La santé de mon reptile

Les connaissances vétérinaires en matière de reptiles, d’amphibiens et d’invertébrés se sont beaucoup développées ces dernières années, notamment en raison de la popularité grandissante de ces individus en tant qu’animaux de compagnie. Les maladies, les plus fréquentes, sont souvent liées à des carences nutritionnelles ou à un environnement inadapté, lumière et hygrométrie inadéquates par exemple. Mais rassurez-vous : de telles erreurs se corrigent facilement.

Symptômes

Il n’est pas toujours facile de remarquer qu’un reptile est souffrant, mais l’indice le plus manifeste est sans doute la perte d’appétit. Sa maladie peut résulter d’une température trop élevée dans son logement, ou refléter les brutalités infligées par l’un de ses compagnons, comme c’est fréquemment le cas avec les lézards mâles. Perte de poids et manque d’intérêt vis-à-vis de son environnement constituent d’autres symptômes de début de maladie chez un reptile.

Diagnostic

Le diagnostic précis suppose généralement l’aide d’un vétérinaire herpétologiste ainsi que quelques analyses en laboratoire. Dans de nombreux cas, les problèmes de santé ont une cause parasitaire : des protozoaires unicellulaires présents dans le tube digestif peuvent être responsables de maladies graves, voire mortelles, notamment chez les serpents et les tortues. Habituellement, une analyse des fèces permet de mettre en évidence des troubles digestifs, qui se soigneront à l’aide d’un traitement approprié. Une telle analyse détecte également des traces éventuelles de salmonella, transmissible à l’homme par les reptiles.

Les troubles les plus fréquents

Dans le cas des reptiles, la perte d’appétit résulte parfois d’une stomatite, particulièrement répandue chez les tortues sorties depuis peu de l’hibernation, ainsi que chez les serpents. Dans les situations extrêmes, une anesthésie peut être nécessaire afin de permettre le nettoyage de la bouche et l’administration du traitement.

Parasites

Il arrive que des parasites externes soient à l’origine du problème. En raison de leur petite taille, les acariens infectant les serpents sont difficiles à détecter. Ils peuvent survivre des mois durant dans un vivarium et infecter ainsi un grand nombre de serpents. Un tel risque est souvent bien plus élevé dans les animaleries que dans les vivariums de propriétaires particuliers. Votre vétérinaire pourra administrer un traitement tuant les parasites. Bien plus grosses que les acariens, les tiques se gonflent lorsqu’elles pénètrent sous les écailles et ingèrent le liquide organique du serpent, propageant des hémo-parasites microscopiques. En raison de leur cycle biologique complexe, elles ne se transmettent pas directement d’un reptile à l’autre et se rencontrent essentiellement chez les individus récemment importés. Il est possible de les faire tomber en les étouffant avec de la vaseline. Chez les tortues, les tiques peuvent également se loger dans les tissus mous sous la carapace.

Les infections fongiques frappent surtout les tortues d’eau douce. Se développant généralement dans les plaies, elles se soignent facilement. Ces mêmes animaux souffrent parfois de problèmes nutritionnels, qui provoquent gonflements oculaires et ramollissement de la carapace. Un changement de régime, destiné à renforcer la part de vitamine A dans le cas des infections oculaires, ou à équilibrer le rapport entre vitamine D3 et calcium d’une part, et phosphore d’autre part, est alors nécessaire. Il arrive que la carapace soit fracturée à la suite d’une chute. Bien qu’une telle blessure se soigne, la cicatrisation est lente et la carapace en gardera sans doute quelques traces.

Serpents et lézards souffrent occasionnellement de problèmes durant la mue, notamment s’ils viennent de changer d’environnement. Chez les premiers, il arrive que des “lunettes” persistent sur les yeux. Dans ce cas, confiez votre protégé à un vétérinaire herpétologiste. Bain soigneux et utilisation de forceps pour le retrait des lunettes seront nécessaires.