il s’attaque à d’autres supports, bien souvent au grand dam de son propriétaire.

Ce faisant, le chat affûte ses griffes et élimine les étuis cornés usés, mais pas seulement : il marque aussi son territoire. Les griffades représentent en effet un mode de communication entre félins qui associe un marquage visuel (les traces laissées sur l’écorce, l’accoudoir du canapé…) et un marquage olfactif. Ce dernier est dû au dépôt d’une sécrétion riche en phéromones produite au niveau des coussinets. Quand un congénère voit puis sent ses marques, il comprend qu’un chat se repose pas loin, prêt à l’agresser s’il s’obstine à rester sur cette zone protégée. Enfin, lacérer des substrats permet au chat d’étirer ses muscles, comme une séance de stretching. D’ailleurs, n’avez-vous jamais remarqué qu’il a régulièrement envie de griffer à son réveil ?

Faire ses griffes est donc un besoin inné, indispensable à l’équilibre psychique du chat. En appartement, le but sera de prévenir les griffades indésirables, non pas en les stoppant, mais en diminuant sa fréquence et en les détournant sur des objets appropriés.

Les coussinets produisent une sécrétion riche en phéromones, molécules que le chat dépose en griffant les substrats pour marquer son territoire

Le griffoir idéal

Il existe une multitude de griffoirs différents vendus dans le commerce, des plus sobres (planche entourée de corde…) aux plus délirants (en forme d’animaux) en passant par des dispositifs sophistiqués. Le seul vrai critère de choix est que… le chat s’en serve ! A la différence d’autres accessoires pour chats (bac à litière…), l’achat d’un griffoir n’est pas obligatoire puisque vous pouvez en confectionner un vous-même ou bien détourner l’usage d’un objet en griffoir.

⇒ Les matériaux

Divers matériaux peuvent servir de lime pour ses griffes : carton, corde (ou sisal), cuir épais (à éviter si vous possédez du mobilier en cuir !), moquette, osier, coco, bois, contreplaqué, liège, rotin… Les griffoirs du commerce sont pour la plupart à base de sisal ou de carton. La surface à griffer doit être suffisamment longue pour que le félin puisse étirer ses antérieurs (plus de 30 cm) et…. suffisamment large pour deux pattes ! En effet, un chat Maine Coon n’aura pas les mêmes exigences qu’un petit Européen !

⇒ Les griffoirs maison

Voici quelques idées de “griffoirs maison” testés et approuvés par les chats :

  • un morceau de moquette fixé à l’angle d’un mur, au pied d’une chaise, collé sur une planche de bois ;
  • un paillasson
  • un panneau de liège sur le pan inférieur d’une porte, sur un mur, à l’entrée d’une pièce ;
  • une bûche (bois d’olivier de préférence : les chats adorent !)
  • un meuble en coco et/ou un tapis en coco
  • un pied de poutre entouré de corde..

⇒ Un ou plusieurs griffoirs ?

L’idéal est de mettre à la disposition du chat plusieurs griffoirs différents. La présence d’un arbre à chat (qui, par définition, comprend une partie à griffer) n’évite pas la mise en place d’autres griffoirs. Et, faut-il le préciser, le nombre de griffoirs augmente avec le nombre de chats vivant sous le même toit.

 

Ceux qui provoquent

Certains chats ont appris à “provoquer” leur maître en faisant leurs griffes devant lui afin que ce dernier se mette à leur courir après et entre aussi dans une phase de jeux. Les spécialistes assimilent ce comportement à un rituel.

Le retrait de griffes  : une mutilation !

L’abblation chirurgicale des griffes des pattes antérieures (appelée onychectomie) est pratiquée couramment en Amérique du Nord pour prévenir les griffades. Or elle génère des troubles graves du comportement chez le chat.

Cette opération est heureusement interdite en France depuis 2004, car assimilée à une mutilation sur l’animal. Par ailleurs, la stérilisation n’a que très peu d’influence sur le comportement de griffade.

