Vie sauvage

Forêts

Forêts

Le poumon de la planète Environ un tiers de la superficie de la Terre est recouvert d’arbres, dont certains font partie des plus grands et des plus vieux organismes vivants de la planète. Les racines, troncs, branches et feuilles forment une variété incalculable de micro-habitats dont la nature varie selon le lieu. Les feuilles et le bois morts ou pourrissants constituent un composant essentiel des écosystèmes forestiers : ils fournissent un habitat, sont une source de nourriture et redonnent des nutriments à la terre. Les clairières laissées par les arbres tombés fourmillent de plantes et d’insectes en quête de lumière, jusqu’à ce que de nouveaux arbres referment la brèche.   Forêts boréales et tempérées La grande variété de climats des régions tempérées abrite divers types de forêts : de conifères, décidues, sempervirentes, de feuillus et mixtes. Dans les forêts boréales du grand nord, les hivers sont plus longs, les températures plus froides et la neige plus fréquente, des conditions auxquelles les conifères sont bien adaptés. Leur forme triangulaire et leurs feuilles étroites empêchent la neige de rester sur les branches et de les casser. En conservant leurs feuilles vert sombre toute l’année, ils sont une source d’alimentation dès que le soleil brille. Hormis quelques insectes, les aiguilles gorgées de résine rebutent tous les animaux et ne sont donc pas mangées, même lorsque la nourriture se raréfie. Plus au sud, les hivers sont également froids, mais les étés sont plus longs et plus chauds. En général, les forêts y sont décidues. Les arbres ont de larges feuilles et des branches étendues qui augmentent leur capacité à capter la lumière du soleil par la transformer en énergie. Ce type de feuilles étant cependant vulnérable aux vents forts  et aux chutes de neige abondantes, les arbres feuillus produisent plutôt des feuilles fines qui tombent en automne,. Les arbres demeurent dans un état quasi dormant tout l’hiver et fabriquent de nouvelles feuilles au printemps suivant. Dans les régions tempérées les plus méridionales, les étés sont très longs, chauds et secs, et les hivers sont assez chauds et humides. Sous ces climats, les forêts sempervirentes de feuillus sont aussi bien les forêts de grands eucalyptus australiens que les forêts plus claires de certaines régions de Californie et de la Méditerranée.   Forêts tropicales À l’équateur, le climat chaud et humide tout au long de l’année offre des conditions idéales de croissance pour les végétaux et crée ainsi l’habitat terrestre le plus varié de la planète. Les arbres et autres plantes y croissent à profusion et forment d’immenses forêts tropicales humides, forêts de nuages et forêts de montagne qui demeurent vertes tout au long de l’année. Près du tropique du Cancer, les forêts d’Asie du Sud-Est reçoivent les fortes pluies de mousson qui donnent à la région ses saisons humides et sèches distinctes. En période de pluie, la forêt est luxuriante et verte tandis qu’en période sèche, de nombreux arbres perdent leurs feuilles, ce qui permet à la lumière du soleil de pénétrer jusqu’au tapis forestier. Dans les régions où la saison sèche est longue, notamment Madagascar et les Caraïbes, on trouve des forêts sèches tropicales et subtropicales. Composées pour l’essentiel d’arbres feuillus qui perdent leurs feuilles à la période sèche afin de conserver l’eau, ces forêts sont moins diversifiées que les autres forêts tropicales. Elles n’en demeurent pas moins l’habitat d’une communauté variée d’animaux adaptés à supporter les exigences d’un climat chaud et sec.   Répartition des forêts En général, les forêts de conifères se situent à une altitude plus élevée que les forêts tempérées et la ceinture de forêt boréale s’étire jusqu’aux confins de la toundra arctique. Les forêts tropicales exigent de la chaleur toute l’année et sont centrées autour de l’équateur. Boréales Les conifères rustiques à feuilles persistantes des forêts boréales septentrionales offrent moins de nourriture que les autres arbres à cause de la rudesse du climat et la brièveté de la saison de végétation. En hiver, lorsque la nourriture se raréfie, de nombreux animaux migrent vers des régions plus chaudes ou hibernent. Tempérées de conifères Les plantes non florifères telles que les conifères fabriquent leurs graines dans des cônes. Elles sont libérées lorsque le temps sec oblige le cône à s’ouvrir. Les mésanges, les tarins des pins et les souris sylvestres mangent les minuscules graines de la pruche de l’ouest. Tempérées de feuillus La disponibilité saisonnière de certains aliments est un défi pour les animaux des régions boisées. Certains d’entre eux tels que les écureuils gris résolvent le problème en amassant des noisettes et des graines dans des anfractuosités d’arbres ou dans des caches souterraines, dans lesquelles ils puisent durant l’hiver.   Méditerranéennes La forêt sempervirente de feuillus est également appelée forêt méditerranéenne et parmi les arbres typiques on trouve le chêne-liège, certaines espèces de pin et des eucalyptus. Les chênes-lièges forment un habitat particulièrement important qui offre nourriture, abri et lei de nidification à de nombreuses espèces.   sèches tropicales Les arbres des forêts sèches tropicales survivent à la saison sèche en perdant les feuilles et grâce à une écorce épaisse et des racines profondes qui leur permettent d’accéder à l’eau souterraine. De nombreuses espèces présentent des épines ou des piquants pour dissuader les animaux de se nourrir à leurs dépends. Humides tropicales Dans la plupart des forêts tropicales, l’épaisse canopée formée par les arbres feuillus contient la majeure partie des nutriments de la forêt. Cela explique pourquoi beaucoup d’animaux vivent dans les arbres et qu’on les voit rarement au niveau du sol. Parmi eux, les aras rouges et les atèles.

