Les perruches calopsittes en vol
Les aptitudes au vol des perruches calopsittes
Les perruches calopsittes sont avant tout des animaux volants qui ont évolué sur des millions d’années pour perfectionner leur aptitude au vol. Voler est pour, elles aussi, naturel que marcher l’est pour nous. Afin de rester aussi légères que possible, elles doivent réduire leur bagage au minimum et ne s’encombrent en général d’aucun excédent de graisse. La moindre cellule de leur corps est conçue pour limiter leur poids. Elles ont des os creux très légers et des plumes ultralégères. Elles possèdent en contrepartie un puissant moteur, constitué des grands muscles pectoraux et d’un gros cœur, qui leur permet de maintenir leur vitesse en vol.
Sur la coupe verticale de l’aile d’une calopsitte, on observe une légère courbe. C’est cette forme simple qui permet aux oiseaux de s’élever dans les airs. En passant sur le dessus de l’aile, l’air accélère, ce qui crée une baisse de pression par rapport à l’air circulant dessous : les ailes (et donc l’oiseau) sont aussi propulsées vers le haut. Plus ce flux d’air supérieur est rapide, plus l’oiseau s’élève. La moitié externe de l’aile, à savoir les dix rémiges primaires, assure la propulsion nécessaire au maintien de ce flux. Lorsque la calopsitte abaisse les ailes vers l’arrière, l’air est repoussé sous l’aile, vers le bas et vers l’arrière. Indépendamment de l’attraction terrestre, le principal facteur ralentissant le vol est le freinage, dû à la friction de l’oiseau et de l’air, un phénomène dénommé « trainée », qu’atténue toutefois la silhouette aérodynamique de la calopsitte
Des acrobates aériennes talentueuses
Il existe deux formes de vol : le vol battu et le vol plané. Dans le vol battu, le battement régulier des ailes permet à l’oiseau de prendre de l’altitude aussi vite que facilement. Les perruches calopsittes, qui volent à environ 64 km/h, sont capables de couvrir de très longues distances en seulement quelques minutes. Le vol battu leur coûte cher en énergie, mais leur corps y est parfaitement adapté. La direction du vent par rapport à la calopsitte influe considérablement sur sa vitesse. Elle vole plus lentement face au vent, mais peut atteindre plus de 80 km/h quand le vent lui est favorable.
Lorsqu’elle s’apprête à se poser, la calopsitte incline ses ailes vers le bas et passe en vol plané. Cette passivité l’amène à perdre de l’altitude au fur et à mesure qu’elle avance. À l’atterrissage, elle se bloque volontairement juste avant d’entrer en contact avec le perchoir et de l’agripper de ses pattes.
Les perruches calopsittes sont particulièrement douées pour les acrobaties aériennes : elles savent faire du surplace, virer à 360° sans avancer ou changer rapidement de direction si nécessaire. Le corps tout entier et les ailes entrent en action à chaque étape du vol. Les rémiges primaires sont utilisées pour la propulsion et servent aussi de freins aérodynamiques en poussée inversée à l’atterrissage. Les aptitudes d’un oiseau sauvage en vol assurent sa survie. Les oiseaux de compagnie conservent en principe ces mêmes talents, à condition qu’on leur offre assez d’espace et l’occasion de voler régulièrement quand ils vivent en intérieur.
L’apprentissage dans les airs
Les perruches calopsittes quittent le nid vers l’âge de 4 semaines, mais restent encore plusieurs semaines dépendantes de leurs parents, qui les nourrissent et assurent leur sécurité. Quitter le nid, c’est aussi faire sa première tentative d’envol. Les oisillons sont impatients de voler, mais leurs aptitudes dans les airs sont très limitées. Chacun fera son apprentissage à force de ténacité et de tentatives ratées. Les jeunes sujets s’entraînent parfois à battre des ailes sur le perchoir, ce qui leur permet de renforcer leurs pectoraux (les principaux muscles utilisés en vol), mais aussi d’évoluer la puissance de leurs ailes et la portance qu’elle génère.
