L’arrivée du chiot boxer à la maison
Le premier voyage
Le voyage de l’élevage à la nouvelle maison est stressant pour le chiot qui n’a jamais roulé en automobile et ne connaît pas les personnes avec lesquelles il se trouve. L’idéal est qu’une personne de la famille le tienne dans les bras et qu’elle ait posé sur ses genoux une couverture imprégnée de l’odeur de la portée.
L’été, s’il fait très chaud, arrêtez-vous pour mouiller la tête du chiot.
Généralement, le chiot de Boxer réagit bien au premier voyage. Toutefois, certains peuvent présenter les symptômes du mal des transports (respiration haletante et bave). Dans ce cas, arrêtez-vous. Vous pourrez descendre de la voiture, mais gardez le chiot dans vos bras : pour le poser par terre, il faudrait lui mettre le collier et la laisse auxquels il n’est pas habitué, ce qui ajouterait encore du stress au stress.
Si vous êtes seul lorsque vous allez chercher le chiot, mettez-le dans une valise de transport pour animaux.
Attention : s’il fait très chaud, celle-ci devra être assez grande, car le boxer risque de mal respirer dans un espace trop étroit et ouvert uniquement sur un côté. Si le voyage est très long, il vaut mieux prévoir plusieurs arrêts (descendez toujours en tenant le chiot dans vos bras). Il est absolument interdit de le laisser libre dans la voiture (cela est dangereux à la fois pour lui et pour le conducteur). Il est déconseillé de le laisser à l’arrière même si cette partie du véhicule est protégée par une séparation. Le chiot serait ballotté à droite et à gauche et prendrait peur. Si le premier voyage est traumatisant, le chien risque de souffrir en voiture tout le reste de sa vie. En revanche, un premier voyage qui se passe bien lui permet de s’habituer rapidement et sans problème à la voiture.
Comment accueillir le chiot à la maison
Lorsque le chiot arrive à la maison, tout doit être prêt pour lui, dans un coin, avec sa couche, deux gamelles en acier des chiens ont souvent l’habitude de ronger celles en plastique lorsqu’ils s’ennuient !) et quelques jouets, notamment un bel os en cuir ou en Nylon. Les chiots apprécient beaucoup les balles, mais attention : si elles sont trop petites, ils risquent de les avaler. Une saucisse en toile constitue également un excellent jouet pour un Boxer.
Tous les Boxers apprécient beaucoup le genre de « petit lit » en mousse confortable. Attention, car le chiot va immédiatement de le ronger. Expliquez immédiatement qu’il s’agit d’une couche et non pas d’un jouet, ou vous risquez d’avoir à le changer toutes les semaines ! Placez des journaux à proximité : ils serviront à habituer le chiot à la propreté.
Si le chiot est vraiment épouvanté et s’il a besoin d’être rassuré, prenez-le dans vos bras et cajolez-le un peu, trop protecteur. Soulevez-le correctement : une main sur la poitrine, l’autre sous l’arrière-train. En le soulevant uniquement par les pattes avant, on risque de provoquer un « décollement » des coudes.
La première nuit
Le « drame de la première nuit », avec des pleurs et des ululements, peut être limité grâce à quelques petites précautions.
Mettez la « tanière » du chiot dans votre chambre, pour qu’il ne se sente pas seul. Rassurez-le, mais ne l’autorisez pas à monter sur le lit « juste pour une fois ». La cohérence est fondamentale lorsque l’on élève un chien et ce qui est permis le premier jour doit l’être toujours.
Aidez-le à retrouver la sensation de chaleur et de sécurité que lui donnaient ses frères, grâce à un petit frère en peluche, chaud et doux.
Donnez au chiot une couverture imprégnée de l’odeur de son box précédent. Remplacez le battement du cœur maternel par le tic-tac d’un réveil enveloppé d’un chiffon doux.
La cage
Être enfermé dans sa cage ne doit pas être une expérience désagréable pour un chien. Au contraire, il doit se sentir détendu et en sécurité à l’intérieur de cette « tanière » privée. Pour obtenir ce résultat, il faut l’habituer dès son plus jeune âge : mettez-le dans sa cage (avec la porte ouverte, au début) lorsque vous voyez qu’il est sur le point de s’endormir, en veillant à laisser un jouet à sa disposition. À d’autres moments de la journée, pensez par exemple à mettre dans la cage un os à ronger ou quelques croquettes. Il ne faut jamais déranger ni même toucher le chiot lorsqu’il est dans sa cage (il est indispensable de l’expliquer clairement aux enfants). Ainsi, cette « tanière » représentera rapidement pour lui une oasis de tranquillité et de repos qu’il réclamera spontanément, demandant d’y entrer chaque fois qu’il aura besoin d’un peu de détente. Vous pourrez alors fermer la porte : cela ne sera plus considéré comme une contrainte, mais comme un moyen de renforcer son intimité (en d’autres termes, il ne se sentira pas « enfermé à l’intérieur » mais il pensera que les éventuels « casse-pieds » ont été enfermés dehors !).
La cage est extrêmement utile :
- À la maison : vous pourrez y mettre le chien en cas de visite de personnes qui en ont peur, lorsque vous préparez le repas et que vous ne voulez pas qu’il « vole » des aliments, lorsque vous mangez et en mille autres occasions.
- En voyage : en voiture, la cage est l’endroit le plus sûr pour le chien qui doit s’y sentir protégé et qui ne doit pas risquer d’être ballotté sur des routes très tortueuses ni, surtout, de battre du museau contre un obstacle en cas de freinage brutal.
