homéopathie animale

Qu’est-ce que l’homéopathie

Samuel Hahnemann a établi de façon claire l’opposition entre sa thérapeutique, visant à « traiter le mal par le mal » ou, en d’autres termes, à obtenir la guérison au moyen de remèdes provoquant les mêmes symptômes que ceux de la maladie, et les médecines traditionnelles qui cherchent, elles, à obtenir des symptômes contraires. Tandis qu’en médecine classique on prescrit un analgésique contre la douleur, un laxatif contre la constipation ou un barbiturique contre l’excitation nerveuse, l’homéopathe va rechercher un remède en étudiant les symptômes de la maladie et les circonstances de leur apparition, et prescrira alors celui qui, en doses massives, provoquerait chez un sujet sain les inconvénients mêmes contre lesquels il veut lutter. C’est ce qu’on appelle le principe de similitude.

Le principe de similitude

si vous faites avaler de l’arsenic à un chat sain, vous provoquerez une diarrhée irritante, parfois sanguinolente, une anxiété nocturne aggravée (vers 1 heure du matin), des vomissements, des éruptions prurigineuses, et une soif intense et fréquente. Au stade ultime, il peut être victime d’une paralysie des membres postérieurs. Mais si vous administrez un remède homéopathique à base d’arsenic très dilué – Arsenicum album 4 CH – à un chat qui présente l’ensemble de ces troubles, provoqués par une quelconque maladie, vous le guérirez. Le docteur Stephenson, de New York, m’a révélé avoir guéri un boa de music-hall qui avait mangé une souris intoxiquée à l’arsenic à l’aide de quelques globules de dilution du même poison !

Pour mettre au point cette thérapeutique nouvelle, Hahnemann commença par dresser le tableau de la « pathogénésie » de chacun des remèdes qu’il utilisait, c’est-à-dire l’ensemble des symptômes nerveux, psychiques ou digestifs qui suivent son absorption. Ce travail de Romain fut poursuivi par ses disciples, ce qui permet aux homéopathes modernes de disposer de plusieurs milliers de remèdes aux propriétés bien connues.

 

Le principe d’individualité

L’homéopathie est une médecine individuelle. Chaque chien, chaque chat, chaque canari est un individu à part entière, avec ses réactions propres, ses goûts singuliers, ses aversions particulières. Le choix du remède n’est pas seulement dicté par les troubles que présente le malade (vomissements, diarrhées ou insomnie), mais aussi par sa morphologie, sa typologie (constitution) et sa disposition à être sujet à un type donné de maladie (diathèse).

Comme le souligne justement le docteur Desmichelle, éminent président honoraire du Centre homéopathique de France : « on ne soigne pas un frileux comme un homme qui a toujours chaud, on ne soigne pas un lent avec le même remède qu’un sujet hyperpressé, on ne soigne pas un indécis comme un sujet volontaire, un maigre comme un gros… ».

L’homéopathe vétérinaire devra donc essayer de collecter auprès du maître de l’animal malade le maximum de renseignements sur les goûts particuliers du patient, ses habitudes, son tempérament, mais aussi ses caractéristiques psychiques : timidité, agressivité, peurs, jalousies, tristesses et gaietés exacerbées…(voir l’homéopathie dans les troubles du comportement p 225 et sq)

L’homéopathie s’attache ainsi à soigner chaque malade en fonction de toutes ses caractéristiques : morphologie, goûts et dégoûts, allure etc.

 

Le principe d’infinitésimalité

« Si l’on donne une substance toxique à des doses suffisamment importantes, on est dans le domaine de la toxicologie ; en donnant la même substance à la limite de sa toxicité, on est dans le domaine de la pharmacologie ; en donnant une substance à des doses excessivement faibles, on est dans le domaine de l’allergie ; mais si l’on dilue la substance au point d’arriver à des doses infinitésimales, on est dans le domaine de l’homéopathie (extrait de l’homéopathie française, septembre 1979) ». 

 

Déterminer la constitution d’un sujet et sa typologie

Le but de cet ouvrage de vulgarisation est de faire le tour d’horizon des remèdes homéopathiques adaptés aux symptômes de la maladie. Le vétérinaire homéopathe prendra cependant en compte d’autres éléments dans sa recherche du « similimum »

– Le médicament précis pouvant soigner l’animal – et s’intéressera notamment à la constitution de son patient.