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Habitats des animaux

Habitats des animaux

Deux tiers de la surface de la Terre sont recouverts par les océans. C’est cette abondance d’eau qui permet à la planète de subvenir aux milliards d’organismes vivants, aussi bien dans les mers que sur les continents et les îles. L’environnement dans lequel vit un organisme s’appelle habitat. Il en existe une grande variété qui abrite de très nombreuses espèces de plantes et une fabuleuse diversité d’animaux.   Les géographes divisent le monde en écorégions caractérisées par de vastes types d’habitat, tels que forêt, prairie, marécage, désert ou zone polaire. Ceux-ci peuvent être subdivisés en habitats de plus en plus spécifiques, chacun subvenant aux besoins d’une communauté unique de plantes et d’animaux. Chaque grande écorégion du monde est sous l’influence du climat sous lequel elle est située. L’énergie produite par le soleil est plus importante sous les tropiques et le transfert de cette énergie grâce à l’atmosphère et les océans génère des courants aériens et marins responsables des systèmes climatiques mondiaux. Sur terre, l’érosion de la roche entraîne la formation d’un sol végétal où poussent les plantes, formant la base des communautés écologiques.   Variété de la faune  La biodiversité fait référence à la variété des organismes dans un habitat ou une écorégion spécifique. En règle générale, la biodiversité augmente vers l’équateur et les forêts tropicales ; les zones côtières chaudes comptent donc un plus grand nombre d’espèces. A contrario, les deux pôles sont beaucoup moins peuplés. Dans l’Arctique, la plupart des animaux vivent sur terre, tandis qu’en Antarctique, ils sont bien plus nombreux dans l’océan. La flore et la faune s’adaptent de mieux en mieux à leur environnement spécifique grâce à la sélection naturelle ; les individus qui supportent le mieux les conditions environnementales survivent en plus grand nombre et ont une descendance plus importante. C’est un processus permanent, car les habitats changent très lentement. Les phénomènes soudains, tels que les éruptions volcaniques, les inondations ou les interférences humaines, sont susceptibles d’engendrer des effets catastrophiques, notamment sur les espèces adaptées à un environnement spécifique. Les espèces communément appelées génériques gèrent mieux les changements, par exemple les changements de la température, mais sont susceptibles d’être supplantées par des espèces spécialisées lorsque les conditions se stabilisent. LES SCIENTIFIQUES ESTIMENT QUE SEULS 14% DES ESPÈCES ONT ÉTÉ IDENTIFIÉES A CE JOUR ET PARMI ELLES 91% VIVENT SUR TERRE.   Continent les côtes du sud de l’Europe sont baignées par les eaux chaudes de la Méditerranée et une grande partie des terres sont recouvertes de forêts et de broussailles. Les hautes montagnes des Alpes forment une barrière physique avec le nord plus froid et plus humide.   Écorégion peu importe l’endroit où l’on se trouve sur Terre, il existe des conditions spécifiques uniques, influencées par la géographie, la latitude et le climat. Ainsi, une région donnée, par exemple les Alpes, est le milieu d’une communauté unique de plantes et d’animaux. Écorégion des Alpes : peu importe l’endroit où l’on se trouve sur Terre, il existe des conditions spécifiques uniques, influencées par la géographie, la latitude et le climat. Ainsi, une région donnée, par exemple les Alpes, est le milieu d’une communauté unique de plantes et d’animaux. Habitats Les habitats alpins existent dans d’autres parties du monde, mais ici les caractéristiques sont plus marquées à cause des importantes différences d’altitudes. Par exemple, les herbes et les plantes présentes sur les hauts plateaux alpins sont très différents de celles des prairies des vallées. Montagnes et éboulis pierriers Les montagnes sont en réalité des îles terrestres, où des espèces uniques vivent et évoluent de manière isolée. les habitats inclinés sont très influencés par la latitude, l’altitude, l’inclinaison, l’aspect et la roche sous-jacente. Au-dessus de la limite des arbres (là où ils ne peuvent plus pousser), les conditions sont rudes. Forêt de montagne les forêts de montagne varient en fonction de l’altitude : les arbres à feuilles larges dominent les pentes les plus chaudes et les plus basses, tandis que les conifères prospèrent sur les terres d’altitude jusqu’à la limite des arbres. A cause de l’inclinaison, les terrains rocheux sont difficiles à cultiver et les versants de montagnes retiennent mieux les couverts arborés que les terrains plats. Prairie Alpine Les terrains inondables ou instables empêchent les arbres de proliférer mais favorisent le développement d’une formidable diversité de graminées et de plantes. A haute altitude, la nature explose au printemps et en été. Les prairies bourgeonnantes deviennent alors une source de nourriture considérable pour de nombreux animaux.   Chaînes alimentaires La chaîne alimentaire est un moyen d’interaction entre les plantes et les animaux. Les plantes transforment l’énergie solaire en nutriment pour croître et se reproduire, ensuite mangées par les animaux herbivores. Ceux-ci deviennent à leur tour des aliments pour les prédateurs et les charognards.   Hibou grand duc le hibou grand duc (eurasien) est le principal oiseau prédateur des Alpes. Il chasse surtout les petits mammifères et peut aussi attaquer d’autres oiseaux de proie. Marmotte Les marmottes des Alpes passent les mois d’été à se nourrir de graminées et de plantes riches pour se constituer une couche de graisse qui leur permettra de survivre durant le long hiver alpin. Pissenlit Les pissenlits alpins nourrissent les marmottes et sont aussi une source de nectar appréciée par les papillons et les abeilles.    

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la vie au sommet des montagnes de France