- En exposition : un grand nombre d’organisateurs, pour des raisons de coûts, ont renoncé à louer des cages pour les chiens. Dans ce cas, pour éviter que votre chien ne soit tenu attaché en laisse toute la journée, il faudra prévoir d’y amener sa cage personnelle. L’été, n’oubliez pas de mettre la cage à l’ombre ou de la recouvrir d’une toile légère qui protègera le chien du soleil.
Néoténie et relations avec l’homme
On parle souvent de rapports hiérarchiques entre le chien et son maître : en effet, le maître est vu comme le « chef de meute » par un grand nombre de chiens. Le cas du Boxer (et de nombreux autres molossoïdes) est légèrement différent, et, pour l’expliquer, il faut éclaircir ce que signifie la néoténie en éthologie.
Il s’agit d’un concept assez complexe que nous pouvons résumer de la manière suivante : un chiot (qu’il soit sauvage ou domestique) n’est pas autonome et il est donc facile de le rendre dépendant de l’homme. En revanche, il est presque impossible d’instaurer cette dépendance chez un adulte.
Par conséquent, depuis les temps les plus reculés, on a domestiqué le loup en stoppant son développement psychique dès son jeune âge par le biais de la sélection. Cela signifie que tous les chiens ont un niveau de développement psychique équivalent à celui d’un louveteau ; mais on a obtenu des niveaux de néoténie différents selon les races. Certains chiens, par exemple, le Husky sibérien, sont très haut dans l’échelle néoténique (cinquième degré) et ils se sont arrêtés à un niveau quasiment adulte, comme le prouve leur aspect physique : museau pointu et oreilles droites. Très sûrs d’eux, ils ne sont pas du tout doués pour la garde, car ils ne craignent personne et font la fête à tout le monde, voleurs compris, et sont trop indépendants pour que l’on puisse obtenir d’eux une obéissance à 100%.
La plupart des molossoïdes ont été « arrêtés » à un stade très précoce, équivalent plus ou moins à celui d’un louveteau de 2 mois. Ils en ont également les caractéristiques physiques, par exemple, la tête arrondie et les oreilles pendantes. Un chiot de cet âge étant très méfiant, les chiens de ce type craignent (et ont tendance à mordre) tous ceux qu’ils ne connaissent pas. Cela en fait de bons gardiens, mais ils ne peuvent pas être considérés comme des chiens « guides » fiables. En effet, les chiens stoppés à ce « premier stade » n’ont pas acquis le respect des hiérarchies, car cette phase a lieu vers 4 mois. Ils sont par conséquent peu enclins à considérer l’homme comme un chef et leur docilité est limitée.
Les ancêtres du Boxer possédaient toutes les caractéristiques typiques des chiens de « premier niveau » et leur caractère était loin d’être fiable. Toutefois, en une vingtaine d’années, en excluant de la reproduction les chiens déséquilibrés, il a été possible de faire évoluer le Boxer sur l’échelle néoténique et aujourd’hui cette race présente des qualités caractéristiques des chiens du troisième ou quatrième niveau.
Toutefois, un certain nombre d’éléments liés au premier niveau restent toujours « valables », notamment les caractéristiques physiques et une certaine incapacité à accepter des règles hiérarchiques. Il en résulte que le Boxer n’acceptera jamais d’obéir à un ordre uniquement parce que celui-ci a été donné par le « chef de meute », et devra être « convaincu » au cas par cas.
N’oubliez pas qu’un chiot de Boxer ne considère pas son maître comme un « chef de meute » mais plutôt comme une sorte de …. prolongement à deux pattes de sa mère. Par conséquent, pour être obéi par un petit Boxer, il faudra se comporter comme la maman :
- elle donne des ordres clairs et nets, auxquels il est impossible de désobéir
- elle est absolument cohérente ; elle ne permet jamais quelque chose un jour pour l’interdire le lendemain
- elle joue beaucoup avec les chiots, mais domine toujours la situation
- c’est elle qui décide du moment où le jeu commence et du moment où il finit
- elle a une autorité absolue sur la nourriture : elle peut la donner ou l’enlever quand et comme elle le veut
- c’est un guide sûr auquel on peut s’adresser dans les moments de peur ou de crise.
En revanche, si :
- le maître parle d’une manière peu compréhensible, en utilisant des mots et des tons différents pour demander la même chose, de sorte que le chiot n’est jamais sûr de ce qui lui est demandé
- le maître parle au chien d’une voix douce au lieu d’utiliser un ton clair et décidé
- le maître « laisse courir » lorsque le chiot a fait une bêtise, mais en d’autres occasions (éventuellement pour le même fait) entre dans une colère noire
- le maître ne joue pas ou se laisse dominer par le chien dans le jeu
- le maître est obligé d’avoir recours à la force pour dominer le chien
- le maître perd souvent patience
- le maître obéit aux ordres du chiot (sors-moi, caresse-moi, donne-moi à manger)
- le maître n’ose pas toucher la gamelle du chiot et recule si celui-ci commence à grogner (seulement pour voir l’effet produit, d’ailleurs)…
Il ne sera pas identifié avec la mère, ni avec les autres adultes fiables, mais, au mieux, aux frères. Ce maître ne sera certainement pas obéi et sera souvent contesté.
Il faut peu de temps au hiot pour déterminer qui, dans la famille, est l’adulte de référence et qui n’a aucune autorité. Chacun de nos comportements est évalué et « fiché » dis que le chien entre à la maison. Il est conseillé de se comporter dès les débuts, d’une manière décidée, cohérente et calme… sous peine de se retrouver dans les rangs très fournis de ceux qui considèrent que les Boxers sont des chiens au caractère impossible, uniquement parce qu’ils ne réunissent pas à se faire obéir.