La santé de mon invertébré
Il vous semble peut-être que la marge de manœuvre est limitée pour aider un invertébré malade. Pourtant, dans le cas de certaines espèces, notamment des mygales, il est possible de remédier à des problèmes même potentiellement mortels. Gardez toujours cet aspect important à l’esprit : en effet, si l’on pense communément que les invertébrés ont une longévité assez réduite, tel n’est pas toujours le cas. Ainsi, les mygales femelles vivent parfois plus d’un demi-siècle si elles sont logées dans des conditions adaptées.
Les mygales
Dans une maison, le principal ennemi de la mygale est la dessiccation. Dans le cas de ces araignées, dont la majorité provient des régions arides du monde entier, de la buée se forme chaque jour à l’entrée de leur terrier, augmentant ainsi le degré d’humidité et fournissant à l’animal quelques gouttes d’eau. Pour toutes les mygales, placez absolument un bol d’eau profond dans le terrarium. Le plus grand risque de blessure pour les mygales provient de manipulations indélicates. Dans le pire des cas, celles-ci se solderont par la chute de l’araignée et la dislocation de son corps ; son sang, ou hémolymphe, peut alors se mettre à couler. Une telle situation est potentiellement mortelle.
Que faire ?
Il est impossible de poser un pansement en raison de la présence des poils. Cependant, vous parviendrez peut être à endiguer le flot d’hémolymphe en saupoudrant de la farine sur la blessure et en y appliquant du papier de riz. Vous obtiendrez un scellement plus durable en utilisant du ciment dentaire. Des araignées ayant subi de telles blessures rencontrent parfois quelques difficultés lors des mues ultérieures et ont alors besoin de l’aide du vétérinaire.
À l’image des phasmes, les mygales perdent occasionnellement des membres. Cette situation est bien moins grave, car les articulations se referment automatiquement, tout comme chez un lézard qui a abandonné une partie de sa queue. Il arrive que le membre repousse lors de la mue suivante. Il en va de même pour les zones imberbes sur l’abdomen, où de nouveaux poils repousseront.
Problème de mue
À l’occasion, notamment dans le cas d’un individu récemment acquis, une mygale rencontre des difficultés lors de la mue. Pour survivre, elle a alors besoin d’aide. Le mieux consiste à préparer une solution constituée de 15 ml de glycérine mélangée à 150 ml d’eau à température ambiante. À l’aide d’un compte-gouttes, versez-la sur l’araignée en prenant soin d’éviter ses poumons, ces zones imberbes sous le corps qui lui permettent de respirer.
La glycérine ramollira l’exosquelette de l’araignée, si bien que celle-ci devrait pouvoir s’en débarrasser au bout de quelques heures. En ce qui concerne les interventions directes, soyez extrêmement prudent. N’essayez pas d’enlever l’ancienne peau, car vous pourriez facilement abîmer la nouvelle en dessous, entraînant la perte de l’hémolymphe et cousant la mort de l’animal. Même une fois la mue terminée, ne touchez pas votre protégée pendant deux semaines afin d’éviter tout risque de blessure.
Le grand pagure terrestre
Ces animaux sont particulièrement exposés à la dessiccation et si l’un des vôtres semble moins dynamique qu’à son habitude, peut-être est-il déshydraté. Si tel est le cas, une série de bains d’eau salée lui sera salutaire. Normalement, un individu en bonne santé rentre rapidement dans sa carapace lorsqu’on le touche.