Les maladies de mon perroquet
Les maladies virales
L’une des maladies virales les plus graves est la proventriculite, plus connue sous le nom de PDD (proventicular dilatation disease). Elle a été décrite pour la première fois chez les aras. Les gris du Gabon et les aras comptent parmi les espèces les plus sensibles à cette maladie. L’oiseau ne prend pas de poids ou en perd de manière inexpliquée, garde un comportement juvénile plus longtemps, manque de coordination et ses fientes contiennent des graines non digérées. La nourriture passe lentement à travers les intestins, mais ce peut être également le cas d’oiseaux souffrant d’autres maladies. Il n’existe pas de test de dépistage fiable chez les oiseaux vivants. Le résultat négatif d’une biopsie n’est pas concluant, car c’est une maladie très complexe qui présente des symptômes très variés. Des radiographies et une biopsie du jabot peuvent être réalisées pour déterminer s’il agit bien de cette maladie. La cause probable est un virus qui attaque le système nerveux. Il en résulte des lésions des nerfs qui commandent les muscles du tractus gastro-intestinal (jabot inclus) et/ou du système nerveux central. Un vétérinaire peut tenter d’établir un diagnostic par une biopsie — en prélevant un petit morceau de la paroi du jabot. Il est possible de faire une biopsie à partir d’autres parties de l’intestin, mais cette opération est très dangereuse et peut entraîner la mort de l’oiseau. Seuls un petit nombre de perroquets ont guéri de cette maladie.
Une autre maladie répandue est la PBFD (psittacine beak and feather disease), ou maladie du bec et des plumes. Comme expliqué précédemment, les très jeunes perroquets vendus dans les animaleries sont très exposés, car nombre de ces magasins proposent des perruches ondulées — dont un grand nombre sont contaminées. Le virus pénètre par une glande près du cloaque, la bourse de Fabricius. Cette bourse disparaît au bout de quelques semaines ou mois, lorsque le système immunitaire de l’oiseau est plus fort. Certains oiseaux guérissent spontanément, tandis que d’autres sont si gravement atteint qu’ils finissent par mourir d’infections secondaires.
Nigel Harcourt-Brown, vétérinaire aviaire et éleveur de perroquets britannique, a expliqué que le virus envahit les cellules germinatives du bec et des plumes, ainsi que la moelle osseuse. Il tue la plupart des cellules et empêche la formation de la poudre qui recouvre les plumes. Il s’ensuit une malformation et une perte des plumes. Les plumes du cacatoès blanc prennent un aspect sale. Les cellules qui fabriquent les plumes sont lésées et ne produisent plus de mélanine, ce qui donne une couleur anormale aux plumes. Au stade suivant de la maladie, les plumes en cours de croissance cessent de pousser et tombent. Chez les espèces africaines, comme le gris du Gabon et le youyou du Sénégal, la moelle osseuse est gravement touchée. Le nombre de globules blancs s’effondre et l’oiseau finit par devenir anémique.
L’aspergillose
L’aspergillose est très répandue chez les oiseaux importés récemment, du fait des mauvaises conditions dans lesquelles ils ont été gardés, d’une carence en vitamine A et du stress. Il s’agit d’une infection respiratoire fongique généralement fatale. Elle est causée par le champignon Aspergillus fumigatus, couramment rencontré mais particulièrement répandu sur les aliments moisis ou les matières végétales, comme le foin. Il peut être trouvé sur de la nourriture se décomposant sur un fond de cage humide, du matériel de nidification humide, des graines ou cacahuètes stockées dans un milieu humide ou sur des copeaux de bois. Les copeaux de bois vendus en balles pour la litière des chevaux souffrant d’allergies ou de maladies pulmonaires devraient être sains.
Les symptômes de l’aspergillose sont une respiration sifflante et un souffle court en cas de stress ou d’effort. Lorsque ces symptômes apparaissent, la maladie a souvent trop progressé pour que le traitement soit efficace, car les poumons sont déjà envahis par le champignon. Les oiseaux touchés perdent du poids. Si la maladie affecte la syrinx (l’organe phonateur), l’oiseau ne peut plus émettre de sons. Le traitement peut réussir si le diagnostic est effectué précocement. La nébulisation dans une clinique vétérinaire offre un espoir de guérison si la maladie n’est pas trop installée. La prévention est très importante.