L'anatomie de la calopsitte
perroquet et perruche

L’anatomie de la calopsitte

Le champ de vision presque circulaire de la callopsitte l’avertit des dangers venant de toutes les directions

La vision

La vision est l’un des sens les plus développés chez la perruche calopsitte. Son œil possède en effet certaines caractéristiques qui lui donnent une vue bien meilleure que la nôtre. La partie visible de l’œil ne représente qu’une toute petite partie du globe oculaire, le crâne et l’orbite révélant la véritable taille des yeux. Situés de chaque côté de la tête, ils offrent une vision verticale et horizontale à 360° qui permet à l’oiseau de repérer le danger d’où qu’il vienne. Comme nous, les perruches ont aussi une bonne vision binoculaire des objets situés à proximité devant eux. Toutes peuvent passer en une fraction de seconde de la vision monoculaire à 360° au gros plan binoculaire.

L’œil de la perruche calopsitte et celui de l’homme sont identiques, à la différence du pecten, très vascularisé chez les oiseaux. On pense que celui-ci améliore la circulation sanguine vers la rétine.

Quelques particularités

Les yeux des calopsittes sont plus aplatis que les nôtres, et ont une latitude de déplacement limitée à l’intérieur de l’orbite : c’est pourquoi elles ont tendance à bouger toute la tête quand elles étudient un objet. Comme les autres oiseaux, elles disposent d’une troisième paupière, qui se déplace horizontalement, ce qui leur permet de garder la surface de l’œil propre. Chez les humains, la vision des couleurs est limitée à la lumière visible, qui se situe dans les longueurs d’onde violette à rouge. La plupart des oiseaux, en revanche, perçoivent la lumière ultraviolette, ainsi qu’une ou deux autres couleurs qui, on le suppose, les aident à déterminer le sexe de leur congénère, certaines différences de couleur entre le plumage du mâle et de la femelle n’étant perceptibles que dans le rayonnement ultraviolet. Cette vision leur permet aussi d’identifier de loin quelques-uns de leurs aliments favoris et de savoir s’ils sont mûrs ou pas.

Les perruches calopsittes ont un cou très flexible. Sur cette photo, on voit comment cet avantage compense le déplacement limité des yeux dans leur orbite.

Des images saisies à haute vitesse

Les oiseaux traitent l’information visuelle beaucoup plus rapidement que nous. Notre cerveau n’enregistre que 16 images par seconde. Les films que nous regardons sont projetés à environ 25 images par secondes : nous avons donc l’illusion d’une image qui se déplace. Les oiseaux enregistrent quant à eux plus de 70 images par seconde, ils ne peuvent donc pas percevoir le déplacement de l’image qui apparaît sur un écran de télévision. Les perruches calopsittes volant à la vitesse élevée d’approximativement 64 km/h, cette spécificité visuelle leur permet de reconnaître tous les détails en vol.

Outre leurs deux paupières, les oiseaux possèdent une troisième membrane qui se déplace à l’horizontale
Non seulement les oiseaux ont une meilleure vision des couleurs que nous, mais ils traitent aussi plus d’images par secondes, une caractéristique qui s’est vraisemblablement développée à cause de leur rapidité en vol.

L’ouïe

Les oiseaux n’ont pas d’oreille “externe”. L’ouverture des oreilles est placée derrière l’œil, juste en dessous de ce dernier, à savoir sous la tache orangée chez les perruches calopsittes. La couverture auriculaire étant moins dense, elle laisse passer plus facilement les ondes sonores. Les oreilles de la perruche calopsitte fonctionnent pour ainsi dire comme les nôtres. Les vibrations de l’air provoquées par le son circulent dans le conduit auditif jusqu’au tympan, puis traversent un os minuscule pour arriver dans l’oreille interne, emplie de fluide qui transmet les signaux nerveux (électriques) au cerveau. Les perruches calopsittes perçoivent la même étendue sonore que les humains et sont à priori capables de produire des sons dans le même registre. Outre le fait qu’elle traite le son, l’oreille interne abrite une série de canaux semi-circulaires similaires aux nôtres, qui permettent à l’oiseau de détecter la gravité et de garder l’équilibre, notamment en vol où il pourra maintenir la bonne position. Malgré les virages, les piqués et les tournoiements de toutes sortes, les perruches gardent la tête aussi horizontale que possible.

Les trois canaux semi-circulaires sont utilisés pour détecter la gravité dans le monde en trois dimensions des oiseaux
En les examinant de près, vous observerez que les plumes de couvertures auriculaires sont plus éparses que les autres plumes de la tête

Un système d’alerte sensible au toucher

La peau des oiseaux est sensible au toucher sur tout le corps, y compris quand on dérange leurs plumes, qu’on les effleure et en cas de douleur localisée. Chez les perruches, les zones les plus sensibles sont la langue et les pieds. En effet, ce sont certainement les seules à utiliser leur langue comme elles le font. Le premier contact avec un aliment ou un objet inconnus se fait en général avec lavant du bec. L’oiseau commence par donner de petits coups, pour s’assurer peut-être qu’il n’y a aucun danger, puis il utilise sa langue comme on le ferait du bout du doigt pour sentir l’objet. La langue d’une calopsitte est très musclée, mais aussi très sensible à la température et à la texture des objets. L’oiseau s’en sert par exemple pour trouver le point faible des noix ou des graines avant de les décortiquer.

Les perruches calopsittes partagent avec nous certains goûts : le sucré, le salé, l’aigre, l’amer. En revanche, elles ne distinguent pas de fortes saveurs épicées comme le poivre. La majorité de leurs papilles gustatives ne se trouve pas sur la langue, mais sur la voûte du palais : la langue y transfère de minuscules portions “tests” avant de manger.