la vie au sommet des montagnes de France

Balayées par le vent, froides et enneigées en hiver, les montagnes françaises sont habitées par quelques espèces d’une résistance à toute épreuve, aussi bien parmi les animaux que les végétaux. Quiconque a déjà gravi les versants enneigés d’une montagne en hiver sait bien que les régions situées en altitude offrent des conditions de vie plus difficiles pour les êtres vivants. Avec des températures bien en dessous de zéro et des vents cinglants, c’est un miracle qu’il puisse y avoir de la vie dans ce milieu inhospitalier. Mais, revenez au même endroit en été et vous serez surpris par la diversité de la flore et de la faune qu’abrite une région de montagne. Avec le massif des Pyrénées et celui des Alpes, pour ne citer que les régions les plus élevées, la France possède de superbes reliefs montagneux. Leurs plus hauts sommets sont situés bien au-dessus de la limite supérieure des arbres et accueillent une profusion d’espèces végétales adaptées, qui profitent de l’absence d’espèces avec lesquelles elles seraient en compétition à plus basse altitude. Paysage sculpté : À la suite du retrait des glaciers, il y a quelque 10 000 ans, les forêts ont rapidement envahi ces régions, les bouleaux et les pins sylvestres l’emportant dans la plupart des massifs montagneux. Seuls les plus hauts sommets et chaînes sont restés exempts de forêts, de même que leurs flancs. Durant les 2000 ans qui se sont écoulés depuis l’âge de bronze, les forêts ont été défrichées pour produire du bois d’œuvre, du combustible et pour faire paître les troupeaux. Le broutage des moutons a empêché la régénération des jeunes plants. Du fait du manque d’arbres sur certains versants, les plantes poussant en altitude qui s’accommodent de terrains nus se rencontrent sans doute à des niveaux moins élevés que ce ne serait autrement le cas. Les montagnes sont faites de roches dures plus aptes à résister à l’érosion par l’eau et la glace que celles qui forment les paysages du bas pays. Par suite, l’érosion par les intempéries est un processus lent et la formation des sols s’en trouve, elle aussi, ralentie. Ceci est aggravé par le fait qu’une fois constituée, la mince couche de sol et de particules nutritives est rapidement emportée le long des pentes vertigineuses par les fortes précipitations. En l’absence d’arbres et d’arbustes sur les sommets des montagnes, les rochers offrent le seul abri valable pour  les plantes et les animaux. Les plantes qui poussent à découvert sont basses et compactes, et forment souvent des coussinets. Les mousses et les lichens sont importants, mais sur la plupart des sommets, on trouve presque autant de roches et de cailloutis nus que revêtus d’une maigre végétation. La plus belle collection de végétaux adaptés à ce milieu se trouve en général sur les versants à éboulis et gros rochers qui flanquent les sommets, ainsi que dans des cuvettes abritées. Ces espèces jouissent d’une certaine protection contre les intempéries, mais le fait d’être inaccessibles aux herbivores est plus important encore pour leur survie. Ainsi, les communautés végétales et animales les plus riches se trouvent de préférence sur les crêtes, à l’abri du surpâturage. En hiver, un manteau de neige recouvre la plupart des sommets de nos montagnes. C’est une bénédiction pour la plupart des plantes et des invertébrés vivant à cette altitude, car cela les protège des températures glaciales de l’air. Les invertébrés installés sur nos montagnes sont assez petits ; Ils vivent sur le sol et sont essentiellement actifs en été. un petit nombre d’espèces d’oiseaux robustes profitent de la profusion d’insectes et de la végétation luxuriante en cette saison mais, en hiver, la plupart migrent vers le bas pays ou quittent la France. Pour les plantes et les animaux adaptés à la vie en montagne, l’épaisse couche de neige qui les recouvre constitue une protection importante. En effet, la neige isole le sol des températures extrêmes et protège les êtres vivants du refroidissement intense causé par le vent. Le nom de “fleurs de montagnes” s’applique à des espèces appartenant à des familles très diverses. La famille des pois, celle des œillets comme celle des pâquerettes sont représentées. Bien qu’aucune famille végétale ne pousse exclusivement dans ces régions, toutes les espèces qui s’y développent s’accommodent de ces rudes conditions. L’aire de distribution des espèces de fleurs que l’on trouve dans nos montagnes est en rapport avec l’histoire. Ainsi, dans les Alpes, on trouve des plantes tropicales qui vivaient jadis en ce lieu, à l’ère tertiaire, et qui se sont habituées à des conditions climatiques plus rudes. Climat de montagne En montagne, l’altitude crée un climat particulier bien différent de celui des plaines du bas pays. Pour commencer, la température moyenne diminue d’environ un degré Celcius tous les 150 mètres. Quand l’air chargé d’humidité atteint les versants d’une montagne, il s’élève. Ce faisant, il se refroidit et la vapeur d’eau qu’il contient se condense puis tombe sous forme de précipitations. Quand les températures sont très basses, la pluie se transforme en neige. Les versants qui sont face aux vents dominants subissent des précipitations plus importantes que les versants à l’abri du vent, mais, dans notre pays, les précipitations sont en général beaucoup plus fortes sur les montagnes que sur les plaines situées à la même latitude. Bien que le vent en haute montagne empêche le développement des forêts, quand il y en a ce sont surtout des conifères. Toutefois, certaines régions situées en altitude comportent quelques essences moins courantes même s’il s’agit, le plus souvent, d’espèces naines. Ainsi, diverses espèces de saules peuvent être observées, notamment le rare saule laineux. Espèces arctico-alpines Certaines espèces vivent sur d’autres massifs montagneux d’Europe, mais pas dans l’Arctique, comme c’est le cas pour la gentiane printanière et l’oxytropsis de Haller. Cependant, la majorité des espèces croissent aussi bien dans les régions arctiques que sur les hautes chaînes tempérées d’Europe, c’est pourquoi on les qualifie d’”arctico-alpines”. La flore actuelle de nos montagnes montre diverses origines  : implantation naturelle d’espèces venues de milieux naturels éloignés mais comparables, évolution et colonisation par des espèces de basse altitude. On pense qu’une partie des