Relations préférentielles - les primates
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Relations préférentielles – les primates

Bien que les femelles soient dominantes chez la plupart des lémuriens, certaines espèces sont parvenues à un mode de vie plus équitable. Les makis à front roux, par exemple, vivent en groupes comprenant un nombre égal de mâles et de femelles, et dans lesquels les relations ne présentent pas de caractère de dominance. Le comportement général entre tous les membres est amical, et mâles et femelles forment des couples qui se reposent souvent blottis l’un contre l’autre. Ces couples montrent une réelle préférence l’un pour l’autre, et vivent véritablement ensemble une relation particulière.

Des liens étroits

Les partenaires d’un couple de makis à front roux ont tendance à demeurer plus souvent l’un avec l’autre qu’avec les autres membres du groupe : ils s’épouillent mutuellement et s’entraident lorsque l’un des deux est agressé. Les mâles qui entretiennent de tels liens avec une femelle s’accouplent toujours avec elle, et semblent ignorer les autres femelles fécondables. De même, les femelles préfèrent leur partenaire à tous les autres mâles. Toutefois, tous les makis à front roux ne vivent pas ainsi, et dans certains groupes, un mâle dominant peut monopoliser toutes les femelles.

 

Des impératifs stricts

Du fait du climat qui règne à Madagascar, la saison des amours est strictement limitée pour les lémuriens femelles, de sorte que leur progéniture naisse à la période où la nourriture sera suffisamment abondante pour leur permettre de produire du lait. Ce n’est pas sans poser quelques difficultés aux mâles : toutes les femelles étant fertiles simultanément pendant un court laps de temps, ils peuvent difficilement en accaparer quelques-unes et empêcher leurs rivaux d’approcher les autres. C’est sans doute ce qui explique que les mâles établissent des liens forts avec une seule femelle au lieu de tenter leur chance — au risque d’échouer – avec plusieurs. Ces liens assurent d’ailleurs la fidélité de la femelle envers son partenaire.

Les mâles makis à front roux vivent en petits groupes comprenant autant de mâles que de femelles

Ovulation cachée

Ces relations de couple présentent un autre avantage. Les makis à front roux femelles ont en effet une ovulation “cachée”, aucun signe physique apparent ne signalent leur période de fertilité. Si, chez un certain nombre d’espèces de singes et grands singes, les femelles développent des excroissances sur leur postérieur indiquant qu’elles sont prêtes à procréer, les lémuriens ne disposent d’aucun signe semblable et les mâles, ainsi tenus dans l’ignorance, sont incapables de déterminer le meilleur moment pour la fécondation. Certes, l’agitation soudaine des femelles et leur envie de s’accoupler montrent que la saison des amours est arrivée. Cependant, les mâles ne peuvent pas savoir quand une femelle en sont au stade de l’ovulation, le plus propice à la conception. Un mâle a donc plus de chance de se reproduire en restant avec une seule compagne durant toute la période où elle a envie de s’accoupler : ils s’uniront inévitablement lors de l’ovulation, quel qu’en soit le moment.

Amis et protecteurs

La monogamie qui caractérise certains makis à front roux réduit, considérablement, le besoin d’une dominance quelconque. Les mâles aident leur femelle lorsqu’elle se bat avec d’autres femelles, se montrant même agressifs envers celles qui ne sont pas leurs “amies”. Les femelles économisent ainsi l’énergie considérable qu’elles auraient gaspillée en combats, et consacrent plus de temps à s’occuper de leur progéniture, assurées qu’elles sont d’être protégées par leur compagnon.

 

 

 

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