La taille des ailes des perroquets
Un futur acheteur doit catégoriquement refuser d’acquérir un perroquet aux ailes taillées. Il est souvent conseillé à tort de couper les ailes d’un perroquet pour pouvoir l’éduquer ou contrôler son comportement plus facilement. La décision de tailler les ailes doit être prise par le propriétaire, non par le vendeur. Le nouveau propriétaire du cacatoès (évoqué dans l’article précédent) est convaincu que cette mauvaise taille a entraîné des problèmes psychologiques. Elle pourrait avoir ruiné sa capacité à faire un bon oiseau de compagnie, et lui faire courir le risque de se retrouver dans un refuge avant d’avoir atteint l’âge de deux ou trois ans. Dans le cas présent, le vendeur a rejeté toute responsabilité et s’est contenté de dire que les plumes repousseraient. Même si elles repoussent effectivement, le vendeur ignorait manifestement les conséquences psychologiques, et l’acheteur n’avait pas les connaissances nécessaires pour réaliser un achat si important. La première année avec son cacatoès, en supposant qu’il aurait la patience de le garder aussi longtemps, n’allait pas être facile.
Si les ailes des jeunes perroquets doivent être taillées, cette taille ne doit pas survenir avant qu’ils aient passé quelques mois à voler et à renforcer les muscles de leurs ailes et leurs muscles pectoraux. Si les plumes de vol sont coupées trop tôt, et qu’on ne les laisse pas repousser pendant plusieurs années, ces perroquets ne pourront certainement jamais voler.
Il ne faut pas se risquer à couper les ailes d’un perroquet si on n’a pas d’expérience. Pour acquérir cette expérience, il convient de s’adresser à une personne expérimentée. La taille doit être légère et progressive. Elle ne doit pas empêcher totalement l’oiseau de voler, au point de le faire tomber de manière répétée sur le sol, car il finit par se blesser les os du sternum à force de chutes. C’est très douloureux pour lui, détruit sa confiance et modifie sa personnalité. Il devient nerveux et agressif. Un perroquet, comme un enfant, peut être perturbé à vie par une mauvaise expérience vécue à un très jeune âge.
Si le propriétaire d’un perroquet aux ailes coupées décide de laisser ses plumes repousser, il est déconseillé de faire retirer la tige des plumes coupées par un vétérinaire ou qui que ce soit d’autre, car cela peut causer des tumeurs ou endommager gravement le follicule, et empêcher la pousse d’une nouvelle plume. Il faut se montrer patient et attendre la prochaine mue. La question suivante se pose souvent : « quand sera-t-il capable de voler à nouveau ? » Cela peut prendre quelques mois, mais rappelez-vous qu’il n’a pas besoin d’attendre que toutes ses rémiges primaires aient repoussé avant de pouvoir voler. Il convient de surveiller soigneusement l’état de ses plumes de vol. Lorsque vous nettoyez la cage, regardez si les plumes coupées ne seraient pas tombées. De même, lorsque l’occasion se présente, testez sa capacité à voler en bougeant votre main de bas en haut alors qu’il est perché dessus. Il battra des ailes, et pourrait même décoller !
De bonnes raisons de ne pas tailler…
Il existe plusieurs bonnes raisons de ne pas tailler les ailes des perroquets :
- Cela leur nuit physiquement. Outre le fait qu’ils ne peuvent pas faire d’exercice de la manière la plus naturelle qui soit, cela empêche leurs muscles pectoraux de se développer normalement. Si par la suite on laisse les plumes de vol repousser, il se passera du temps avant que l’oiseau puisse voler correctement, car ses muscles pectoraux mettront des mois à se renforcer.
- L’oiseau peut se blesser en tombant
- la taille peut entraîner une infection ou des tumeurs
- Le stress causé par la taille peut souvent déclencher un picage et autres problèmes psychologiques. La plupart des oiseaux qui ne peuvent pas voler juste après le sevrage deviennent anxieux et peureux.
Plutôt que de couper totalement les plumes (c’est-à-dire la plupart des régimes primaires et secondaires), il est possible de ne couper qu’environ 2,5 cm à l’extrémité des plumes de vol. Cela permet au perroquet de ne pas tomber et se blesser, comme cela se produit souvent avec une taille complète. Cela évite également qu’il puisse prendre de l’altitude. Il peut toujours voler à basse altitude et muscler ses ailes. Par ailleurs, l’éducation est facilitée, surtout dans un nouvel environnement. Lorsque l’éducation est terminée, on peut laisser repousser les plumes.