Origines du chat Abyssin
le chat

Origines du chat Abyssin

L’origine du chat Abyssin reste encore mystérieuse malgré les nombreuses hypothèses et controverses que cette race ancienne a suscitées.

Les origines du chat domestique

Des études menées sur les petits félins d’Afrique et d’Asie portent à croire que le chat, « domestiqué » il y a quatre mille ans, descend d’un félin sauvage nord-africain. L’évolution des différentes espèces de félins sauvages, leur comportement et leur anatomie sont le résultat d’une adaptation à l’environnement. Comme tous les animaux vivant dans un milieu naturel hostile, ils ont développé des qualités de robe (couleur et marques) leur permettant d’échapper à leurs prédateurs.

Des recherches génétiques récentes montrent que le chat domestique d’aujourd’hui se rapproche du chat sauvage d’Afrique et qu’ils sont, l’un et l’autre, sensiblement différents des chats sauvages d’Europe et d’Asie. Toutes ces espèces peuvent se croiser entre elles et engendrer des descendants fertiles. L’Abyssin ferait partie d’une de ces espèces apparues spontanément en se reproduisant au hasard.

Caractérisé par sa fourrure, l’Abyssin a un poil tiqueté (avec ticking). On sait que, génétiquement, le poil tiqueté est récessif et mis en valeur par la sélection. Le chat doit avoir deux gènes non agouti pour masquer sa « tigrure » originelle : à l’origine, la couleur de la fourrure du chat était une combinaison de bandes claires et colorées (excellent camouflage dans la nature). On retrouve chez d’autres félins, comme la panthère noire, la première mutation ayant fait passer les bandes de couleur à un poil uni. Chez l’abyssin, ce changement est donc très ancien, même si des « marques fantômes » (marques tigrées) réapparaissent chez certains chatons pour s’estomper le plus souvent lors de la croissance.

L’hypothèse égyptienne

Nombreux sont ceux qui soutiennent que l’Abyssin est une race descendant des chats de l’Égypte des pharaons. Son aspect de félin élégant, au corps musclé, au cou délié, aux larges oreilles et aux yeux en forme d’amande, est en effet très proche de celui de certaines sculptures et peintures égyptiennes. L’apparence encore sauvage de l’Abyssin rappelle celle du Felis lybica, l’ancêtre de tous les chats domestiques.

À la fin du XIXe siècle, à Beni-Hassan en Égypte, une nécropole contenant près de deux cent mille momies de chats a été découverte. On peut en voir une partie au musée du Caire. Des experts ont établi que les chats des pharaons possédaient les mêmes caractéristiques que les Abyssins modernes : même manteau couleur cuivre avec des dorures à la racine, même structure du squelette, même tête allongée…

Dans la tombe du pharaon Nebamoun figure une scène de chasse dans les marais où un chat tiqueté saisit un canard alors qu’un homme vise un oiseau. Le chat était alors dressé pour chasser le canard et l’oie dans les roselières du Nil. Quelques squelettes de ce chat des marais, Felis chaus, ont été retrouvés à Beni-Hassan. L’Abyssin serait alors issu d’une hybridation entre Felis chaus et Felis lybica.

On a retrouvé quelques traces de la présence du chat dans la vie de l’homme : une tombe à Chypre datant de 5000 ans avant J.C ou des ossements découverts en Palestine datant de 6700 ans avant J.C, le chat apparaît comme un animal domestiqué. On retrouve l’effigie d’un chat portant un collier, donc domestiqué, dans la tombe de Ti à Saqqarah. D’autres fresques dans des tombes de cette époque montrent l’importance prise par le chat dans la vie quotidienne des Égyptiens. Il est même protégé par la loi : l’homme qui tue un chat est exécuté.

La naissance du culte de la déesse égyptienne Bastet témoigne de l’importance des rapports entre l’homme et le chat, instaurés dès 2000 ans avant J.C. Le chat est vénéré par les Égyptiens à la fois sous les traits de la Chatte sacrée et sous ceux du chat-lumière : il ne représente pas seulement la déesse Bastet, mais aussi le grand dieu Rê (Râ), dieu du soleil et maître de l’univers (Libre des morts des anciens Égyptiens).

À l’occasion d’échanges commerciaux avec les Égyptiens, le chat aurait gagné la Grèce puis l’Europe.

L’hypothèse éthiopienne

L’origine du nom « Abyssin » utilisé actuellement pour désigner cette race de chats remonte au XIXe siècle : cela ne signifie pas que l’Abyssinie (actuelle Éthiopie) soit sa terre natale, mais s’explique par les circonstances de son introduction en Europe. En effet, une expédition militaire britannique engagée dans la guerre d’Abyssinie, alors colonie de l’Angleterre, en ramena quelques-uns.

Le premier spécimen à être présenté sous l’appellation d’Abyssin (on ne sait trop s’il s’agissait d’un mâle ou d’une femelle) fut exposé en 1871, à Londres, au Crystal Palace de Hyde Park, lors de la première grande exposition féline de l’Histoire. C’est là que l’on définit pour la première fois des standards pour les races présentées.

Harrisson Weir, l’organisateur de l’exposition (qui était aussi juge), présenta ce chat de la manière suivante : « Zula, propriété de Mrs Captain Barrett-Lennard. Ce chat, ramené d’Abyssinie à la fin de la guerre, […] ». Les troupes britanniques quittèrent l’Abyssinie en mai 1868 ; Zula, avec sa fourrure tiquetée, serait donc arrivé(e) en Angleterre à cette époque.

En 1874, l’Abyssin apparaît pour la première fois dans le livre anglais écrit par Gordon Stables : Cats, their points and characteristics with a chapter on feline ailments (éd. Dean ans Son).

Les éleveurs britanniques pensent que l’Abyssin est issu du croisement de ces chats « abyssins » et de chats locaux. Mais on ignore l’histoire des descendants de Zula.

 

Et si l’Abyssin venait d’Asie du Sud-Est ?

Un éleveur américain connu, Tord Swenson, pense, quant à lui, que l’Abyssin serait issu de la péninsule indienne en Asie, du nord de l’Inde plus précisément.

Le Singapura qui vit dans cette partie du monde, est aussi un chat tiqueté (mais il n’est connu que depuis les années 70). Des recherches génétiques récentes montrent que l’origine la plus probable des Abyssins est la côte de l’océan Indien et le Sud-Est asiatique.

En fait, le premier Abyssin identifiable est un sujet empaillé, conservé au Musée zoologique de Leyde (Leiden en néerlandais) aux Pays-Bas. Ce chat-lièvre avec un ticking a été enregistré avec un lot de petits chats sauvages », entre 1834 et 1836, comme étant un chat domestique indien. L’introduction de l’Abyssin en Grande-Bretagne est donc peut-être le fait de colons et de commerçants passant par Calcutta.

La seule chose dont nous soyons à peu près certains, c’est que l’Abyssin tel que nous le connaissons actuellement est une race (re)créée en Angleterre au XIXe siècle.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.