Les pieds des perruches sont très sensibles au toucher, en particulier aux vibrations, ce qui leur permet de sentir tout de suite un corps étranger ramper sur leur branche ou leur perchoir, notamment la nuit, quand leur vision est fortement limitée. Sachant de quel côté de la branche vient le danger, l’oiseau pourra s’enfuir si besoin est. Les calopsittes sont en effet très sensibles aux perturbations nocturnes. À l’instar des autres psittacidés, elles ont en revanche un odorat peu développé.

Le système respiratoire et le système sanguin

L’oxygène de l’air frais sert à “brûler” le carburant des oiseaux, à savoir la nourriture dissoute dans l’intestin qui va constituer les nutriments nécessaires circulant dans le sang. Ce “carburant” est utilisé pour les fonctions corporelles comme la conservation de la chaleur et, bien entendu, l’apport d’énergie dont les muscles ont besoin au fil de leurs nombreuses activités, particulièrement le vol, qui en consomme une grande quantité. Le système respiratoire des oiseaux s’est donc considérablement sophistiqué avec le temps, pour répondre à leurs besoins spécifiques. L’oxygène est absorbé très rapidement et les déchets inhérents à cette activité, qui sont pour l’essentiel le dioxyde de carbone et l’eau, sont éliminés au même rythme dans la phase d’expiration. La respiration en vol est extrêmement rapide.

Des sacs aériens pour une bonne respiration

En termes d’effort, la différence entre un oiseau qui marche et un oiseau qui vole s’apparente à la différence entre un tracteur et un bolide. En plus de leurs poumons, analogues aux nôtres, les oiseaux possèdent un système de sacs aériens répartis dans tout le corps. En envoyant de l’air autour de ces sacs à une vitesse élevée, les poumons bénéficient d’un apport d’air frais constant. Contrairement à l’homme, chez qui il est aspiré et soufflé, l’air circule à travers les poumons, toujours dans la même direction. Ces améliorations confèrent aux oiseaux un système respiratoire bien plus efficace que celui des humains.

Contrairement au vol, la marche demande relativement peu d’énergie
Le cœur d’une perruche calopsitte est assez semblable au nôtre, mais bat beaucoup plus vite, ce qui permet à l’oiseau de maintenir une vitesse élevée en vol sur de longues distances.

Un cœur à toute épreuve

Tous les oiseaux ont un cœur à quatre compartiments comparable au nôtre. Leur appareil circulatoire fonctionne à un rythme très élevé, en corrélation avec leur respiration rapide. Au repos, le cœur de la perruche calopsitte bat déjà près de 140 fois par minute, environ deux fois plus vite que le cœur humain. En vol, leur rythme cardiaque atteint 900 battements par minute, un chiffre relativement normal chez les petits oiseaux. La température sanguine d’une perruche calopsitte oscille entre 40 et 41°C, contre 37°C chez l’homme. Toutes ces spécificités permettent au corps d’une perruche de fonctionner à un rythme beaucoup plus élevé que chez la plupart des mammifères, et lui sont indispensables pour maintenir sa vitesse en vol sans se fatiguer.

le système de sacs aériens des oiseaux fonctionne en corrélation avec les poumons pour une meilleure respiration

Le système digestif

En matière de nourriture, les perruches calopsittes se concentrent essentiellement sur les graines, avec une préférence pour les graines de céréales et d’herbes sauvages riches en hydrates de carbone complexes, qui ne se digèrent pas aussi vite que les aliments sucrés comme les fruits. Elles montrent aussi un certain goût pour d’autres graines et les fruits secs riches en graisses, quand elles en trouvent.

Malgré la petite taille de ces perruches, leur bec est un outil polyvalent très puissant aux bords tranchants, dont elles se servent avec beaucoup d’adresse en association avec les muscles de la langue, ultrasensible, pour examiner et manipuler les aliments. Contrairement à la plupart des autres oiseaux, les calopsittes utilisent leur bec comme une mâchoire pour couper les aliments en petits morceaux avant de les avaler. Elles jettent les parties pauvres en nutriments, telle que l’enveloppe des graines qu’elles décortiquent du bec. Les aliments transitent ensuite dans le jabot.

Les perruches calopsittes peuvent ingérer nombre de petites graines que des oiseaux plus grands auraient du mal à décortiquer

Une digestion ultra-rapide

Le jabot est une poche située en haut de l’œsophage – le tube digestif qui relie la bouche au véritable estomac — dans lequel les aliments sont stockés en attendant les autres phases de la digestion. Les aliments passent ensuite dans le proventricule, la poche supérieure de l’estomac , où commence la digestion à proprement parler. Les sucs gastriques qui y sont secrétés sont mélangés aux aliments, qui descendent ensuite dans le gésier, la partie la plus musclée de l’estomac, où ils sont broyés sous la pression. Il faut savoir que la paroi interne du gésier est aussi abrasive que du papier de verre. Au terme de ce broyage, les aliments sont réduits en une fine pâte qui descend alors dans le duodénum et les intestins : les nutriments parfaitement digérés passent alors dans le sang.

Les parties indigestes et les déchets sont évacués par le cloaque. Tous les oiseaux ont tendance à “recycler” leur eau au lieu de produire une grande quantité d’urine. En revanche, ils exsudent de l’acide urique, la partie blanche de la fiente, là encore par le cloaque. L’appareil digestif des perruches, son tube digestif) est très court. Ce facteur, conjugué à une température corporelle élevée, leur permet de digérer facilement en quelques minutes. Vingt minutes suffisent à certains aliments pour passer du bec au cloaque.

La fiente des oiseaux est plus humide, quand ils mangent des fruits et des légumes. Ne vous inquiétez pas. C’est tout à fait normal

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