Trois types de constitution, relevés chez l’homme, se retrouvent chez les animaux :

  • Les carboniques (brévilignes, robustes, trapus, musclés, solides et résistants) : cocker, fox, chat persan, cheval de trait et vache normande. Ces sujets peuvent souffrir d’arthritisme et s’auto-intoxiquent facilement.
  • Les phosphoriques (plus effilés, longilignes, plus nerveux et secs, thorax étroits, têtes allongées) : lévrier, cheval de pur sang, vache holstein, chats siamois et abyssin. Ces sujets présentent de mauvaises défenses organiques, leurs organes nobles peuvent être atteints et connaître des réactions inflammatoires avec fièvre.
  • Les fluoriques ( à corps dissymétrique, parfois nains, à pattes tordues, à la denture irrégulière) : pékinois, teckel, King Charles spaniel, bouledogue, caniche nain, vache charolaise, etc. Ces sujets sont irritables, leurs éliminations sont anarchiques, ils sont souvent frappés de sclérose en vieillissant.

Il existe également des constitutions mixtes : carbo-fluoriques, (boxer, certains bergers allemands…) ou carbo-phosphoriques (danois…).

 

Le rôle du vétérinaire consiste donc à « découvrir dans chaque patient les caractères de son individualité, sa résistance propre à l’agent pathogène, le degré de sa sensibilité à la douleur, la valeur de toutes ses activités organiques, son passé et son avenir ». (Alexis Carrel, l’homme, cet inconnu, Paris, éditions Plon 1935 ; réédition 1997). Ce n’est qu’à partir de tous ces traits originaux, propres à chaque malade, que le vétérinaire établira une médecine adaptée au terrain de chacun de ses malades, qu’il soit chien, chat, cheval ou oiseau.

 

Le trépied d’appel

Le choix du remède idéal, adapté à la situation donnée, est lié à trois facteurs, qu’on nomme « trépied d’appel » :

  • l’étiologie (étude des causes de la maladie) ;
  • l’état psychique ;
  • l’état général

La priorité du symptôme étiologique

Découvrir la cause d’une maladie permet d’établir une hiérarchie des symptômes et de négliger les effets secondaires. Le docteur Bernard Py avait ainsi soigné un chat atteint de coryza. Trompé dans un premier temps par le symptôme local de la maladie (des yeux larmoyants), il ne put soigner le chat qu’après avoir découvert la cause de la maladie, un simple refroidissement.

 

L’importance du signe anormal

« Il faudra rechercher avant tout les symptômes généraux, rares, étranges, bizarres, écrivait Hahnemann. Les plus frappants, les plus originaux, les plus inusités et les plus personnels…. ».

Il n’est pas toujours possible de trouver le remède idéal (le similimum), correspondant parfaitement à l’affection, à l’état du sujet et à son tempérament. On ajoute donc souvent à la prescription le médicament correspondant au tempérament, complété par le remède de constitution.

Un exemple, cité par Pierre Schmidt, prouve à quel point il est important d’observer soigneusement le sujet et d’analyser ses réactions : « C’était en Novembre. Les chats d’un village avaient de la température, ils vomissaient, étaient pris de diarrhée dégoûtante, persistante, et ils en mouraient en quelques jours ! Nous avons vu un chat se hérisser brusquement, avec la queue en l’air, et évacuer une espèce de diarrhée jaune, infecte. Ferréol (vétérinaire de Genève) lui palpe le ventre, lui trouve de la température, puis il demande du lait. On lui en apporte une assiette, qu’il va mettre près de la porte : je vois le chat s’approcher et renifler le lait, puis de coucher à côté, sans en boire, et ne plus bouger. Le chat n’avait donc pas soif, malgré la température. C’était un animal en général doux et gentil, d’une yielding disposition, comme disent les Anglais. Ferréol lui a donné Pulsatilla, qui a ces caractéristiques. Le lendemain, quand il est revenu, le chat était parfaitement bien, il n’avait plus aucune diarrhée, alors que presque tous ceux du quartier étaient morts ! Ferréol a expliqué qu’il avait choisi Pulsatilla d’après les symptômes suivants :

  • n’a pas soif même de lait
  • n’a pas soif, malgré la fièvre
  • recherche la fraîcheur, malgré le froid de novembre

Schmidt recommande lui aussi de trouver « le signe exceptionnel, curieux, inhabituel, irrégulier, qui frappe par singularité inattendue ».

Cette particularité anormale, bizarre, représente en quelque sorte la clef (key note), symptôme guide qui ouvrira le cas et dévoilera le remède.

 

La valorisation des symptômes

Pour déterminer le remède qui convient à un animal donné, à un moment donné, l’homéopathe James Tyler Kent souligne l’importance de valoriser les symptômes, en les retenant par ordre d’importance :

  1. les symptômes étiologiques (causes de la maladie) ;
  2. les symptômes nerveux ou psychiques ;
  3. l’environnement et les modalités ;
  4. la nourriture (répulsion ou attirance de l’animal pour tel ou tel aliment)
  5. les symptômes génitaux ou locaux et la nature des sécrétions.


source : dictionnaire d'homéopathie pour nos animaux de compagnie du dr philippe de wailly

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :