Le chien dans la ville
le chien

Le chien dans la ville

le chien dans la ville

Accueillis au foyer par amour des animaux ou pour toute autre raison, les chiens polluent la cité. Ils sont, de ce fait, mis en accusation par les cynophobes, qui reprennent à leur compte, le slogan lancé, il y a quelques années par l’association “les droits du piéton” : des trottoirs…. Oui, des crottoirs… non. Ceux qui n’aiment pas les chiens affirment que cet animal est devenu le pollueur numéro un de la ville, et ils avancent des arguments dont il faut bien tenir compte : dans la capitale, par exemple, des déjections canines représentent chaque jour 15 tonnes d’excréments et 2000 hectolitres d’urine. 1981, la ville de Paris a dépensé 1 milliard pour préserver son hygiène.

En 1982

1982, elle a mis en service une brigade de 80 motos-brosses susceptibles de nettoyer 1500 kilomètres de trottoir par jour. Des campagnes d’incitation à la propreté ont été lancées à travers la France, assorties de la création de “toilette pour chiens”, édicules en tout genre, alors que dans le même temps des inventeurs imaginaient des ramasse-crottes plus sophistiqués les uns que les autres. Ces efforts sont pratiquement restés sans résultat. Les trottoirs sont toujours aussi sales, et y circuler n’est pas toujours sans danger : on estime que leur pollution provoque, chaque année, environ 650 accidents dont les personnes âgées sont les principales victimes.

“Apprenez-lui le caniveau”, proclament les affiches, mais les voitures sont garées contre les trottoirs et de toute façon, rien ne peut obliger un chien à déposer ses besoins en un lieu donné s’il n’en a pas envie.

Sujet délicat

Le sujet est délicat, et nombre de municipalités ne possèdent pas de moyens financiers suffisants pour investir dans le nettoiement. Alors, que faire ? Créer une taxe sur les chiens comme à Genève, Turin, Stockholm ou Moscou ? Mettre en application le décret du 21 mai 1973 prévoyant une amende de 80 à 160 francs pour les maîtres négligents ? Encore faudrait-il les prendre sur le fait. Or, ils sévissent surtout à l’aube et au crépuscule quand agents de la force publique et agents contractuels sont absents. Établir des règles strictes, comme à New-York, où les propriétaires sont obligés de ramasser les déjections et de les mettre dans la poubelle ? En réalité, il n’existe pas de solution miracle. Mais il faudrait impérativement développer l’esprit civique des maîtres des chiens.

Les interdits

Cette pollution canine, doublée par une peur des maladies transmises par le chien à l’homme, a fait naître des interdits qui sont comme autant de boucliers dressés entre les animaux et ceux qui les craignent. Ainsi, les chiens n’ont plus le droit d’entrer dans les magasins d’alimentation et les bureaux de poste, d’emprunter les transports en commun (sauf s’ils sont de petite taille et enfermés dans un sac), de fréquenter les lieux publics, de pénétrer dans les squares, de marcher sur les pelouses.

Les panneaux
Les panneaux “interdit aux chiens, même tenus en laisse” se multiplient partout dans la cité, où circuler avec un animal pose de plus en plus de problèmes, le chemin étant jalonné de nombreuses exclusives, tracasseries et contraintes. Il en est de même d’ailleurs hors de la ville, car les chiens ne sont pas autorisés à pénétrer dans les terrains de camping, ni, à quelques exceptions près, sur les plages. Et que dire de l’irrégularité de l’accueil dans les hôtels et restaurants. Traité de pollueur, le chien est en même temps victime de la pollution atmosphérique, particulièrement exposé, vu sa taille, aux gaz toxiques des pots d’échappement.

De nombreuses municipalités, depuis plusieurs années, font des efforts pour permettre une meilleure insertion de l’animal en milieu urbain. À Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice et Rennes, par exemple, ont été prévus soit des terre-pleins autour des arbres, soit des espaces clos et gazonnés réservés aux chiens, ou encore des berges de fleuves aménagées, permettant aux chiens de prendre l’exercice dont ils ont besoin.

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