Bon à savoir

Votre chat est un destructeur chevronné au point de saccager par ses griffades toute une pièce ? Ce comportement exacerbé est souvent le signe d’une anxiété due à des perturbations territoriales (par exemple, l’arrivée d’un autre chat). Je conseille de brancher un diffuseur de phéromones apaisantes 24 heures sur 24 (Feliway®) et de consulter le vétérinaire si rien n’y fait.

Où placer les griffoirs ?

Si les griffades ont pour fonction première d’être facilement repérables par des congénères, il ne sert à rien de vouloir cacher les griffoirs derrière un meuble ou un porte ! Ils sont au contraire placés verticalement ou horizontalement (tapis, paillasson…), dans des endroits bien visibles, et même stratégiques pour le chat, comme les points de passage. Ainsi, ce dernier griffe plus volontiers quand il entre dans une pièce où se trouve son maître ou l’autre chat de la maison : pour éviter qu’il ne s’en prenne au papier peint encadrant la porte, places un griffoir à l’entrée de la pièce. Par ailleurs, comme le chat aime faire ses griffes à son réveil, les griffoirs sont à disposer de préférence près de ses aires de repos (fauteuil, corbeille, canapé…).

Si, même bien placé, le nouveau griffoir n’est pas encore adopté par votre chat, imprégnez-le de substances attractives : olive (à frotter), noyau d’olive (réduit en poudre), herbe à chat séchée, extrait de valériane en spray.

Protégez votre intérieur !

Canapé en cuir ou en tissu, papier peint, tapis, pieds de meubles…. les “griffoirs” sur lesquels le chat jette son dévolu ne sont pas toujours du goût de son propriétaire, qui se trouve souvent impuissant devant les dégâts causés. Si votre premier réflexe est de punir le chat, n’en faites rien ! toute correction physique est génératrice d’anxiété chez cette espèce. Or un chat anxieux s’apaise… en griffant le plus de surfaces possible !

Pour ne pas être contraint de vivre chez votre animal en renonçant à un beau mobilier, installez plusieurs griffoirs appropriés et suivez ces quelques conseils :

  • coupez de manière régulière les griffes de votre chat pour diminuer la fréquence et l’importance des griffades ;
  • protégez le mobilier ou les murs griffés soit en limitant leur accès par un objet de décoration, un meuble ou une plante, soit en les recouvrant (le temps que le chat adopte une autre surface à griffer) de papier aluminium ou en plastique (papier d’emballage à bulles) ;
  • vaporisez les surfaces griffées d’une substance naturellement répulsive (essence de citronnelle, d’eucalyptus) ou, mieux, de phéromones félines de synthèse en sparay (feliway® en spray), qui sont équivalentes à celles que dépose le chat pour marquer son environnement : elles sont apaisantes et l’empêchent de griffer à condition de réimprégner le substrat tous les jours 
  • Si vous décidez de changer votre papier peint, évitez les modèles présentant des lignes verticales. Une fois posé, n’oubliez surtout pas de l’imprégner de feliway®, sinon votre chat ira vite “l’étrenner” en raison de la disparition de ses repères olfactifs familiers auparavant déposés
  • La “punition à distance” est efficace chez certains chats et néfaste chez d’autres. Elle est donc à utiliser en dernier ressort et avec parcimonie. Elle consiste à surprendre le chat en lançant un objet près de lui (chaussettes…) ou en projetant de l’eau avec un spray à plante ou un pistolet à eau. Cette “punition” doit intervenir uniquement en tout début de séquence de comportement, c’est-à-dire quand le chat pose une patte sur le substrat !

Le saviez-vous ?

Le chat apprécie les rayures ! La présence de lignes sur la longueur du griffoir stimule le chat, car elles lui rappellent les traces qu’il laisse sur un tronc lorsqu’il se fait les griffes.

 

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