La nouvelle ère du chien
C’est au XIXe siècle que les amateurs se groupèrent en organisations de cynophilie, qui existent encore aujourd’hui et dont le but est l’amélioration des races canines. Le XXe siècle, quant à lui, offre au chien de nouveaux métiers : il lui ouvre les portes du cinéma et de la publicité, en fait un héros de bandes destinées et le transforme en cosmonaute.
Le chien après la révolution
Depuis longtemps déjà, la chasse n’était plus réservée en Angleterre à la famille royale et à ses grands vassaux, de sorte que de nombreuses personnes la pratiquaient avec des chiens de faible taille, moins encombrants que les limiers de grande vénerie. Il y avait presque un type de chien par comté, et comme la campagne était beaucoup moins boisée qu’en France, les habitants se rabattaient sur le petit gibier en l’absence de gros animaux. Le renard convenait tout à fait à des chiens tels que les fox-hounds, les beagles, les harriers et les terriers.
En France, la révolution entraîna l’abolition du droit seigneurial de chasse, et désormais les roturiers ne furent plus obligés de mutiler leurs chiens pour les empêcher de poursuivre le gibier. Finies, les “cordes de jarretées coupées aux chiens du peuple par ordonnance princières : les corniauds retrouvaient leurs quatre pattes. Finis, ou bientôt finis, les délits de braconnage, mais si les Français et leurs chiens s’en félicitaient, le gibier allait, dans une certaine mesure, en pâtir.
Finies aussi et, il faut bien le dire, avec juste raison, ces invasions saisonnières des chasseurs, de leurs chevaux et de leurs meutes sur les terres cultivées à la saison la plus favorable pour l’agriculture, mais aussi, curieusement, pour l’abondance du gibier. Les privilèges abolis, la révolution continuait, mais épargna les meutes seigneuriales dont les précieux représentants furent disséminés et donnés ou vendus à qui les demandait s’il était bon républicain.
Divers croisements de chiens royaux
avec des chiens du peuple allaient permettre aux éleveurs de recréer, au XIXe siècle, une population de très bons chiens de chasse qui ne devront rien aux anglo-saxons.
À la suite, de la révolution, les armes sont utilisées pour chasser le gros gibier qui se raréfie ; le relais est pris par le petit gibier que l’on poursuit avec des chiens d’arrêt et de rapport indispensables pour le faire sortir des marais ou des fourrés et qui vont très vite remplacer les chiens courants. C’est à cette époque que les braques et les épagneuls se répandent de plus en plus.
Pendant l’empire, la vogue des chiens de compagnie renaît, mais faute de chasseurs, partis faire les campagnes napoléoniennes, le chien de chasse continental s’étiole, alors qu’en Angleterre, il en va différemment. En effet, les éleveurs anglais sélectionnent attentivement et mettent au point les setters, les cockers et surtout le pointer, chien d’arrêt à poil court, toujours accompagné d’un retriever.
Le second empire est à nouveau l’âge d’or du chien d’agrément, qui occupe tous les gens qui s’ennuient, mais les amateurs de chien vont désormais s’organiser et créer des sociétés canines tant en Angleterre qu’en France.
C’est avec le XIXe siècle qu’une pensée qui germait dans l’esprit humain se précise ; celle du respect et de l’amour du chien ; de l’amour véritable du chien, puisqu’avec l’essor industriel, son utilité, comme celle de beaucoup d’autres animaux domestiques, allait être contestée si elle n’était pas d’ordre alimentaire. C’est quand un animal devenu presque inutile n’est pas remis en question par l’homme que son importance et sa pérennité sont assurées.