Les oiseaux hivernants
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Les oiseaux hivernants

Au début de l’hiver, après ces grands mouvements migratoires, les effectifs d’oiseaux présents sont importants. Des milliers de courlis cendrés, de goélands argentés, de mouettes rieuses et de bécasseaux maubèches demeurent le long  de nos côtés durant tout l’hiver. Leur activité, rythmée par le cycle des marées, est très intense. Ils se dispersent sur les vasières et les rochers découverts à marée basse, où ils trouvent l’essentiel de leur nourriture. A marée montante, les limicoles (bécasseaux, barges, courlis…) se réunissent dans les secteurs calmes des criques et des plages abritées, où ils se reposent en groupes parfois très compacts. 

Cela démontre la nécessité de maintenir des secteurs du littoral qui soient préservés de tout dérangement, assurant une véritable fonctionnalité des sites côtiers, où les reposoirs doivent jouxter les espaces d’alimentation.

Depuis 1967, les ornithologues effectuent des comptages coordonnés des oiseaux d’eau en France à la mi-janvier. Ces comptages permettent de mesurer l’évolution des effectifs d’oiseaux qui occupent les zones humides du pays et d’en apprécier les tendances, notamment dans un contexte international, puisque l’ensemble des pays d’Europe participe à ce comptage, coordonné au niveau continental par Wetlands International.

L’étendue et la diversité des habitats favorables à l’hivernage se traduisent par la présence d’un nombre d’espèces important et des effectifs élevés d’oiseaux d’eau, révélés par les comptages. La France accueille 2.5 millions d’oiseaux d’eau chaque année en hiver, en particulier dans les grandes zones humides littorales. L’ensemble des estuaires, des lagunes littorales, des côtes sableuses et rocheuses rassemblent plus de 60% de cet effectif, soit 1.5 million d’oiseaux comptés. Comme beaucoup d’oiseaux stationnent hors de portée des télescopes et que bien des sites restent inaccessibles, ce comptage n’est pas exhaustif. On peut raisonnablement penser qu’au moins 2 millions d’oiseaux d’eau sont présents en hiver sur notre littoral.

Courlis cendré
Bécasseau variable

L’exploitation des données de comptage a montré l’importance capitale du littoral français et de ses zones humides côtières dans la survie de 14 espèces, pour lesquelles notre pays abrite en hiver plus de 10% de la population “régionale” concernée, soit les populations d’Europe du Nord-Ouest, d’Europe centrale ou de la région méditerranéenne.

Avec plus de 100 000 individus présents sur nos côtes en janvier, la bernache cravant y est représentée par plus du tiers de l’ensemble des populations qui se reproduisent en Sibérie, au Spitzberg et au nord-est du Groenland. Cette petite oie sauvage fréquente le littoral atlantique, où elle se nourrit principalement de zostères, herbes répandues sur les vasières des grandes baies. Au bord de l’extinction en Europe occidentale, elle a été protégée en France dès 1962. A cette époque, on en comptait moins de 10 000. Cette protection réglementaire, relativement bien respectée, a permis un redressement spectaculaire de sa population mondiale. Cela témoigne de l’efficacité de simples mesures de protection.

Le bécasseau variable, petit limicole grégaire des vasières littorales, est une espèce pour laquelle le littoral français joue un rôle primordial, puisqu’il abrite environ 20 % de la population du Paléarctique. Cela signifie que le cinquième des oiseaux qui nichent dans toute l’Europe du Nord et en Sibérie se retrouve sur notre littoral, essentiellement les sites de la Manche (baie de Somme, estuaire de la Seine) et de la façade atlantique (baie de bourgneuf-Noir-moutier, Moëze-Oléron, bassin d’Archachon).

Pour les anatidés, le canard chipeau, illustre parfaitement la situation de nombreuses espèces concentrées sur notre littoral. La France abrite la plus forte proportion de la population européenne (16%). Il se reproduit dans des sites dispersés sur un territoire immense d’Europe centrale et d’Europe du Nord, mais seul un très petit nombre de sites abritent l’essentiel du contingent en hiver, dont la moitié en Camargue. 

Cet immense complexe de zones humides méditerranéennes, de lagunes d’eau salée à saumâtre et de bassins d’eau douce accueille donc plus de 8% de l’effectif européen de ce canard de surface.

 

 

 

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