Les microcèbes
Les microcèbes doublent de poids durant la saison humide. Une grande partie de cet excédent est stockée dans la queue.
Les cheirogales mignons hibernent également, mais les mâles et les femelles le font différemment. Comme chez le cheirogale moyen, les femelles prennent du poids entre février et avril, puis hibernent jusqu’en septembre. Elles économisent ainsi environ 40% d’énergie. Si elles ne sont pas parvenues à constituer suffisamment de graisse, elles hibernent plus tard, voire pas du tout. En ce cas, elles ne s’activent que sporadiquement et se mettent en état de torpeur diurne ; leur métabolisme est alors ralenti, quoique de façon moindre que durant une véritable hibernation.
Les mâles, eux, n’hibernent pas du tout, ou durant un mois seulement. Ils sortent de leur hibernation plus tôt que les femelles, et leur corps (dont les testicules) se prépare à la saison des amours en grossissant. Le fait qu’ils le fassent à un moment de l’année où la nourriture est rare et le risque d’être tué par des prédateurs élevé suppose qu’ils tirent des bénéfices de cette préparation précoce à l’accouplement : les mâles, bien préparés, peuvent peut-être consacrer plus de temps à la recherche des femelles durant la saison des amours.
Les femelles ne pouvant s’accoupler que durant une très courte période chaque année, et toutes les femelles étant fécondables en même temps, un seul mâle ne peut espérer s’accoupler avec toutes les femelles de son territoire. S’il veut en conquérir beaucoup, il n’a d’autre solution que de les chercher sur toute sa zone d’habitat et de s’accorder à chaque fois que cela est possible. La conséquence en est que, n’ayant pas à se battre pour approcher les femelles, il ne possède pas les armes d’autres primates mâles, comme de grandes canines, et se contente d’intimider ses rivaux par des marques odorantes.
Ensemble pour la vie
Il semble que la phaner à fourche ait un comportement rare parmi les primates : la monogamie. Cette espèce de lémurien, ainsi nommée en raison de la rayure en forme de fourche qui marque sa tête, est experte dans la recherche de la gomme des arbres. Le phaner à fourche possède des dents inférieures spéciales, ainsi qu’une langue étroite et longue pour extraire la gomme de dessous l’écorce, et des spatules au bout des ongles lui permettant d’adhérer au tronc des arbres. Les mâles et les femelles se déplacent ensemble, s’appelant l’un l’autre continûment afin de garder le contact. Nous ne savons que très peu de choses de cet animal furtif, et les raisons de son singulier comportement restent mystérieuses.