plantes des montagnes sont des vestiges de la flore qui colonisa jadis la plus grande partie de l’Europe, à la fin de la dernière ère glaciaire. Le réchauffement du climat et l’extension de la couverture forestière provoquèrent leur disparition dans les régions de basse altitude. Le lichen des rennes et diverses espèces de mousses ont contribué à fixer le sol rocailleux sur la plupart des sites exposés. Des touffes d’herbes localisées, notamment de nard et de deschampsia, croissent dans ces lieux, associées à quelques espèces adaptées de carex et de joncs. Les limites inférieures de la végétation réellement montagnarde sont indiquées par la présence d’airelles, de camarine et d’airelle rouge. L’éventail le plus riche d’espèces végétales se trouve habituellement entre cette zone et les sommets. Les ravins ombragés et humides sont souvent parmi les endroits les plus intéressants pour le naturalisme. parmi la multitude d’alchémilles alpines, on peut rencontrer également des plantes comme l’oxyria à deux styles, des ronces des tourbières, une variété de framboisier, les benoîtes de montagne, la silène acaule et des immortelles. Des plantes cryptogames poussent là aussi, particulièrement le lycopode des Alpes, des botrychium et diverses fougères. Des espèces telles que le carex, le laiteron de montagne et le gnaphale ont des aires de distribution plus localisées. Parmi les fleurs les plus fréquemment rencontrées, citons également le lys martagnon, le verdâtre verdissant, l’œillet et la silène des glaciers, l’ancolie noire-violâtre, la joubarbe, diverses saxifrages et gentianes (asclépiade, de Bavière, corace, jaune, printanière), la primevère farineuse ou la grassette des Alpes. Etant donné cet environnement difficile et pauvre, il n’est pas étonnant que les espèces d’invertébrés endémiques dans nos montagnes soient très limitées. Les mouches sont parmi les mieux représentées – les larves d’au moins deux espèces de tipules vivent parmi les mousses humides et éclosent en nombre au début de l’été. Les moucherons, dont les larves recherchent l’humidité, semblent omniprésents à certaines périodes de l’année. Plusieurs espèces de petites araignées se plaisent dans ces régions et les quelques coléoptères à régime prédateur qui vivent dans nos montagnes se nourrissent probablement d’autres invertébrés. La plupart des montagnes sont faites de roches qui ne contiennent pas de calcium. Celui-ci donc rare dans le sol comme dans la végétation. Par conséquent, les escargots, qui ont besoin de minéral pour fabriquer leur coquille, sont en général absents des montagnes. On rencontre quelques limaces, notamment la grande limace noire, qu’on voit parfois ramper par temps humide sur les rochers couverts de lichen. Eclatantes saxifrages Si certaines saxifragacées poussent à une altitude assez peu élevée, la plupart des plantes de cette famille sont de vraies orophytes (plantes de montagne). On les rencontre autour de 900 mètres d’altitude. Saxifrage signifie étymologiquement “qui brise les rochers” et traduit le goût de la plupart de ces espèces poussant en altitude pour les terrains rocailleux. En effet, ces plantes se développent fréquemment dans des anfractuosités de rochers ou sur des saillies avec un minimum de sol. Les saxifrages étoilées et les saxifrages jaunes sont les plus répandues et la saxifrage à feuilles opposées est sans doute la plus belle. Mais, pour les botanistes professionnels ou amateurs, la rareté est aussi importante que les qualités esthétiques. C’est pourquoi les saxifrages arctiques, gazonnantes ou penchées sont les plus recherchées des saxifragacées. Entre ciel et terre Les papillons sont assez nombreux en montagne, du fait de la grande variété de fleurs. Dans notre pays, on trouve aussi des phalènes comme le minuscule glacies coracina et le géomètre Semiothisa carbonaria. Les torrents qui dévalent des montagnes abritent les nymphes libellules comme le corduléastre annelé. Cette espèce assez fréquente sur les landes de plaines est également observée dans maintes régions situées en altitude. Dans certains sites, elle est accompagnée par la cordulie arctique, espèce plus petite à corps rougeâtre. Pour atteindre le sommet d’une montagne, il faut traverser une série d’écosystèmes. les forêts recouvrent souvent les zones les plus basses mais, à mesure qu’on progresse vers le sommet, elles sont remplacées par des paysages découverts et parfois des tourbières ouvertes. Là où bruyères et airelles prédominent, vous croiserez peut-être des groupes sur votre chemin. Mais ce n’est que là où les espèces turbicoles cèdent la place à la véritable végétation montagnarde que vous aurez une chance de découvrir son cousin des hauteurs, le lagopède des Alpes. Bien que les intempéries et la neige puissent le contraindre à descendre un peu en hiver, cet oiseau se trouve rarement ailleurs que parmi la véritable végétation orophyte. Nicheurs au sommet Un ensemble d’espèces d’échassiers se reproduisent aussi dans cet environnement. Les zones les plus basses sont le domaine des bécasseaux variables et des pluviers dorés, mais il faut atteindre les hauts plateaux dénudés pour espérer apercevoir des pluviers guignards en train de nicher. Les passereaux sont assez rares sur les sommets, ce qui n’a rein d’étonnant vu l’aridité des lieux. Les merles à plastron se reproduisent dans les régions les plus basses et les traquets motteux nichent parfois au milieu d’amas de rochers sur les flancs des montagnes. Mais le bruant des neiges est le seul passereau à se plaire sur les sommets rocailleux, à la saison de la reproduction. A l’exception du lagopède des Alpes, rares sont les oiseaux de petite taille présents dans les montagnes en hiver. Le corbeau et l’aigle royal sont les seules espèces sédentaires, car très mobiles, elles ne se cantonnent pas dans les hautes plaines et fréquentent les régions de basse altitude quand les rigueurs de l’hiver les y obligent. En été, de grands mammifères comme le cerf élaphe ou le renard visitent les versants des montagnes. Le chamois, les bouquetins et la marmotte sont, par contre, des résidents indéfectibles. Il serait impossible de terminer ce rapide panorama sans parler des ours disparus, mais en cours de réintroduction dans les Pyrénées (ce qui n’est pas un projet adopté par tous) et surtout du retour progressif du seigneur loup dans les Alpes. Observez la nature Où voir

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les cours d'eau en milieu calcaire

les cours d’eau en milieu calcaire

Les eaux cristallines et turbulentes qui s’écoulent sur les graviers ou tourbillonnent dans les bassins créent une atmosphère de calme qui contraste avec les habitants de ce biotope. Les caractéristiques des cours d’eau en milieu calcaire sont déterminées par la structure de la base d’où ils jaillissent. Le calcaire est une roche sédimentaire récente et très abondante. L’eau qui circule sur un tel milieu exerce une action érosive majeure, car elle est capable de dissoudre cette roche tendre. En retour, l’eau des rivières et des sources est abondamment chargée en sels minéraux. Sources naturelles Le calcaire a une structure poreuse qui absorbe l’eau très rapidement. L’eau pénètre profondément dans la roche où elle est emmagasinée dans des cavités souterraines dites aquifères, là où la pression hydrostatique de la nappe phréatique est plus forte que celle au niveau du lit de la rivière, que jaillit la source. Ces filets d’eau constants coulent doucement vers l’aval, formant le réseau des eaux vives et dormantes qui rejoignent les rivières plus importantes. Quand les eaux de pluie passent à travers la matrice de calcaire, toutes les fines particules sédimentaires en suspension sont filtrées. Les eaux de pluie deviennent souvent acides en passant à travers la végétation en décomposition dans les couches supérieures du sol, ce qui leur permet de dissoudre certains sels contenus dans le calcaire qui les filtre. Ces sels sont ensuite agrégés à l’intérieur de l’aquifère. Ceci explique que des eaux “dures” jaillissent de la source calcaire. Cette eau est claire comme du cristal et les minéraux qu’elle contient sont profitables aux animaux, notamment aux mollusques comme la planorbe qui utilise des minéraux dissous dans l’eau pour fabriquer son épaisse coquille. La vitesse et la turbulence d’un cours d’eau rapide permettent de dissoudre l’oxygène de l’air. En outre, cette agitation augmente l’évaporation et rafraîchit l’eau qui peut être déjà froide si elle vient d’émerger de sa source souterraine. Ceci est important, car plus l’eau est froide, plus elle est riche en oxygène dissous. Par suite, les cours d’eau calcaire ont une teneur très élevée en oxygène et sont donc susceptibles d’abriter une grande variété d’invertébrés et de poissons qui auront du mal à vivre ailleurs. C’est pour cela que ces cours d’eau ont une faune si riche.  Il s’ensuit que toute pollution ou tout réchauffement de l’eau influent gravement sur les organismes qui y vivent. Le problème est plus grave quand l’homme puise l’eau de la couche aquifère souterraine pour ses propres besoins et que cette eau ne peut plus alimenter le cours d’eau.   Végétation luxuriante Les eaux claires des cours d’eau calcaire laissent la lumière atteindre le lit et, s’il est fait de sable ou de vase, nombreuses sont les plantes aquatiques qui s’y développent. La renoncule à feuilles étroites peut devenir si épaisse qu’il faut la couper pour rétablir le courant. Dans un cours d’eau bien entretenu, les végétaux offrent un abri et de la nourriture aux invertébrés, aux poissons et aux oiseaux.   Les rives des cours d’eau calcaire sont, elles aussi, abondamment pourvues de végétation : les larges feuilles de l’iris faux-acore, de la consoude commune et de la pétasite hybride forment une dense couverture végétale sur les berges ensoleillées. En été, les ombelles blanches de la ciguë, de l’œnanthe et les fleurs crème des reines des prés reçoivent la visite de libellules comme le caloptéryx vierge qui pond ses œufs dans les eaux limpides. Le caloptéryx éclatant voltige également parmi la végétation riveraine, les ailes marbrées du mâle lui conférant en vol une certaine ressemblance avec un papillon. Les fleurs roses de l’épilobe en épis ajoutent des couleurs qui émaillent les rives tout au long de l’été. On observe souvent qu’un grand nombre de cours d’eau calcaire, habitats jadis florissants, se réduisent à un filet d’eau en été ou se transforment en eaux stagnantes qui ne peuvent pas absorber l’oxygène de l’air. Ces mares se réchauffent facilement et leurs habitants meurent par manque d’oxygène. Ce problème préoccupant sera à résoudre par une gestion respectueuse des ressources en eau de notre pays. Propre et sereine L’ancyle prospère dans les eaux claires des cours d’eau calcaire. Menant une vie sédentaire, fixé sur le fond de graviers, ce mollusque se nourrit en filtrant l’eau et se développe dans les eaux claires des cours d’eau calcaire, alors que son appareil buccal délicat se boucherait dans les rivières comportant davantage de sédiments. Les plantes  aquatiques telles que la renoncule aquatique, le cresson de fontaine et la callitriche des marais croissent également  en abondance dans ce milieu naturel. Des bancs de petits poissons tels que vairons et épinochettes fréquentent les rives peu profondes et constituent des proies pour les grèbes castagneux qui nichent dans le couvert végétal des berges. Sur le lit du cours d’eau sont tapis des chabots, tandis que des larves de trichoptères tentent de leur échapper en se cachant derrière de minuscules fragments de graviers. Les roches les plus grosses placées au centre battu par les remous du cours d’eau rapide offrent d’excellents postes de guet pour les bergeronnettes des ruisseaux happant les insectes qui volent près de la surface de l’eau. Des hérons cendrés explorent les eaux peu profondes, harponnant de leur long bec les poissons qui nagent à leur portée. De temps en temps, un bruit d’eau signale une truite saisissant un insecte à la surface. Les taches violacées sur les flancs la rendent facile à reconnaître dans les courants peu profonds. La truite est parfois difficile à voir, sauf quand plusieurs individus se rassemblent dans les eaux peu profondes pour frayer. En période de frai, ces poissons sont souvent rejoints par des ombres affamées qui s’emparent de tout œuf libéré dans l’eau. Lors des chaudes soirées du mois de mai jusqu’en août, l’émergence des éphémères adultes est un spectacle bien connu. Si l’entomologiste sait reconnaître les diverses espèces d’éphémères, toutes ont un cycle biologique comparable et se ressemblent. Les nymphes d’éphémères, aisément reconnaissables