Une maîtrise qui s’acquiert rapidement
Très vite, les petits ont suffisamment confiance en eux pour prendre leur envol, une première qui se solde le plus souvent par un atterrissage maladroit. Après plusieurs essais cependant, leur aptitude à manœuvrer et à contrôler leur vitesse et leur direction dans les airs finira par s’améliorer. Ils se poseront alors avec plus de précision. À ce stade, il est essentiel d’encourager les juvéniles à voler. Cette pratique leur permet de se développer normalement, y compris au niveau des muscles et du cœur. Si vous ne leur donnez pas l’occasion d’apprendre dès le plus jeune âge, ils ne sauront jamais vraiment voler et présenteront des problèmes de comportement. Incapables de fui ce qui les effraie, ils deviendront phobiques et montreront une appréhension excessive devant un geste ou un objet inoffensifs.
Et, pour l’oiseau domestique ?
Dans la nature, les oiseaux s’envolent face au vent, comme les avions. En effet, plus l’air circule sur les ailes, plus l’oiseau s’élève facilement. Les perruches en captivité ont rarement cet avantage, il leur faut donc souvent plus de temps pour apprendre à bien voler à l’intérieur, où l’espace est généralement limité et où il n’y a pas de vent pour les aider à se placer dans la bonne direction lorsqu’ils s’envolent et qu’ils se posent. Toutefois, au bout de quelques semaines, la plupart des calopsittes auront acquis les techniques de vol et sauront les utiliser. Et n’oubliez pas, l’aptitude en vol de votre protégée révèle sa confiance en elle.
Les mesures de sécurité à la maison
En matière de sécurité, il y a deux règles à respecter : la première est de mettre votre pensionnaire à l’abri des accidents domestiques, la seconde est de lui apprendre à obéir à certains ordres, comme se poser ou s’envoler.
Pensez aussi à fermer les fenêtres et les portes donnant sur l’extérieur avant de la faire sortir de sa cage. En doublant les fenêtres d’un grillage de protection, vous éviterez tout risque de la voir fuguer. De même, habillez toutes les fenêtres de voilage dans les pièces où elle évolue, vous lui épargnerez ainsi la tentation de passer à travers.
Les grands miroirs sont une autre source de confusion, il est préférable de les couvrir, de les retourner ou de les enlever. Les ventilateurs de plafond risquent, eux aussi, d’effrayer la perruche, qui peut prendre les palles pour les ailes d’un prédateur, y compris quand le ventilateur est à l’arrêt. Il vaut mieux donc les éviter dans la pièce où vous placerez la cage et laisserez voler l’oiseau.
La cuisine présente quant à elle tellement de dangers — surfaces brûlantes, fours et autres appareils électriques – que votre amie ailée ne doit jamais y mettre les pattes. Un dernier point : sachez qu’elle risque la noyade si elle tombe dans les toilettes, le lavabo ou n’importe quel récipient rempli d’eau.
Découvrir les lieux en douceur
Votre perruche a besoin de temps pour voler dans une pièce qu’elle ne connaît pas. Il faut donc l’introduire avec précaution, faute de quoi elle ne saura pas où se poser sans danger. Cette période de familiarisation doit faire l’objet d’un apprentissage rigoureux, au cours duquel vous lui demanderez de se poser dans un certain nombre d’endroits précis. Vous récompenserez ensuite sa docilité d’une petite friandise. Ces perchoirs potentiels pourront être le dos d’un fauteuil, du canapé, un rebord de fenêtre, une table ou encore un arbre à oiseau. Une fois votre pensionnaire habituée à s’en servir comme perchoir, elle sera plus confiante en vol, car elle saura où se poser et aura moins de risques d’atterrir en catastrophe.
Au cas où votre calopsitte effrayée s’enfuie à tire d’ailes et chute maladroitement, laissez-lui le temps de retrouver ses esprits. Si vous approchez trop vite un oiseau apeuré, il risque de vous associer à l’incident et d’avoir très peur de vous à l’avenir.