le chat

Un standard ou des standards pour l’Abyssin ?

Le standard d’une race décrit la morphologie idéale des chats de cette race.

Pourquoi tant de standards ?

Lorsque nous voulons définir un chat, nous le comparons toujours à un standard, c’est-à-dire à une description détaillée donnant une image vers laquelle le chat devrait tendre. Les points auxquels on s’attache sont le plus souvent la morphologie (morphologie générale, tête, corps, pattes et pieds), le comportement et la couleur.

Contrairement à d’autres, les standards des races de chats ne donnent pas d’éléments mesurables (hormis les nombres d’orteils). C’est une description esthétique d’un animal qui n’existera sans doute jamais. Les standards initiaux insistent beaucoup sur l’équilibre de l’animal, sur son aspect général et sur son comportement. Dans un standard, on permet aux juges et aux éleveurs de faire appel à leur sens du beau et de l’harmonie, en respectant quelques contraintes de formes ou de couleurs. Cette ouverture du standard, qui fait appel à l’esthétique plus qu’à la mesure, de celui qui juge est à la fois sa richesse et sa faiblesse. Étant tellement ouvert, le standard pourrait être universel, chaque culture donnant son interprétation de la description. Malheureusement, il existe presque autant de standards que d’associations félines.

Deux grandes associations s’efforcent cependant de normaliser les standards : la Fédération internationale féline (FIFé) en Europe et The Cat Fancier’s Association (CFA) aux États-Unis. La plupart des autres standards ne sont que des traductions et/ou des adaptations des précédents. Les traductions sont parfois dangereuses. Prénoms le cas du standard CFA de l’Abyssin. La tête y est décrite comme étant « en forme de coin légèrement arrondi ». Si, par souci littéraire, je transforme cette image en « la tête est cunéiforme », je donne l’image d’une longue tête puisque cunéiforme (en forme de clou).

Les adaptations peuvent être catastrophiques si elles ne sont faites que pour favoriser l’élevage ou la commercialisation des chats. Reprenons le cas de l’Abyssin. Pendant des décennies, les éleveurs ont tenté d’éliminer le gène 1 de leurs lignées. Ce gène récessif est responsable du poil long ou mi-long. Si dans un standard, on admet que l’hybride L1 est équivalent de LL, on anéantit le travail de sélection de nos prédécesseurs.

Le standard évolue malgré son imprécision en fonction des époques et des pays. L’Abyssin est apparu comme chat de compagnie dans l’Angleterre du XIXe siècle. Ce qui attirait dans ce chat, c’était son aspect sauvage. À quoi pouvait-on le comparer ? Rien, en Europe, ne se rapprochait de ce chat sauf, peut-être, le lynx à cause des plumets de ses oreilles. C’était un animal suffisamment proche et en même temps suffisamment sauvage pour que l’Abyssin en soit valorisé. Le plumet était un élément important du standard. Au XXe siècle, dès les années 30, ce chat fut exporté vers les USA.

Cependant, dans ce pays, la représentation de la félinité est celle du puma (lion des montagnes). Les éleveurs ont donc cherché à obtenir une tête plus semblable à celle de ce félin. Comparons la tête du puma à celle du lynx : le premier porte les oreilles plus basses sur le côté et elles ont l’extrémité plus arrondie. Il existe une corrélation entre la forme de l’extrémité de l’oreille et la présence de plumets : plus l’oreille est pointue, plus le plumet est apparent (on constate aussi que plus l’oreille est portée haut sur la tête, plus elle est pointue). Le plumet a donc disparu du standard de la CFA. La Seconde Guerre mondiale a fait des ravages dans les élevages en Angleterre, les USA ont alors pris le relais. Les sujets réimportés vers l’Europe n’avaient pas de plumets et ce signe, qui fut un des symboles de l’Abyssin, n’est plus que mentionné dans le standard FIFé.

On pourrait conclure en disant que le standard félin est difficile à suivre, mais qu’il est stimulant, car il laisse aux éleveurs et aux juges leur libre arbitre. C’est à l’aune de ce standard qu’on mesure les progrès de l’amateur vers l’obtention d’un chat harmonieux, et non pas parfait. Vouloir créer sans cesse de nouveaux standards pour satisfaire la situation du petit enfant qui modifie sa liste de « bonnes résolutions » au fur et à mesure qu’il les trahit.

Si nous sommes tous adultes et vertueux, pourquoi certains chats primés nous semblent-ils hideux ? Peut-être parce que nous sommes jaloux et que nous ne l’avons pas encore reconnu, ou bien parce que les juges n’ont pas pris en compte la petite phrase des standards qui indique que la préférence doit être donnée à des chats harmonieux…

 

L’empreinte d’un dieu

Imaginez un bouquet de pattes orange et fines, liées entre elles par un long ruban roux et noir. Au-dessus, un corps élégant et svelte, ondulant vers l’interlocuteur qui s’approche. Une tête triangulaire éclairée de deux grands yeux jaunes, au regard profond et tendre, apparaissant dans un masque si joli qu’il est attribué à un dieu : celui-ci, ébloui par cette beauté rencontrée dans le désert, y déposa l’empreinte de sa main sur leur front. Deux longues oreilles ornées de fins plumets achèvent l’harmonie de cette Beauté ravissante.

Ch.H

 

Description générale et caractère

De taille moyenne et bien proportionnée, le corps de l’Abyssin est mince, ferme et musclé. Une des particularités de l’Abyssin est la couleur de son poil. C’est un chat d’une couleur intense avec un ticking marqué. Génétiquement, l’Abyssin est un chat tabby (cf. « Un peu de génétique : les couleurs de l’abyssin »), mais les marque tabby ne s’expriment pas. Les couleurs classiques sont le lièvre, le sorrel, le bleu et le faon. S’y ajoute le silver (les quatre robes précédentes argentées).

L’abyssin est un chat dynamique, toujours en mouvement, vif et curieux. Très actif, il montre un intérêt pour tout ce qui l’entoure. Ce n’est pas un « chat-potiche », mais un chat qui aime être avec son compagnon humain.

L’Abyssin est un chat bien équilibré, tant sur le plan physique que sur le plan psychique.

 

Les registres généalogiques modernes

CFA
(The Cat Fancier’s Association) fondée en 1906
FIFé
(Fédération internationale féline) Fondée en 1949 (Europe)
GCCF
(The Gouverning Council of the Cat Fancy) Fondé en 1910 (Angleterre)
SCFF
(Société centrale féline de France) Fondée au début des années 80. Son standard a été retenu pour le LOOF (livre officiel des origines félines), le seul légal en France depuis la loi du 6 janvier 1999.
TICA
(The International Cat Association) Fondée en 1979 (Amérique du Nord)

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.