Boxer : l'arrivée d'un molosse en Europe
le chien

Boxer : l’arrivée d’un molosse en Europe

L’arrivée d’un molosse en Europe

En fait, ce seraient les Phéniciens, qui étaient d’excellents commerçants et des navigateurs dans l’âme, qui, par leurs parcours commerciaux, auraient introduit un molosse proche du Mâtin du Tibet en Europe. Cette sorte de chien, originaire sans doute d’Assyrie et des Indes, serait, d’après certaines explications, un descendant du grand loup indien. Toujours est-il qu’il s’implanta assez facilement en Gaule, puis dans les Îles Britanniques, et enfin en Europe du Nord, plusieurs milliers d’années avant Jésus-Christ.

Ce seraient donc les peuplades celtes qui les premières auraient utilisé ces animaux impressionnants et féroces pour leurs activités guerrières, les harnachant de toute l’instrumentation aussi subtile qu’efficace et sanguinaire que l’on peut sans peine imaginer : protections et cuirasses, colliers de clous, lance fixée en direction de l’ennemi… Ces “monstres de guerre” prenaient une importance telle qu’ils étaient cités dans bien des récits, quand ils n’en étaient pas tout simplement les acteurs principaux ! De légendes en histoires, ils furent même associés à certains cultes religieux…..

Quelques décennies avant Jésus-Christ, les armées de Jules César se heurtèrent au mur de guerriers celtes et à leurs formidables chiens-soldats, impressionnants et parfaitement opérationnels, lors de l’invasion de l’Angleterre (la Bretagne d’alors). César ramena quelques sujets de ces guerriers quadrupèdes à Rome, où ils furent très appréciés, soignés avec respect et une grande attention, et servirent tant à parader qu’à faire des adversaires redoutables des jeux du cirque.

Les molosses avaient donc réussi à se propager jusqu’au Bassin méditerranéen, mais sans pour autant en oublier le reste de l’Europe et en particulier l’Allemagne. En effet, bien avant César, au IIe siècle avant Jésus-Christ, les peuplades germaniques des Cimbres et des Teutons possédaient déjà des chiens de type Mâtin, très proches des animaux apportés par les Phéniciens : grands, puissants, tout en muscles, et particulièrement agressifs.

Par la suite, les Germains élevèrent, si on peut vraiment parler d’élevage, deux sortes de chiens imposants et massifs, qui toutes deux avaient les oreilles pendantes :

  • des chiens auxiliaires des bergers, qui en fait étaient utilisés pour protéger les troupeaux de bétail des nombreux prédateurs qui n’étaient, en cette époque, pas encore exterminés : loups, voleurs, ours, chiens errants et/ou sauvages… Ces gardiens protégeant les troupeaux étaient, en général, recouverts de longs poils et d’une épaisse couche de sous-poil. On les appelait les Baerenbeisser, les “mordeurs d’ours”.
  • des chiens très agressifs et belliqueux, les Saupackers (“saisisseur de truites”) que l’on nommait aussi bullenbeisser (“mordeurs de taureaux”).

Ils furent tout d’abord utilisés par les chasseurs en raison de leur courage et de leur efficacité face aux gibiers aussi divers que dangereux que sont les loups, les ours, les bisons européens et autres cervidés de grande taille. Ils étaient capables, une fois la proie rattrapée, parfois de la mettre à mort, mais surtout de l’immobiliser le temps suffisant pour que les hommes arrivent et la finissent à l’épieu.

On possède en outre de nombreux et divers témoignages sous forme de peintures ou de cultures datant du Moyen Âge, époque à laquelle bien des nobles et des seigneurs possédaient des chiens de type Bullenbeisser. C’est ainsi que certains monuments réalisés en l’honneur de personnalités de haute société voient entrer dans leur composition l’image du chien, représentant de la loyauté et de la fidélité.

Au Moyen Âge, donc, les chiens ont déjà les oreilles taillées, de façon à offrir moins de prise à leurs adversaires éventuels. On commencera aussi à travailler quelques sélections, et en particulier on veillera à raccourcir la mâchoire supérieure du Bullenbeisser, offrant ainsi une “prise en gueule” prognathe s’accompagnant donc de la possibilité de respirer aisément même quand les crocs sont refermés et verrouillés sur la “viande ennemie”.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.