L’heure du choix
Vous voyez donc que comment et où un chaton a été élevé déterminent s’il sera un membre sociable et affectueux de la famille ou une invisible boule de fourrure qui passe ses journées cachée sous un lit et évite les humains autant que possible. Où que vous vous adressiez, n’omettez pas de prendre en compte l’environnement dans lequel a été élevé l’adorable petit chaton que vous voyez.
Choisir parmi la portée
Règle numéro un : n’acceptez jamais qu’on vous donne ou vende un chaton séparé de sa mère avant qu’il ait douze semaines. Les chatons ont besoin de leur mère et aussi de la compagnie du reste de la portée jusqu’à cet âge. Ils apprennent les uns des autres, leurs jeux les préparent à l’âge adulte et leur enseignent des aptitudes sociales importantes. Des chatons séparés trop tôt de la portée ont souvent du mal par la suite à s’intégrer à un foyer où se trouvent d’autres chats. Ils ne savent pas bien jouer ni établir des liens avec d’autres animaux.
Un chaton enlevé à sa mère avant qu’elle ait eu le temps de le sevrer graduellement peut se mettre à téter de la laine (ou vos doigts, vos lacets, etc…, la liste est interminable).
Règle numéro deux : un chaton qui n’a pas été socialisé comme il convient, aura du mal à se lier à des humains. La période cruciale de socialisation se produit entre trois et sept semaines. C’est à cette époque que des manipulations fréquentes et douces aident les chatons à se sentir à l’aise parmi les effrayants géants que nous sommes.
Observez si possible la mère et demandez comment elle s’occupe de sa portée. Quel est son état de santé ? Si elle paraît maigre et maladive, son lait peut être inadapté en qualité et en quantité.
Avec cinq adorables chatons les yeux fixés sur vous, comment en choisir un ? C’est difficile. Votre esprit dit calmement : « Nous avions décidé de ne prendre qu’un seul chaton », mais votre cœur hurle : « Ils sont si mignons, je les veux tous ! ». Réfléchissez un instant. Cinq chatons, cela signifie cinq fois autant de dépenses en soins et en nourriture, cinq fois autant d’attention, et finalement cinq chats adultes. Vous pouvez vous trouver dépassé par les événements.
Si toutefois vous n’avez pas déjà d’autres chats, je vous recommande fortement d’envisager de prendre deux chatons, ça en vaut la peine. Ils continueront d’apprendre l’un de l’autre en grandissant, ils se tiendront compagnie (vous ne pouvez pas être là en permanence) et, d’un point de vue comportemental, il est infiniment plus facile d’amener chez vous deux chatons en même temps que d’en prendre un maintenant et de décider plus tard, une fois le chat adulte, qu’il a besoin d’un camarade. Les chats adultes sont attachés à leur territoire et il peut se révéler très difficile de les amener à le partager.
Suggestion : Si vous ne pouvez pas observer la portée, parce que les chatons ont déjà été séparés, prenez le temps de vous demander si ce chaton-là vous conviendra. Il vous faudra tous deux vivre longtemps avec les conséquences de cette décision.
Trouver l’âme sœur
Si on vous présente toute une portée, examinez les chatons un par un. Même si vous avez déjà décidé de prendre une femelle alors qu’il n’y en a qu’une dans la portée, regardez de près tous les petits. Pourquoi vous intéresser aux mâles alors que vous êtes sûr de vouloir une femelle ? Parce qu’observer l’ensemble de la portée peut vous aider à déterminer la personnalité des individus qui la composent. Vous avez peut-être décidé de prendre une chatte, mais pas une petite sauvageonne et, en examinant l’ensemble de la portée, vous pourrez comprendre comment elle s’y intègre. Un de ses petits frères pourrait se montrer joueur et confiant, mais moins excité.
Vous serez sûrement tenté de choisir le plus malingre de la portée, mais il faut savoir que les chatons qui se trouvent aux extrémités de l’échelle (c’est-à-dire très agressifs ou très timides) sont susceptibles de développer par la suite des problèmes de comportement. Je ne veux pas dire que seuls doivent être choisis des chatons parfaits, mais vous devez savoir ce que vous voulez. Si par exemple vos enfants s’attendent au plus mignon petit chat du monde, leur amener un chaton terrorisé qui se cache au moindre mouvement sera désastreux et pour eux et pour le chaton.
Beaucoup de gens choisissent un chaton juste sur son apparence extérieure, ayant toujours désiré un chat noir, ou peut-être un tigré orange. N’oubliez pas cependant que, avec des soins et de la chance, le chat que vous aurez choisi passera avec vous de dix à vingt-trois ans, et sûrement même plus. L’apparence extérieure ne fait pas le chat.
Comment évaluer le tempérament d’un chaton
Avant de vouloir juger de leur personnalité et de leur niveau d’activité, demandez quand les chatons ont mangé pour la dernière fois ; ils seront somnolents juste après un repas.
Remarquez lesquels sont joueurs, confiants et amicaux.
Asseyez-vous par terre et laissez les chatons s’accoutumer à vous. Comment réagissent-ils ? Paniquent-ils et essaient-ils de se cacher ? Feulent-ils ? Ils devraient se montrer à l’aise, sans signe de peur.
Essayez de les faire jouer, n’importe quel objet fera l’affaire, par exemple une plume. Ils devraient s’y intéresser, sauter dessus, donner des coups de patte et, s’ils vous font rire, ils méritent une bonne note.
Après avoir bien joué et s’être calmés (pensez que les chatons ont des à-coups d’énergie), essayez de les prendre doucement dans vos mains. Ils ne devraient pas cracher, feuler ni essayer de mordre ou de griffer. Les chatons en général ne veulent pas qu’on les tienne longtemps, mais doivent accepter d’être brièvement manipulés. Un petit chat mal socialisé fera tout ce qu’il pourra pour vous échapper. Qu’il se débatte un peu ne pose pas de problème, mais peur et agressivité ne sont pas acceptables.