à leur queue trifide (trois longs appendices), sont aquatiques et leur développement nécessite trois ans pendant lesquels elles s’alimentent parmi les plantes et les graviers des cours d’eau calcaire. Sensibles à la pollution, elles constituent un bon indicateur biologique de la santé du cours d’eau. Les nymphes se hissent hors de l’eau puis puent, parfois à deux reprises, avant d’émerger ensemble, en tant qu’individus adultes et ailés qui s’envolent alors pour rejoindre les vastes essaims de reproduction des éphémères dansant au-dessus de l’eau. La période de vol des éphémères est très brève, occasionnellement quelques heures seulement, beaucoup d’entre elles sont victimes des prédateurs. Les Hôtes riverains L’ombre des arbres qui surplombent l’eau ainsi que les profondes cavités creusées par le courant sur les rives sont des caractéristiques importantes de cet habitat qu’est le cours d’eau calcaire. Les branches basses dispensent une ombre tamisée sur la surface et sont des postes de guet appréciés par les martins-pêcheurs. Ces oiseaux au plumage éblouissant se penchent volontiers sur des rameaux nus dans des endroits plus ensoleillés. Ils choisissent souvent de nicher sur les longues rives rectilignes et très basses, là où l’entrelacs des racines d’un saule ou d’un aulne est apparent. Ils creusent leur galerie dans la terre meuble, retenue par les racines. Quand la rive est plus haute, ces oiseaux creusent leur galerie dans la paroi verticale, assez haut au-dessus des eaux agitées pour éviter que leur nid ne soit inondé. Les rats d’eau creusent aussi la rive et prélèvent leur nourriture dans la végétation touffue qui pousse sur les berges. C’est là, parmi les plantes riveraines, que se réfugie également la loutre farouche pour se reposer dans la journée. Dans notre pays, les cours d’eau calcaire sont un habitat idéal pour la population croissante des loutres. Les secrets des Gressonnières La récolte du cresson de fontaine dans les mares et les ruisseaux des plaines se pratique depuis des siècles. Les feuilles de cette plante au goût légèrement poivré restent d’un vert intense durant tout l’hiver.  Autrefois, ce légume, riche en vitamine C et en fer, s’est révélé un complément précieux dans le menu assez monotone des paysans. La culture du cresson a favorisé la multiplication des cours d’eau calcaire où pousse cette plante. Les cours d’eau calcaire où pousse cette plante. Les cours d’eau calcaire sont un milieu parfait pour le cresson. Alimentées par les eaux souterraines, ces cours d’eau sont peu affectés par une diminution des précipitations, sauf en période de sécheresse. La température de l’eau restant à peu près constante, cet habitat et la cressonnière gèlent rarement. Lors des hivers les plus rigoureux, les eaux de source ont parfois quelques degrés de plus que l’air ambiant, ce qui offre une sécurité supplémentaire pour la faune variée de cet habitat. En été, la cressonnière déborde d’activités. On voit de gros pigeons ramiers pataugeant dans l’eau pour se gaver de ces  feuilles. Reconnaissables à la tâche blanche de leur croupion, les poules d’eau nagent dans le sens du courant ou à contre-courant, happant les petits vertébrés qui vivent parmi les feuilles de cresson. Sous la surface, des crevettes d’eau douce se rassemblent par milliers. Ces crustacés se déplacent latéralement et se nourrissent des débris organiques qui s’accumulent dans les zones où le courant est plus lent ; ils peuvent être très nombreux. Les isopodes d’eau douce et les sangsues ne manquent pas non plus dans les mares peu profondes de la cressonnière. En hiver, quand de nombreux ruisseaux des environs gèlent, la cressonnière où foisonnent des proies bien accessibles attire irrésistiblement les oiseaux les plus farouches. Le râle d’eau, dont le cri ressemble à celui du cochon et qui est entendu bien avant qu’on ait vu l’oiseau, émerge de la végétation touffue pour chercher sa nourriture dans la cressonnière. Avec son plumage marbré de brun, la bécassine est difficile à repérer dans la haute végétation, mais son corps massif ressort sur le vert lumineux du cresson. La cressonnière est aussi une aire d’hivernage appréciés par des migrateurs de passage, comme les chevaliers cul-blanc qui peuvent y reprendre des forces avant le long voyage de retour vers leur aire de reproduction située au nord de l’Europe.   Tapis sur le fond Dans les méandres d’une rivière par exemple, l’eau tourbillonnante forme des bassins profonds et c’est là, parmi les racines enchevêtrées des aulnes et des saules, que se tiennent certains des plus grands prédateurs des cours d’eau calcaire. La truite et le chevesne, trop gros pour nager dans les eaux peu profondes, demeurent dans les eaux turbulentes derrière les racines d’arbres et les gros rochers. Les chevesnes profitent de la moindre proie qui passe, que ce soit une grosse chenille tombée d’un rameau, un vairon imprudent ou un alevin séparé de son banc. Les perches de grande taille patrouillent près des rives touffues du cours d’eau à la recherche d’alevins, de vers et de crustacés. Leurs écailles verdâtres à rayures verticales sombres leur offrent un camouflage idéal dans l’épaisse végétation aquatique d’où ils guettent leurs proies. Mais, ce sont les bassins les plus profonds qui abritent le brochet, le plus grand prédateur des cours d’eau calcaire. Son corps long et musculeux associé à ses puissantes mâchoires lui permettent de capturer toutes sortes de proies. Spécialisés dans des poissons tels que le gardon, la vandoise et la truite, les grands brochets attrapent aussi des grenouilles, de jeunes oiseaux et même des rats d’eau. La plus petite des lamproies de rivière, la lamproie de Planer, est signalée un peu partout en France (sauf en Corse et en particulier dans le Nord). Son corps ressemblant à celui de l’anguille, ses rangées d’orifices branchiaux, l’absence de nageoires pectorales et pelviennes ainsi que sa bouche en forme de ventouse lui confèrent un aspect étrange, différent de celui de la plupart des poissons. La lamproie de Planer est la seule lamproie qui ne quitte pas les eaux douces tout au long de sa vie d’adulte, menant une existence nocturne dans les zones les plus rapides des cours d’eau calcaire. De la mi-avril à la fin juin, quand la température de l’eau

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Au bord d'une rivière de plaine

Au bord d’une rivière de plaine

DE LEUR SOURCE A LEUR POINT DE RENCONTRE AVEC UN AUTRE COURS D’EAU, CERTAINES RIVIÈRES S’INTÈGRENT A TOUTES FORMES DE PAYSAGES, DANS UNE NATURE SAGEMENT MAÎTRISÉE PAR L’HOMME. Au bord d’une rivière de plaine Le réseau hydrographique de la France est d’une richesse exceptionnelle – des torrents de montagne jusqu’aux fleuves qui baignent les grandes villes. Chaque type de cours d’eau possède sa flore et sa faune propres qu’on peut découvrir à l’occasion d’une promenade. Nombre de rivières de plaine sont contrôlées par des barrages, des écluses et des canaux. Cependant, les écluses traditionnelles ne sont pas des barrières infranchissables, surtout pour les oiseaux qui les survolent sans souci. C’est plus difficile pour les poissons, mais les espèces migratrices, comme le saumon qui remonte vers l’amont, sont capables de franchir les petits barrages ou utilisent des échelles disposées exprès pour eux. Les rives des cours d’eau qui ont été bétonnées ou bâties d’une manière quelconque, ce qui détruit la végétation, posent plus de problèmes. Sans couverture végétale, les espèces telles que les rats d’eau et les loutres sont défavorisées. Heureusement, l’importance de la végétation des berges est aujourd’hui reconnue et elle est développée grâce à la plantation d’essences adaptées -saule et peuplier.   Cygnes Les oiseaux des cours d’eau sont plus faciles à repérer que les mammifères. Rares sont les rivières qui n’ont pas leurs cygnes tuberculés. Au printemps, ils s’accouplent et choisissent un site de nidification, parmi les joncs, les carex ou les roseaux, tout près du bord de l’eau. A cette époque, les cygnes mâles sont assez agressifs, notamment envers les chiens. Là où l’on a permis aux arbres de pousser, la faune et la flore des rives sont favorisées. Les saules, les peupliers et les aulnes s’épanouissent sur les sols humides et fertiles et ils contribuent à créer des habitats précieux pour les espèces animales et végétales. Les cônes d’aulnes attirent des bandes de sizerins flammés et parfois de tarins des aulnes. Au printemps et au début de l’été, écoutez le chant des oiseaux des bords de fleuve. Le chant du bruant des roseaux, aux intonations mélodieuses et enjouées, est fréquent à proximité des fossés où poussent des roseaux. L’un des premiers arrivés en été est le pouillot véloce, qui lance son chant depuis une haute branche au bord de l’eau. La fauvette à tête noire fréquente aussi les arbres et les broussailles des rives. Son proche parent, la fauvette des jardins, aime les plantations de peupliers, notamment là où le sol est abondamment couvert de végétation, avec des orties et des plantes palustres. Les sous-bois de saules et les terrains marécageux aux abords des rivières attirent souvent les rousserolles aux cris insistants et métalliques. Là où poussent des roselières, les rousserolles effarvattes se reproduisent quelquefois. De tels sites accueillent aussi des grenouilles rousses et des couleuvres, un de leurs principaux prédateurs. On voit parfois des couleuvres nager dans les cours d’eau. Les terrains marécageux près des rivières attirent des échassiers tels que la bécassine et le chevalier gambette. Ils se nourrissent près de la rivière, sur le sol humide, et s’y reproduisent occasionnellement au printemps. Bergeronnettes grises Les bergeronnettes sont associées aux cours d’eau. Les bergeronnettes grises, qui picorent sur la vase humide des berges, peuvent être observées à n’importe quelle époque et les bergeronnettes des ruisseaux sont rarement loin de l’eau. Elles nichent au bord des torrents de montagne, mais se rencontrent aussi dans les parties inférieures des cours d’eau, au voisinage des barrages et des cascades. La bergeronnette flavéole fréquente les berges en été, de préférence les pâturages humides qui bordent souvent les cours d’eau. Les colverts sont présents sur la plupart des cours d’eau de plaine ; on les remarque facilement, sauf certaines espèces farouches ou rares. Là où le courant est moins rapide, vous pouvez voir des fuligules morillons ou des fuligules milouins, espèces qui se nourrissent en plongeant. Certaines rivières attirent des mergules à poitrine rouge avides de poissons et leurs cousins les harles bièvres. Les foulques et les poules d’eau sont des espèces noires, que l’on confond parfois de loin. Mais, les foulques sont plus grandes et passent leur temps à nager en eaux libres et à plonger pour pêcher. Elles ont un écusson frontal blanc en haut du bec et se déplacent dans l’eau grâce à leurs pattes palmées. Les poules d’eau sont plus à l’aise sur les rives ou parmi la végétation. Elles ont du rouge sur le bec et des zones blanches sur la queue. Les poissons sont abondants et variés dans la plupart des rivières et on peut observer nombre d’espèces lors d’une promenade sur les berges. Les espèces varient selon le type d’habitat aquatique et la vitesse du courant, mais carrelets, barbeaux, truites et chevaines sont communs. Les observateurs chanceux apercevront un brochet tapi parmi les herbes aquatiques sur les marges des rivières ou sur le bord de profonds étangs. Sa coloration irrégulière le rend difficile à repérer, à moins qu’il ne lance une attaque éclair sur une proie passant à sa portée. Le martin-pêcheur   D’un naturel plutôt farouche, les martins-pêcheurs sont parfois très difficiles à observer. Cela vient aussi du fait qu’ils passent beaucoup de temps immobiles, cachés au milieu de la végétation des rives, sur une branche au-dessus de l’eau. Leur plumage aux vives couleurs ne change rien. On n’a souvent qu’une vision fugitive de cet oiseau filant comme l’éclair le long du cours d’eau très près de la surface. Pour avoir une chance d’en observer un plus longuement, on peut guetter son sifflement aigu et criard, presque toujours lancé quand il est alarmé et prêt à s’envoler, cela vaut la peine d’attendre dans les environs car il y a des chances pour que ce martin-pêcheur revienne bientôt à son poste de guet favori pour continuer de pêcher. L’observation rapprochée de cette espèce, même si elle est difficile, vaut bien une attente prolongée car son plumage est le plus éclatant de tous les oiseaux vivant dans notre pays, notamment le bleu et le vert de ses ailes, de son dos et de sa tête. Ces couleurs iridescentes changent d’intensité selon l’angle de la lumière. Le campagnol terrestre Le campagnol terrestre est l’hôte qui symbolise le mieux les berges. Ces rongeurs, qui recherchent les rives boueuses et les eaux relativement épargnées par la pollution, sont de bons indicateurs de l’état de santé d’un cours d’eau. Il vous faudra patiemment scruter une longue section de rivière avant d’avoir la chance d’apercevoir cet animal original, car il se déplace dans l’eau en ayant presque tout le corps immergé. Les campagnols terrestres explorent la végétation des berges et creusent leurs terriers dans leurs parois. Examinez minutieusement les plantes délimitées à la surface de l’eau ou non loin, c’est peut-être l’indice que l’entrée d’un terrier de rat d’eau se trouve juste en dessous. Ces animaux grignotent parfois entièrement les plantes poussant tout près de l’entrée de leur terrier. Vous trouverez sûrement aussi des tas de sciure ou des fragments d’écorce sur la berge, reliefs d’un repas de campagnol. Les trous qui mènent à la chambre de reproduction sont souvent remplis d’herbes et de vase. Contrairement à nombre de mammifères sauvages, les campagnols terrestres sont principalement actifs pendant le jour, si bien que, s’il y en a dans le coin et en vous tenant tranquille, vous avez de bonnes chances d’en découvrir un. Ces dernières années, la régression de la population des campagnols terrestres et de leur aire de distribution a alerté les espaces naturels de conservation de la nature. Mais, il existe quelques zones où l’espèce est encore commune. La chauve-souris   Bien qu’on associe rarement les chauves-souris aux cours d’eau, plusieurs espèces aiment chasser au-dessus de l’eau et sont souvent observées à proximité de cours d’eau lents. Le vespertilion de Daubenton niche dans les bois près de l’eau et sort en fin de soirée pour chasser les phalènes et les éphémères. On voit fréquemment des pipistrelles, espèce la plus commune dans notre pays, chasser au-dessus des grands fleuves de plaine. Les chauves-souris profitent de la profusion d’insectes qui émergent de l’eau et sans doute aussi de l’espace dégagé qui leur permet de voler librement. Le soir, vous verrez peut-être des pipistrelles, dont le vol est entrecoupé de virevoltes et de plongeons en piqué, quand elles chassent au-dessus de l’eau. La libellule Promenez-vous au bord d’un ruisseau de basse altitude au mois de juin ou de juillet et l’un des spectacles les plus réjouissants qu’il vous sera donné de voir sera une ou plusieurs espèces de libellules, voletant au-dessus de l’eau avec des battements d’ailes de papillons. En France, nous avons plusieurs espèces de demoiselles, dont le caloptéryx éclatant et le caloptéryx vierge, qui ont chacun des exigences particulières en matière d’habitat. Chez ces deux espèces, les mâles semblent se livrer au jeu du chat et de la souris, se poursuivant assez près de l’eau. Les femelles des deux espèces ont les ailes de couleur unie, verdâtres pour le caloptéryx éclatant et marron pour le caloptéryx vierge. La loutre   Les loutres chassent le plus souvent au crépuscule ou la nuit. Cependant, vous aurez peut-être le privilège d’en voir une nager en laissant une marque en U derrière elle. Les loutres ont besoin d’une végétation dense pour pouvoir se reproduire près des rivières — les fourrés et les vieux arbres avec de nombreux trous près des racines leur permettent de construire leurs gîtes. L’amélioration de la qualité de l’eau et le rétablissement des stocks de poissons permettent aux populations de loutres de se reconstituer et cet hôte fascinant des cours d’eau est en train de re-coloniser lentement ses anciens habitats. Les loutres ont des sites de pêche favoris et, en attendant, non loin de là, vous aurez sûrement l’occasion d’apercevoir cet animal. Le grèbe Les grèbes sont parmi les oiseaux aquatiques les plus élégants. Le minuscule grèbe castagneux au corps assez trapu est éclipsé par le grèbe huppé dont la crête huppée — ou plutôt l’aigrette de plumes du cou — n’est visible qu’à la saison des amours. Ces deux espèces se reproduisent occasionnellement aux bords des rivières de plaine, où elles construisent leur nid au milieu de la végétation flottante, dans les eaux dormantes où le courant est très lent.  

