Mon chat peut-il devenir claustrophobe ?
Vous rêvez d’un chat, mais vous avez peur qu’il ne supporte pas de vivre enfermé. Certains chats développent, il est vrai, des troubles du comportement liés à une vie en milieu clos, mais ce n’est pas la règle !
Le quart d’heure de folie
Dans ce cas, votre chat se met subitement à courir dans tous les sens, escalade les meubles, tout en émettant des vocalises ! Cette phase de surexcitation dure 1 à 2 minutes et est suivie d’une phase plus où il entame avec frénésie une séance de toilettage. Ce comportement est normal chez les chats d’appartement : il permet d’évacuer le trop-plein d’énergie emmagasiné pendant la journée. Un peu comme nous qui évacuons nos tensions par une activité physique, le chat a besoin de se défouler : ces moments de folie sont nécessaires à son équilibre psychique. D’ailleurs, ils ne sont pas spécifiques des chats d’appartement et se retrouvent chez les chats qui sortent dans le jardin.
Le chasseur de chevilles
Vous rentrez chez vous et votre chat surgit et vous mord la cheville avant d’aller se cacher, prêt pour une nouvelle attaque ! En fait, le chat adopte un comportement de prédateur envers vous. La cause première de ce comportement agressif est la faim : ces chats sont le plus souvent des chats d’appartement qui ne reçoivent qu’1 ou 2 repas quotidiens. Or le chat est un grignoteur et a besoin d’aller “picorer” dans sa gamelle 10 à 20 fois par jour. Dans le cas contraire, il arrive dans un tel état de faim le soir qu’il s’attaque à tout ce qui bouge. Une distribution de l’aliment en libre-service réduit en général ce comportement, sauf en cas d’anxiété. Elle doit être associée à des jeux et à un enrichissement de son environnement pour qu’il puisse assouvir ses instincts de chasseur (jouets qui roulent, espaces aménagés sur des étagères, par exemple).
Le tigre en cage
Le mal-être d’un chat en appartement peut s’exprimer par ce que l’on appelle l’anxiété en milieu clos : il est peu câlin, distant et agressif envers ses maîtres. Il s’attaque à tout ce qui bouge (agression prédatrice). Il s’en prend aussi à la main qui essaie de le caresser (agression par irritation). Le maître tente souvent, à tort, de lui faire peur en criant ou de le punir : leurs relations se dégradent, et le félin, sur le qui-vive, attaque de plus en plus…
Les chats qui développent une anxiété en milieu clos sont fréquemment des animaux qui, habitués à sortir, se retrouvent enfermés dans un appartement. La frustration engendre des tensions, de l’anxiété, qui peuvent induire des comportements agressifs. Ceux-ci sont d’autant plus marqués et précoces que le chat a été mal socialisé à l’homme ; s’ajoutent alors des agressions par peur.
Pour prévenir l’installation d’un tel comportement, le choix du chat est primordial, mais pas seulement : l’aménagement de votre intérieur, l’enrichissement du milieu de vie du chat, la qualité des interactions ou bien la distribution en libre-service de l’aliment sont primordiaux. Si, au cours d’un jeu, votre chat ou votre chaton ne se contrôle plus et veut vous mordre ou s’il aime se mettre à l’affût pour sauter sur vos chevilles, faites diversion, soit avec un pulvérisateur d’eau, soit en lançant une balle à côté de lui. Quand les séquences d’agression sont trop fréquentes et que la cohabitation devient ingérable, un traitement prescrit par le vétérinaire est nécessaire.
Le malpropre
La propreté est la qualité première reconnue chez le chat. Or, il arrive que, du jour au lendemain, il se mette à uriner hors de son bac. L’origine de ce problème peut être sexuelle (mâle en rut, chatte en chaleur), médicale (cystite, douleurs articulaires…), ou bien liée au bac. Mais, dans bien des cas, l’origine est psychogène : les marquages urinaires sont alors une manifestation d’un état anxieux ou dépressif. En appartement, ce trouble a des causes variées : déménagement, arrivée d’un autre animal, d’un bébé…. Une absence prolongée du maître ou bien l’ennui peuvent aussi le déclencher. Une malpropreté subite est donc le signal d’alarme d’un mal-être : elle doit amener d’abord à consulter un vétérinaire, puis éventuellement à changer son environnement et vos relations avec lui.
Le destructeur
Si faire ses griffes sur un arbre à chat ou le canapé fait partie du comportement normal du chat, saccager les papiers peints du salon dénote en revanche un trouble émotionnel. L’exacerbation du comportement de griffade est en effet un signe d’anxiété, générée par une perturbation de son territoire ou des relations avec les personnes du foyer. Les causes sont variées, mais la vie dans un milieu clos exempt de stimuli visuels, d’activités ludiques ou de chasse est un facteur favorisant le développement de ce trouble. Gronder le chat ne sert à rien et ne fait qu’aggraver le trouble.
Le “rolling skin sydrom”
Le “rolling skin syndrom” est l’apparition régulière chez le chat de frémissements de la peau du dos, décrits comme des ondes horripilatoires. Il fait partie des signaux d’un état anxieux chez le chat.
Il se lèche beaucoup…
L’anxiété et le mal-être d’un chat peuvent aussi s’exprimer par un comportement de toilettage excessif. Comme souffrant d’un toc (trouble obsessionnel compulsif), le chat passe de longues heures à se lécher : ce geste l’apaise et calme ses tensions émotionnelles. Comme la langue râpeuse “casse” le poil qu’elle lèche avec insistance, les chats anxieux ont souvent des dépilations sur le ventre, les flancs et l’arrière des cuisses. Une boulimie peut être associée.