Tarsiers : la vie sociale
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Tarsiers : la vie sociale

Obligés de rechercher seuls la nourriture et de se cacher de leurs prédateurs, les prosimiens ne peuvent vivre en groupe comme les autres primates. Mais, ce ne sont pas pour autant des ermites. Bien que leur comportement social ne soit pas aussi développé que celui des singes et grands singes, les prosimiens communiquent très efficacement par le biais des odeurs ou des sons. Ils peuvent ainsi nouer des liens et entretenir des relations sociales relativement complexes, bien qu’ils soient rarement en groupe.

On trouve les galagos à queue touffue dans l’Est et le Sud-Est africains. Dans certaines populations de cette espèce, les femelles donnent naissance à plus de mâles que de femelles

La société des galagos

Les galagos ont la structure sociale la plus élaborée des prosimiens du continent africain. Les femelles vivent sur un territoire bien défini qu’elles partagent avec leur progéniture, mais qu’elles défendent contre les femelles rivales en déposant des marques odorantes et en émettant des cris spéciaux. Lorsque les mâles atteignent la maturité sexuelle, ils quittent le territoire maternel et vont habiter ailleurs, mais les jeunes femelles restent. Se créent ainsi de petits groupes de femelles de la même famille avec leur progéniture, bien que chaque femelle ait tendance à se tenir sur une partie du territoire et à rechercher seule sa nourriture.

Occasionnellement, des femelles partagent un endroit pour dormir durant le jour, souvent avec un mâle adulte, et se rencontrent la nuit pour se toiletter mutuellement ou jouer.

La façon dont les mâles et les femelles établissent leur habitat pourrait expliquer l’étrange prédominance des mâles à la naissance. Chez les galagos à queue touffue, par exemple, on compte 57 mâles pour 43 femelles.  Peut-être cette disproportion réduit-elle la compétition pour la nourriture entre les femelles qui restent sur le territoire familial et partagent les mêmes ressources, mais pourquoi les femelles donnent naissance à plus de mâles que de femelles restent un mystère.

 

La compétition des mâles

Les mâles galagos occupent de vastes territoires englobant les habitats de plusieurs groupes de femelles, et ils s’accouplent généralement avec les femelles de leur domaine. La compétition entre mâles pour dominer un territoire est d’autant plus intense que c’est la seule manière d’avoir des opportunités de s’accoupler. Il en résulte que les mâles dominants sont remplacés chaque année, tandis que les femelles peuvent rester sur le même territoire durant des années, voire à vie.

Chez les petits galagos existent deux catégories de mâles adultes : les mâles A, qui sont plus vieux et plus lourds, et que l’on peut souvent trouver endormis avec un groupe de femelles ; et les mâles B, plus jeunes et moins corpulents, sans territoire. Les mâles A détiennent des territoires et entretiennent des rapports spéciaux avec les femelles les occupant, rapports maintenus par des contacts directs, des appels ou des émissions d’odeurs. Les mâles B, eux, demeurent en marge, souvent en compagnie d’autres mâles B, attendant l’opportunité de prendre la place d’un mâle A. Ils deviennent alors eux-mêmes des mâles A. Mais les mâles A ne prennent pas la peine de les exclure de leur territoire : ils se contentent de les chasser lorsqu’ils sont près d’eux. Les mâles A semblent uniquement préoccupés par les autres mâles de haut-rang qui menacent leur mainmise sur le territoire et, en conséquence, leurs possibilités d’accouplement.

 

Des solitaires indolents

Les pottos et les loris sont plus solitaires que les galagos et n’emploient que des moyens de communication discrets, comme les marquages d’odeurs. Cela est sans doute dû à leur métabolisme très lent, qui nécessite 40% d’énergie en moins que celui des autres animaux de même taille. Ce métabolisme lent diminue certes la quantité de nourriture dont ils ont besoin, mais limite aussi leur faculté à entreprendre des activités énergétiques, en particulier de nature sociale. Il paraît en fait que c’est ce métabolisme lent plus que leur mode de vie nocturne qui restreint leurs contacts.

Actif uniquement la nuit, ce potto dort toute la journée dans un trou d’arbre

L’hibernation

Les microcèbes et les cheirogales ont un système social semblable à celui des galagos, avec de grands habitats pour les mâles comprenant ceux, plus restreints, des femelles. Leur structure sociale est cependant moins  complexe. Les femelles, par exemple, ne vivent pas en groupes familiaux, bien qu’elles nichent parfois ensemble. De plus, fait unique chez les prosimiens, certains microcèbes et cheirogales hibernent.

Madagascar connaît de longues saisons sèches durant lesquelles la nourriture devient difficile à trouver. Les cheirogales moyens et les cheirogales, plus grands, ont contourné ce problème en hibernant. Durant les 6 à 8 mois durant lesquels ils dorment, ils survivent grâce aux réserves de graisse stockées dans leur queue. Quand reviennent les pluies, ils se réveillent à temps pour participer à une courte, mais intense saison d’accouplement.

 

D’origine hollandaise, le mot loris signifie “clown”, en référence à l’expression faciale de ces animaux.

 

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