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La vie sauvage des rivières

La vie sauvage des rivières

Pays des régions tempérées, la France est bien arrosée par les précipitations et efficacement drainée par ses multiples cours d’eau. La moitié des quelques 800 mm d’eau qui tombe en moyenne chaque année alimente fleuves, rivières, ruisseaux et nappes phréatiques, tandis que l’autre moitié s’évapore. Au fil de l’eau Ce réseau hydrographique naturel représente un maillage fin du territoire, auquel s’ajoutent les canaux, créés pour dompter les crues et favoriser la navigation fluviale. En dépit du déclin de ce mode de transport face à la route et au réseau ferré, il demeure aujourd’hui 8500 km de voies navigables. Les cours d’eau irriguent et drainent la terre. Leurs vertus nourricières en font des écosystèmes riches et densément peuplés, en dépit de leur allure homogène. En outre, faune et flore changent radicalement selon qu’on se trouve en amont, dans la prairie montagnarde des cours d’eau, ou en aval, là où ils s’élargissent en plaine et prennent un cours plus serein. Certaines sont vives… Près des sources, dans les torrents de montagnes, les eaux sont froides et bien oxygénées. Algues et mousses aquatiques apprécient cette zone agitée. Les plantes à fleurs s’ancrent fermement — telles l’élodée et la renoncule aquatique — et les larves d’insectes, les petits crustacés, s’abritent au creux des rochers. Ici règne la truite, avec sa compagnie de vairons, chevesnes et chabots. …… D’autres coulent paisiblement Les berges d’une rivière lente accueillent l’ombre fraîche des saules et les élégants carex, tandis que la reine des prés, l’iris d’eau et le jonc s’aventurent dans l’eau des bords et que le feuillage de la sagittaire, les fleurs du nénuphar et du potamot s’épanouissent à distance, bordés de lentilles d’eau. En surface glissent les gerris et les punaises d’eau, et bien d’autres invertébrés nagent en pleine eau. Sur les fonds vaseux, les moules d’eau douce et les vers de vase résistent a un manque d’oxygène. Cette partie des rivières est la plus diversifiée en poissons : brème, tanche, carpe, gardon, barbeau, perche, brochet… Patrimoine d’eau douce La minuscule daphnie, les algues microscopiques, les plantes fleuries, les poissons : tout cet univers aquatique disparaît quand augmente la pollution. La vie discrète des rivières, elle aussi, est un patrimoine précieux et menacé. Qu’elles soient industrielles, agricoles, ou liées à l’aménagement du territoire, les menaces sont multiples, et bien réelles. Connaître la vie des cours d’eau, en apprécier la beauté et la diversité, c’est déjà faire un pas vers leur protection.  

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